Santiago de Cali, 12 avril 2016
Dénonciation publique
Le Comité de Solidarité avec les Prisonnier.e.s Politiques du Valle del Cauca dénonce les nouvelles menaces contre les organisations sociales et de défense de droits humains. Le travail des défenseur.e.s de droits humains, des organisations syndicales et plus généralement des mouvements sociaux fait l’objet de constantes menaces. Les menaces les plus récentes proviennent des groupes paramilitaires connu sous le nom de Mouvement Gaitanista de Colombia. Des dénonciations ont été déposées aux autorités compétentes, mais sont toujours sans réponse.
LES FAITS :
Le 11 avril dernier, des enveloppes ont été reçues par la Central Unitaire des Travailleurs (CUT), le Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques (CSPP) et le Mouvement des Victimes de Crime d’État (MOVICE). Celles-ci contenaient des menaces personnalisées signées par les Autodéfenses Gaitanistas de Colombie. Les enveloppes étaient adressées à : Walter Agredo, Rodrigo Vargas, Hernán Arciniegas, Wilson Sáenz, Julián Lozano, José Milciades Sánchez, Martha Giraldo, Ariel Díaz, Edison Méndez, Carlos Murcia, Ismael Hurtado, Henry Domínguez, Jorge Iván Vélez, Albert Quintero y Antonio Gutiérrez.
Ces nouvelles menaces constituent une attaque aux mouvements sociaux, syndicaux et de défense de droits humains de la région. Le groupe paramilitaire signale que cette nouvelle action s’inscrit dans une stratégie nationale, celle d’intimider par des menaces et des assassinats ciblés. Selon le programme Somos Defensores, 113 agressions contre des défenseurs de droits humains ont été enregistrées depuis le début de l’année 2016 dont 81 menaces et 19 assassinats. Sur ces 19 assassinats, 6 ont eu lieu dans la région du Suroccidente coutant la vie à : Maricela Tombe, William Alexander Oimé Alarcón, james Balanta, Víctor Andrés Flórez, Johan Alexis Vargas, Adrián Quintero, Samuel Caicedo Portocarrero.
« Nous rappelons que notre position au niveau national, départemental et municipal est
celui d’exterminer tous ces fils de pute de gauche, activiste, défenseurs de droits
humains et du processus de paix, leaders autochtones, militants du Congres des peuples,
collaborateurs de la guerrilla, syndicalistes, nous savons comment vous vous camouflez…
nous déclarons tous ceux qui se déguisent en défenseurs des travailleurs et qui se
regroupent dans des organisations sociales comme des objectifs militaires… aussi, nous
recommandons à la communauté de se tenir loin de ces personnes puisque ceux qui les
accompagneront subiront le même sort. »
Demandes :
Que toutes les actions nécessaires soient mises en place afin de protéger la vie des personnes menacées et donner aux instances concernées les ressources pour initier les investigations.
Que l’État colombien reconnaisse l’existence du paramilitarisme et le confronte par des mécanismes efficace afin d’arriver à un démantèlement réel, incluant celui des structures militaires et des structures de financement.
Que les droits fondamentaux des personnes menacées soient respectés tel que prévu par la Constitution Politique de Colombie.
Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques de Valle del Cauca.
Santiago de Cali, 12 avril 2016.