P { margin-bottom: 0.21cm; }A:link { Publi dans le Bulletin profiteuirP Publié dans le Bulletin Profiteurs mars 2013
De la fin janvier à mars 2013, des milliers de personnes, appartenant à des organisations sociales d'Arauca, ont maintenu un blocus permanent à l'encontre des entreprises transnationales qui exploitent le pétrole dans divers endroits du département, réactivant la «Journée de mobilisation pacifique d'exigences aux entreprises pétrolières multinationales et à l'État colombien». Ce mouvement est communément appelé «paro civico» et est le plus important depuis huit ans en Colombie. Dommage collatéral : en février, le Ministère des mines de la Colombie déclarait que la valeur monétaire de la production de pétrole de l'oléoduc de la région, le Caño Limón–Coveñas, avait chuté en bas du million de barils mensuellement (http://www.lavozdelcinaruco.com/?id=8002).
Les organisations sociales et personnes qui participaient à cette série de blocus veulent que les entreprises multinationales et le gouvernement colombien assument la dette environnementale, sociale et humanitaire qu'ils détiennent envers les habitant-e-s du département. Le blocus persistant affectait l'entrée et la sortie tant de la machinerie que du personnel des entreprises telles que OXY, la canadienne Pacific Rubiales et Ecopetrol. De plus, SNC-Lavalin, firme de génie conseil en ingénierie et construction basée à Montréal (celle-là même qui a construit des prisons en Libye, a servi de conseillère pour la construction de pipelines dans une Irak sous occupation étrangère et a produit les munitions de l’armée américaine en Irak...) offre son « expertise » dans des projets d’infrastructures et d’exploitation minière, gazière et pétrolière, dont l'oléoduc Caño Limón–Coveñas, cible du «paro civico».
Le département d'Arauca est à la frontière du Venezuela et on y retrouve les plus grands gisements de pétrole de la Colombie. Ce riche sous-sol a attiré plusieurs multinationales dans la région. « Plus de 30 ans d'exploration et d'exploitation dans notre région a été la cause d'une catastrophe environnementale, de pillages, d'agressions envers les communautés autochtones et des crises sociales et humanitaires » déclare le Movimiento Político de Masas del Centro Oriente de Colombia (Mouvement Politique des Masses du Centre-Est de la Colombie).
La répression des forces de l'État au «paro civico» fut féroce. Ainsi, le 12 février, c'est le département entier qui entame une grève générale illimitée. Toutes les entrées du département ainsi que plusieurs routes internes sont bloquées par des centaines de paysan-ne-s, autochtones, travailleurs-euses et étudiant-e-s qui demandent à l'État et aux multinationales de négocier avec eux afin d'en arriver à une solution aux crises sociales et humanitaires de la région. Le gouvernement colombien a aussitôt déployé une troupe de 1000 policiers afin d'aller briser le mouvement, ce qui a été infructueux. Aujourd'hui, des tables de négociation ont été mises sur pied avec l'État, mais les travaux de ces tables de négociations semblent avancer à pas de tortue...
Plusieurs leaders du mouvement se trouvent en ce moment victimes de judiciarisation ; des mandats d'arrêt ayant été émis le jour de la suspension de la grève.