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15/11/2006

Judiciarisation: nouvelle tactique de protection des intérEts des palmiculteurs

La fin du mois d'août 2006 a été le théâtre d'une surenchère d'actes d'intimidation provenant du secteur de la culture de la palme africaine. Premièrement, les pancartes indiquant les limites d'une nouvelle Zone de biodiversité ayant été formée près d'Andalucía ont été intentionnellement détruites par des travailleurs de la compagnie Urapalma. Puis, Jaime Sierra Moreno, gérant de Palmas del Curvaradó et agissant à titre de représentant de l'Asociación de Palmicultores del Darién qui regroupe 12 compagnies de palme, a présenté un recours devant des instances gouvernementales colombiennes, à travers lequel il profère des fausses accusations contre les organisations internationales qui accompagnent la Zone Humanitaire du Curvaradó. Ces accusations suggèrent que les habitantEs de la Zone Humanitaire et les accompagnateurs-trices seraient des "envahisseurs". Dans le libellé de cette plainte, on peut lire notamment que: "le 9 avril 2006 des individus n'ayant pas de lien avec l'entreprise Palmas de Uraba Palmura S.A. se sont installés par voie de fait, dans un terrain où la compagnie Palmura S.A. possède des plantations de palme africaine et de forme arbitraire ils procédèrent à la destruction des palmiers des lots numéro 4 et 6 qui avaient été semés au mois d'octobre 2003". Ces accusations apparaissent comme une blague de mauvais goût étant donné leur manque de fondement et leur méconnaissance totale du droit en vigueur. En effet, la résolution No.0482 (18 avril 2005) de la Corporation autonome régionale pour le développement durable du Chocó (Codechocó), les conclusions de rapports de l'Incoder (Institut colombien de développement rural) et résolutions de la Defensoria del pueblo (organe gouvernemental de défense des droits humain) ont toutes clairement dénoncé les impacts sociaux et environnementaux, ainsi que les violations des droits fondamentaux de la personne et droits territoriaux reliés au développement de la culture de la palme africaine dans le département du Chocó. De plus, la Zone Humanitaire jouit en effet d'une protection en vertu des mesures provisoires accordées par la Cour interaméricaine des droits de l'homme. La plainte déposée par Jaime Sierra risque donc d'être irrecevable car très ironiquement elle inclue aussi le représentant de la Defensoria del Pueblo de Apartadó, Daniel Antonio Sastoque, qui était présent pour le retour (les deux premiers jours de la création de la Zone) comme faisant partie du groupe d' "envahisseurs ". Le libellé de cette plainte, logiquement saute aux yeux comme étant la preuve de la complicité (et la corruption) des autorités policières et forces PUBLIQUES avec les intérêts des compagnies de palme, car toutes les informations citées proviennent des "visites" à la Zone Humanitaire de ces sbires (de la police local) qui grossièrement et de façon mensongère affirmaient vouloir veiller au bien-être et sécurité des habitantEs de la Zone(!), mais qui finalement ont soigneusement recueilli des données (à l'évidence sous l'ordre des palmiculteurs) qu'ils ont illico transmises à l'Asociación de Palmicultores del Darién, dépositaire de la plainte.
Author
PASC