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14/01/2013

Dialogue de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC

Dés le début des pourparlers, le gouvernement de Juan Manuel Santos a promis un processus rapide qui mènerait à la démobilisation des FARCs laquelle, selon ses dires, renouvellera la confiance en la sécurité des investissements en Colombie. En octobre dernier, le représentant de la délégation des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), Ivan Marquez, présentait son discours d'ouverture des pourparlers où, entre autres, il remettait le succès des négociations entre les mains des mouvements sociaux colombiens . (Lire à ce sujet Conjoncture colombienne en trois temps, PASC, novembre 2012.)

En décembre dernier, 1200 délégué-e-s ont été invité-e-s par les acteurs des pourparlers se tenant à la Havane dans le cadre du «Forum sur les politiques de développement agraire intégral". Il s'agissait de la première consultation publique d'envergure nationale dans le cadre du dialogue de paix entre le gouvernement colombien et les belligérants des FARC. La méthode appliquée lors de ce forum a néanmoins été dénoncée par une large partie du mouvement social colombien.

En Colombie, comme dans le reste de l'Amérique latine, la question agraire reste un enjeu d'avant plan lorsqu'il est question de résolution de conflits. Dans la dernière décennie, l’État colombien a distribué 2,5 millions d’hectares de terrains vacants du domaine public. Outre les scandales de fraude et corruption qui lui sont rattachés (lire à ce sujet Fraude agraire historique en Colombie : quel trafic !, Semana, 17 Novembre 2012, traduction PASC) ce processus de redistribution des terres est hautement insuffisant aux yeux du Mouvement des victimes de crimes d'État (Movice) qui rappelle que le conflit armé en Colombie a dépossédé les paysans de plus de 6,6 millions d'hectares (données du PNUD) lesquels sont aujourd'hui aux mains des alliés paramilitaires et narcotrafiquants cela sans compter les terres agricoles menacées par les concessions minières. À ce sujet, le Ministre colombien de l'agriculture déclarait récemment en chambre que près de 53 % des terres agricoles du pays était directement menacé par les nouveaux projets miniers. (Lire à ce sujet  Des titres miniers ruineraient 53 % des terres agricoles et d’élevage, Censat, 29 novembre 2012).

Notons que le Canada annonçait récemment sa volonté de contribuer financièrement à ce processus de redistribution des terres qui, selon Mme Diane Ablonczy, favorisera « la paix, la sécurité et la justice pour les Colombiens ». Cette annonce de la ministre d’État des Affaires étrangères (Amériques et Affaires consulaires) intervenait un mois avant l'entrée en vigueur du changement de loi qui permet aux marchands canadiens de vendre des armes automatiques et des chargeurs de grande capacité en Colombie.

 

Des organisations canadiennes interpellent le Canada suite à l'assassinat d'un syndicaliste colombien travaillant pour la pétrolière canadienne Pacific Rubiales

Milton Enrique Rivas Parra, opérateur et électricien de la société Termotecnica, entreprise sous-traitante de la pétrolière canadienne Pacific Rubiales a été assassiné le 11 décembre 2012. M. Rivas Parra avait reçu la veille des menaces de mort en raison de son activité syndicale au sein de l'Union syndicale Ouvrière (USO, principal syndicat pétrolier colombien). En octobre 2011, une trentaine d'organisations canadiennes avaient attiré l'attention du gouvernement canadien sur le conflit causé par l’entreprise Pacific Rubiales. (Consultez la lettre conjointe adressée à l'ambassade canadienne en 2011). Dans sa réponse du 11 octobre 2011, l'ambassade s'engageait à promouvoir le dialogue entre les travailleurs et l'entreprise canadienne. Un an plus tard, la situation s'est néanmoins détériorée et a conduit à l'irréparable. En décembre 2012, des organisations canadiennes s'adressaient à nouveau à l'Ambassadeur canadien en Colombie, M.Tim Martin, ainsi qu'au Ministre des affaires étrangères, M. John Baird, afin que les autorités canadiennes s'engagent à promouvoir une résolution pacifique du conflit de travail qui sévit dans les champs pétroliers de Pacific Rubiales. Téléchargez la lettre transmise le 19 décembre 2012. À ce jour, aucune réponse officielle n'a été reçu de la part de l'ambassade. Des pressions se poursuivront pendant le mois de janvier. Le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL) a quant à lui contacté par téléphone les responsables de l'entreprise qui ont affirmé que Mr Parra n'était pas employé de Termotecnica au moment de son assassinat. (Règle générale, les entreprises sous-traitantes pour Pacific Rubiales émettent des contrats de travail de 28 jours sans garantie de renouvellement.)

