Pour le ministre de l’Agriculture, il est inconcevable que des terres potentiellement riches et propices à l’agriculture soient détruites en raison de l’exploitation minière.
L’attribution démesurée de titres miniers au cours des dernières années a commencé à donner naissance à de nouvelles problématiques : des paysans au cœur du conflit et la destruction d’une grande quantité de terres propices à l’agriculture et à l’élevage. Cette mise en garde a été faite par le ministre de l’Agriculture Juan Camilo Restrepo Salazar devant le Congrès de la République, au cours d’un débat de contrôle politique. Pour le chef du portefeuille agricole, il suffit, pour constater la gravité du problème, de comparer la zone de la Colombie appelée la « tache noire » -où se développent et se développeront dans le futur des activités minières et énergétiques- avec la zone des terres développées d’un point de vue agricole et d’élevage. Pour le ministère de l’Agriculture, 53 % des activités agricole et d’élevage du pays se trouveraient dans ces conditions. En outre, plus de 5,3 millions de paysans du pays seraient menacés par un éventuel conflit dans le sillage de l’exploitation minière. « Il ne faut pas sous-estimer la « tache noire ». Si tous les titres miniers devenaient des explorations effectives, l’image que nous aurions de la Colombie serait une tache noire qui s’étendrait sur toutes les zones agricoles du pays », a-t-il souligné. Restrepo Salazar a déclaré que même si « l’empreinte minière » restait beaucoup plus petite que les titres octroyés, « il continue d’exister un très grand potentiel de conflits et de collisions entre l’exploitation minière, l’élevage et l’environnement ». Resserrer la vis Pour le ministère de l’Agriculture, afin d’arriver à contrôler la croissance démesurée de ce problème, il faut rendre la législation plus sévère. Ainsi, Restrepo estime qu’est nécessaire un remodelage morphologique, entendue comme « une obligation pour la société minière, une fois qu’elle a terminé son exploration à ciel ouvert, de remettre le terrain dans les meilleures conditions possibles ». Pour Restrepo Salazar, un signe de la gravité de la situation est ce qui a eu lieu dans le district d’irrigation de Saldana, dédié à la culture du riz. L’eau en amont, destinée à la culture du riz, se trouve en plein milieu d’une exploitation minière illégale, laquelle est responsable d’une diminution significative de son débit.