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02/04/2024

"Vous avez dit que l'agro-industrialisation est très importante et vous vous êtes engagé envers eux. Vous soulignez la valeur de l'organisation sociale et communautaire, mais Monsieur le Président, il n'y a pas d'agro-industrialisation sans possibilité d’association et il n'y a pas d'association possible sans leaders sociaux. Ils sont en train de nous tuer, Monsieur le Président.

L'assaut que nous avons subi a été brutal.

Nous exigeons une révision de la collusion entre les structures des forces de sécurité et des groupes tels que les dissidences des FARC qui ont reconstitué le projet paramilitaire".

Les crimes commis dans l'Arauca et dans le pays ne peuvent continuer à rester impunis.

 

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Le 14 mars, lors de la "Rencontre territoriale des économies pour la vie", qui s'est tenue à Arauquita, Sonia López, dirigeante du mouvement social d’arauca, a une nouvelle fois dénoncé auprès de son peuple, de la communauté internationale et du président Gustavo Petro les assassinats perpétrés par les groupes paramilitaires, dont les soi-disant dissidents des FARC [NDT: liées à l'EMC - Estado Mayor Central -]  et les Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC), en complicité avec les forces militaires colombiennes présentes sur le territoire.

En fait, depuis 2022, la violence paramilitaire a concentré ses actions criminelles sur les personnes qui font partie des conseils d'action communautaire de l'est colombien, de l'Association nationale paysanne José Antonio Galán Zorro (ASONALCA), de la Fondation des droits humains Joel Sierra, des stations de radio et des projets communautaires et culturels de la région, ainsi que de la Garde interethnique paysanne et populaire. Au total, 9 personnes faisant partie du réseau associatif connu sous le nom de Movimiento de Masas de Centro Oriente ont été assassinées. À cette situation terrifiante s'ajoutent les assassinats d’ex-membres de l’ancienne guérilla des FARC, qui ont signé l'accord de paix avec l'Etat colombien.

Toute cette vague criminelle a été précédée d'une campagne de stigmatisation du mouvement social régional orchestrée par des membres éminents de partis politiques tels que le Centro Democratico et d'importants médias tels que la radio Caracol, qui fait partie du groupe espagnol Prisa. Récemment, lorsque le mouvement social d’Arauca a présenté une liste de demandes au gouvernement national, réclamant des droits en matière d'éducation, de santé, d'environnement et une meilleure utilisation des ressources financières générées par l'exploitation minière de leur territoire, les journalistes Laura Saavedra Martínez et Diana Giraldo de ce média ont écrit des articles affirmant que ces organisations et leurs propositions étaient guidées par l'aile politique de la guérilla de l'ELN, qui est présente dans la région.

Ces accusations sont extrêmement graves car dans les régions où l'insurrection qui s'oppose à l'État colombien est présente, la population civile est victime de toutes sortes de violences de la part des groupes paramilitaires et des militaires qui agissent conjointement dans les régions. Le bannissement, la torture, les dommages causés aux projets communautaires et au mode de vie de la population dans ces endroits semblent être justifiés lorsque les cibles sont accusées d'être une base sociale de la guérilla. Comme dans le Cauca, le Nariño et le Chocó, les communautés du centre-est du pays sont privées des droits les plus élémentaires, y compris le droit à la vie, et l'indolence de l'État et l'impunité sont monnaie courante.

Dans les cas d'Arauca et de Casanare, il est particulièrement significatif que les actes commis par les dissidents des FARC - EMC, tels que les attaques contre la maison de la Fondation Joel Sierra, l'explosion de l'aqueduc communautaire et les assassinats, soient devenus "normalisés" et que de larges secteurs de la société colombienne et de la communauté internationale détournent le regard lorsqu'ils se produisent. L'assassinat récent de Josué Castellanos, leader social du projet communautaire de production de bananes créé par le peuple d’Arauca comme alternative pour empêcher l'établissement de l'économie du trafic de drogue dans la région, a été particulièrement douloureux pour la région. Il est important de souligner que ce fait, tout comme l'assassinat de la maire Carmelina Yule dans le Cauca ou la guerre contre le peuple Nasa dans le Sud-Ouest ou les communautés noires ou paysannes, est mené par les dissidences des FARC - EMC. Ils ont par ailleurs lancé une campagne militaire contre le tissu associatif dans les régions qui s'opposent à la mise en œuvre de projets associés au trafic de drogue ou aux pratiques minières qui pillent leurs territoires.

Nous demandons au président Gustavo Petro, qui préconise de faire de la Colombie une puissance mondiale de vie et de paix totale, de répondre en tant que chef d'État par des mesures concrètes visant à démanteler le paramilitarisme et à protéger le tissu social et le leadership populaire. Dans le cas spécifique des dissidents connus sous le nom de FARC - EMC, nous ne pouvons pas être équidistants. Il est nécessaire qu'en Colombie comme à l'étranger, nous soyons conscients que ce groupe mène une campagne d'extermination contre les communautés qui s'opposent à leurs projets totalitaires de contrôle de la société.

Red de Hermandad y Solidaridad con Colombia Internacional

REDHER 

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