Pour en savoir plus sur ce conflit de travail qui, depuis l'été 2011, a causé l'intervention de l'armée colombienne ainsi que la mise à pied de plus de 500 travailleurs colombiens, consultez un résumé du rapport de la Caravane humanitaire qui a visité les champs pétroliers de Puerto Gaitan et Campo Rubiales (octobre 2011).

 

Manifestation des travailleurs miniers indépendants pour exiger leur droit au travail face à la compagnie canadienne Gran Colombia Gold

Le 13 décembre 2012 se réunissait une foule de 800 personnes composée principalement de travailleurs miniers indépendants provenant des régions de Caldas et Risaralda où la minière canadienne Gran Colombia Gold développe son projet de mine d'or à ciel ouvert. Les manifestant-e-s dénonçaient les abus des grandes entreprises minières présentes dans la région. “ L'exploitation minière à grande échelle ne paie pas de redevances...”  “Nous exigeons un traitement digne pour les travailleurs miniers indépendants”. Lire la suite.

Le travail minier indépendant de type artisanal est une activité économique traditionnelle mise en péril par l'arrivée massive des firmes étrangères (principalement canadiennes) dans ce pays où l'on estime à 2 millions le nombre de miniers artisanaux. Lire à ce sujet, le compte-rendu du PASC suite à une visite terrain à l'invitation de la Fédération des agriculteurs et mineurs du Sur de Bolivar (Fédéagromisbol) Les mineurs artisanaux face au nouvel impérialisme, PASC, décembre 2012.

Pour en savoir plus sur la présence des minières canadiennes dans la région de Caldas où avait lieu la manifestation, consultez À Marmato, les minières canadiennes entendent raser le village pour ouvrir une mine d'or à ciel ouvert, PASC, juin 2011 et le rapport d'Avocats Sans Frontières – Canada, juin 2012.

 

Une minière canadienne projette d'exploiter une mine à ciel ouvert sur un territoire collectif autochtone

La spéculation minière se poursuit dans le Jiguamiendo, une région du Choco où le PASC réalise de l'accompagnement auprès des communautés afrodescendantes depuis 2003. L’offre d’achat émise par la minière canadienne Santa Fe Metals Corp pourrait accélérer le début des opérations d'une mine à ciel ouvert dans le territoire collectif du peuple autochtone Emberas et celui des communautés afrodescendantes. Lire la suite.

 

L'organisation nationale autochtone de Colombie (ONIC) et le peuple NASA  expriment leur solidarité envers le mouvement Idle No More au Canada qui proteste contre les mesures législatives prises par le gouvernement du Canada en violation des droits ancestraux sur les terres, l'eau et les ressources naturelles. Lire la suite.

 

Nouvelle publication du PASC : Revue La Piedra, automne 2012

La Piedra en el zapato / Le caillou dans le soulier / Stone in the Shoes , novembre 2012

Téléchargez la version PDF. Ou contactez le PASC pour obtenir des exemplaires.

 

Nous vous encourageons à télécharger la version PDF de ce bulletin  afin de l'imprimer et de le distribuer dans votre milieu de travail

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PASC