Nous avons reçu la terrible nouvelle que Narciso Beleño, président de la Fédération Agrominera del Sur de Bolívar, -FEDEAGROMISBOL- a été assassiné à 21h30 la nuit du 21 avril. De plus, nous avons appris le déplacement forcé de populations à cette même heure.
Pendant la matinée de cette même journée, les organisations de droits humains ont émis une alerte urgente, à laquelle nous souscrivons, et dans laquelle elles dénonçent les faits suivants, que nous reproduisons textuellement :
ALERTE URGENTE!!
Dans le Sur de Bolívar, des paramilitaires du clan du Golfe ont assassiné deux habitants et ont enlevé un leader social. Les communautés Mina Proyecto et Micoahumado sont en danger imminent.
1. Le 18 avril 2024, un groupe important de paramilitaires appartenant au soi-disant « clan du Golfe » a attaqué le quartier de San Agustín, également connu sous le nom de Mina Proyecto dans la municipalité d'Arenal. Ils ont envahi les maisons de certains habitants et ils ont emmené de force un habitant dont le nom ou les raisons pour lesquelles il a été enlevé ne sont pas encore connus. La nuit venue, les paramilitaires se sont rendus sur une colline connue sous le nom de Guaca, près de la commune du district et y ont passé la nuit.
Le matin du 19 avril, ils ont de nouveau attaqué San Agustín sans que les conséquences soient connues puisque la communication via WhatsApp avait été suspendue dès le jour de la première attaque.
2. Dans l'après-midi du 18 avril, un autre groupe de paramilitaires s’est rendu à la ferme « campo picho », dans le village El Porvenir, district de Micoahumado, municipalité de Morales. Il y avait plusieurs habitants vaquant à leurs occupations quotidiennes. Puis, l'un d'eux, M. Eneil Anzola Perilla, a eu peur en les voyant et s'est enfui. Les paramilitaires lui ont tiré dessus, provoquant sa mort.
Deux autres habitants, soit M. Herney Bermúdez, président du Conseil d'action communautaire du village Los Arrayanes de la municipalité de Santa Rosa del Sur, et M. José Humberto Anzola Medina, ont été emmenés de force de la ferme.
Dans la matinée du 19 avril, une commission de résidents s'est rendue sur le lieu où Eneil Anzola a été assassiné pour récupérer son corps. Une partie du groupe est partie afin de tenter de retrouver les deux autres personnes que les paramilitaires avaient enlevées. Ils ont réussi à avoir un contact avec le groupe qui les détenait et les paramilitaires ont accepté de rendre M. Herney Bermúdez.
Lors de la conversation avec le commandant du groupe paramilitaire qui a rendu Herney Bermúdez, celui-ci leur a avisé qu'ils « allaient à Micoahumado, qu'ils avaient des unités dans différentes localités avec l'ordre d'avancer et de dire aux habitants qu’ils n'allaient pas intervenir auprès des paysans, mais ceux qui avaient des liens avec la guérilla devaient partir pour ne pas être tués ».
3. Le matin du 20 avril, un paysan a trouvé le corps de M. José Humberto Anzola Medina. On suppose qu'il a été assassiné dans la nuit du 19 avril. José Humberto était un agriculteur qui vivait dans le village d'El Porvenir.
4. Le 20 avril, en après-midi, un paysan du village de La Guásima a été approché par un groupe de paramilitaires qui lui ont demandé où il allait et lui ont dit qu'ils se dirigeaient vers Micoahumado. L'homme dit que bien que le groupe qui l'a abordé n'était composé que de 6 personnes, il y a eu beaucoup de mouvement dans les montagnes. On suppose que le groupe paramilitaire est nombreux.
Bien que cette situation ait été dénoncée directement aux responsables du Ministère de la Défense et du Ministère de l'Intérieur et qu'au moins un conseil de sécurité ait été organisé pour analyser la situation qui se produit dans les zones rurales de Morales et Arenal del Sur, rien ne prouve qu’il existe des actions visant à garantir la vie et la permanence sur le territoire des communautés de Micoahumado et Mina Proyecto – San Agustín.
Contexte
Dans la région, il y a une forte présence de membres des forces armées appartenant à la Force
opérationnelle Conjunta Marte. Ces derniers ont été accusés à plusieurs reprises de ne pas avoir agi avec force contre les paramilitaires et qui, au contraire, semblent favoriser leur prise de contrôle du territoire.
Les autorités civiles, tant le ministère de la Défense que celui de l'Intérieur, sont informées depuis un certain temps et de manière permanente de l'inaction des forces armées et de la manière dont les paramilitaires s'imposent et encerclent les communautés de la région de San Lucas. Malgré le fait qu'il y ait eu des entretiens avec différents fonctionnaires du plus haut niveau de ces institutions et d’autres institutions gouvernementales ainsi qu’avec les organismes de contrôle qui se sont engagés à ordonner aux troupes de poser des actions permettant aux résidents de retrouver la tranquillité et de garantir le droit à la vie et à la permanence dans le territoire des communautés agro-minières, ce ne sont que des paroles puisque l’avancée paramilitaire s’accroît et est perçue comme irrépressible.
Diverses organisations sociales de la région ont insisté auprès du gouvernement sur le besoin urgent de DÉMANTELER LE PARAMILITARISME. Pour ce faire, elles demandent de prendre une série de décisions, parmi lesquelles le retrait de l'ensemble des troupes de Tarea Conjunta Marte actuellement installées dans la région sous le commandement de la Première Division de l'Armée. À ce sujet, les responsables gouvernementaux ignorent la proposition et insistent pour affirmer, de manière trompeuse, que les troupes combattent le paramilitarisme.
Nous exigeons respectueusement des autorités colombiennes :
1. D'agir immédiatement pour restaurer la tranquillité, le droit à la vie et à la permanence sur le territoire des communautés des communes de Micoahumado et Mina Proyecto – San Agustín.
2. Le démantèlement du paramilitarisme
3. Le retrait immédiat des troupes affectées à la Force opérationnelle de Tarea Conjunta Marte
4. Mettre en place une mission de haut niveau pour examiner les événements qui se produisent et prendre des décisions immédiates afin de soutenir et fournir toutes les garanties aux communautés affectées.
Nous apprécions l’attention portée à cette situation et nous continuerons de suivre son évolution.
Veuillez recevoir nos salutations distinguées
- NEXUS HUMAN RIGHTS Bélgica
- Projet Accompagnement Solidarité Colombie Canada
- Fundación DDHH PASOS Colombia
- Fundación De DDHH Joel Sierra Colombia
- Galfisa Cuba
- AVC Ecuador
- CPAZ DDHH Ecuador
- Asociación Movimiento Salvadoreño de Mujeres MSM El Salvador
- Bloque de Resistencia y Rebeldía Popular El Salvador
- Colectivo de Derechos Humanos Herbert Anaya El Salvador
- IMU El Salvador
- Asociación Movimiento de Mujeres Melida Anaya Montes El Salvador
- Colectivo de Profesionales Consecuentes El Salvador
- CONPHAS El Salvador
- Las Melidas El Salvador
- Frente Social Sindical Salvadoreño El Salvador, C. A.
- Komite Internazionalistak (País Vasco) Espainia
- Interpueblos España
- Barracón Digital Honduras
- COPINH Honduras
- Servicios para una Educación Alternativa AC EDUCA Oaxaca México
- Ceibavieja Suiza
- Le Silure Suiza