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Les autorités locales et les médias ont été présents le 27 août lors de la remise du rapport préliminaire de la Caravane qui a visité plusieurs municipalités du sud de Nariño depuis le 20 août. Pour ce rapport préliminaire, une vingtaine d'organisations nationales et internationales ont visité des villages et des hameaux des municipalités de Samaniego et de Tuquerres. Pendant sept jours, cette caravane a travaillé à la collecte de preuves et la vérification des situations difficiles par rapport aux droits humains et des violations du droit international humanitaire.
Le Coordonnateur National Agraire (CNA) et le Réseau de fraternité et de solidarité avec la Colombie (Redher) ont convoqué les 40 personnes qui composaient la Caravane. Celle-ci a réussi à collecter plus de 116 cas des violations des droits humains et du droit international humanitaire. Un haute degré d’impunité a été mis en évidence, seulement 44,8% des cas ont été dénoncés et seulement 1,9% a été rendu aux tribunaux. La Caravane a attribué cette situation à la peur qui continue à opérer dans la zone, ainsi qu’aux nombreuses situations de menace et de déplacement forcé comme résultat des dénonciations.
Le rapport préliminaire a identifié plusieurs problèmes qui conduisent à des violations des droits humains et des violations du droit international humanitaire, et à la militarisation de la région. " Le gouvernement colombien a créé au fil des années des bataillons militaires de l'énergie, des mines et des routes. Au début de 2011 il y en avait 11, maintenant en 2014 il y en a 21 de ce type des bataillons dans le pays. Ces bataillons ont l’objectif de protéger les investissements étrangers, l'intérêt des entreprises multinationales, leurs infrastructures, ainsi que leurs pipelines et ses mines ", dit le rapport.
De plus, on ajoute les problèmes résultant de l'exploitation minière et les cultures illicites. C’est dans ce contexte que la Caravane a reçu des dénonciations des cas d'abus sexuels - qui sont rarement signalés en raison de la stigmatisation dont ils font l'objet -, des cas de criminalisation dont des mises en scène judiciaires, des arrestations arbitraires, des accusations et des menaces. Les dirigeants régionaux reçoivent souvent des menaces directes ou indirectes de la part des forces armées et même de la municipalité. La Caravane a permis de donner un aperçu de cette situation et de fournir un soutien aux plaintes, et c’est pourquoi l'ombudsman local (Defensoria del pueblo) a promis de donner suite à ces dénonciations.
Un autre problème qui a frappé la Caravane est celui des mines anti-personnel. "Les chiffres du programme présidentiel pour l’action intégral anti-mines, de décembre 2013, font état d'untotal national de 10 682 cas. Pour le département de Nariño, 737 cas ont été signalés, dont 66 % des victimes étaient des civils et 34 % des militaires ", dit le rapport. Ceux qui ont participé à cette action humanitaire on pu sentir la peur associé à marcher dans des chemins auxquels " on ne sait pas où se trouvent les mines, le seul critère c’est que si des animaux y ont passé, alors vous pouvez passer ".
Les habitants ont créé le comité de droits de la personne de la région montagneuse afin de faire face à cette situation difficile, et ils ont appelé à un processus de déminage humanitaire, c’est à dire un processus de déminage fait par du personnel civil, parce que personne ne croit que l'armée enlève les mines. La Redher organise des caravanes de ce type depuis 2001 dans différentes régions du pays comme un outil de visibilité et de dénonciation avec l’objectif de soutenir des processus sociaux et communautaires.