Nous vous invitons à signer le formulaire d'action urgente ci-dessous concernant les deux assassinats et nombreux abus des forces policières les nuits du 17 et 18 juin 2021 dans la ville de Cali.
Contexte
Après plus de 50 jours de manifestations dans le pays et plus particulièrement dans la ville de Cali, département de Valle de Cauca, de graves abus de la part des forces publiques et des assassinats continuent de se produire. Depuis le début de la grève sociale le 28 avril, la région de Cali a été l’épicentre des mobilisations les plus importantes en Colombie. Cette région a été aussi l’épicentre de la répression la plus sanglante de tout le pays.
Des organisations des droits humains reconnues nationalement et internationalement comme la Commission Justicia y Paz ont reçu des témoignages crédibles de l’existence de lieux où de personnes détenues et reportées disparues seraient découpées. De la même manière des dénonciations réitérées parviennent sur le fait qu’un magasin Exito (appartenant à la chaîne française Carrefour) a été réquisitionné par la police pour y installer un centre de torture ou des franc-tireurs.
@Groupe_Casino propriétaire de @almacenesexito fait face à de très sérieuses accusations en Colombie de collaboration avec les forces de l'ordres, prêtant les installions pour des détentions illégales, tortures et dans cette vidéo un franc-tireur@Mediapart @FRANCE24 @SosColombie pic.twitter.com/6jDqVRbd1I
— PASC_Canada (@pasc_canada) June 18, 2021
Des personnes en civil et armées accompagnent la police dans leurs opérations militaires et tirent contre les manifestant.es quotidiennement, comme le révèle Cuestión publica dans ce reportage . Un véritable génocide serait en train d’avoir lieu contre les jeunes des quartiers populaires qui sont tués chaque jour dans les lieux de rassemblement liés à la grève.
La stigmatisation des mobilisations par des autorités de l’État a pour conséquence d’encourager la population ‘civile’ à agresser les manifestant.es. Un exemple de ces appels à la violence est le discours du Président Ivan DUQUE du 17 juin 2021 lorsqu’il a déclaré en sortant d'un conseil de sécurité, qu'on ne peut laisser faire les blocage et l'anarchie. Cette association faite par des autorités entre la grève et l’anarchie fonctionne depuis le début de la grève comme un appel à la violence. Il faut noter que par ailleurs, le président de la Colombie a gardé silence quand aux dénonciation concernant les assassinats des manifestant.es au cours des 50 jours. Quelques heures plus tard l'enfer reprenait dans plusieurs zones de la ville de Cali.
Une idéologie d’extrême droite fasciste, sous le nom de « gens de bien », est en train de se mettre en place voulant légitimer les agressions contre les gens des quartiers populaires et d’autres personnes qui demandent des transformations sociales. Comme l'assassinat d'un jeune de la première ligne le 18 juin au soir au mains d'un civil non identifié.
Cali fonctionne en ce moment comme projet pilote du modèle de répression ouverte où conjointement la police, les forces armées et les paramilitaires ont le contrôle de la ville et sont, littéralement, en train de massacrer les citoyen.nes qui participent à la grève. Le nombre des personnes assassinées et blessées augmente de jour en jour.
EVENEMENTS
Nous compilons ici les derniers faits qui nous ont été rapportés.
18 juin 2021 - 17h, au point de la Luna, dans la ville de Cali, où se déroulait une manifestation pacifique, la police anti-émeute ESMAD arrive et attaque la communauté, empêchant le travail de défense des droits de Herson Aullon, défenseur des droits humains de la Corporation Suyana à Cali, Harold Grisales, défenseur des droits humains du Comité Joan Sebastian Tenorio du Baron Rouge Sud. Des agents de la police nationale cacheraient leur identité, tandis que l'on parle de plusieurs blessés et d'au moins un détenu. Le ministère public et le bureau du médiateur ne sont pas encore présents.
18 juin -À partir de 16 h 30, à Puerto Resistencia, on signale des attaques de force de police de l'Esmad et de GOES ainsi que des coups de feu tirés depuis un hélicoptère.
18 juin - 18h45 Au point connu sous le nom de Puente de las Mil Luchas, on rapporte le meurtre par un civil d'un jeune homme non identifié pour le moment.
18 juin - 19h45 Puerto Resistencia, deux bléssés par balles, alors que les forces de polices du GOES ont ouvert le feu sans dialogue préalable comme l'exige les protocoles en vigeur.
SOLICITUDES
Que la Présidence de la République fasse une déclaration forte rejetant les actes de violence contre la contestation sociale par les forces publiques ou des acteurs armés en civil.
Que des mesures immédiates soient prises pour empêcher l'utilisation d'armes à feu par la police nationale dans le cadre de protestations sociales.
Que le bureau du procureur général mène des enquêtes contre les fonctionnaires et les civils impliqués dans les assassinats.
Que le travail des défenseurs des droits humains et des brigades de santé dans le cadre de la protestation sociale soit respecté.