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Depuis déjà plusieurs jours, en Colombie, des mobilisations populaires expriment la colère d’un très grand nombre de Colombiens et de Colombiennes. Malgré une répression très violente, la pandémie et la mauvaise presse, la grève continue et la mobilisation s’accroît chaque jour. Divers sondages indiquent un appui populaire de plus de 70 % de la population.
En ralentissant toute l’activité du pays, le paro débuté le 28 avril nuit à la circulation des marchandises, y compris celles qui alimentent les circuits extractifs. C’est une riposte locale aux pressions nationales et globales sur les territoires dans leurs diversités. Le paro rend ainsi visibles l’imbrication des luttes locales dans un système extractiviste international dans lequel le Canada joue un rôle central.
La répression et le terrorisme d'État ont été la réponse du gouvernement. La réponse de guerre face à la protestation sociale dans les rues et les différentes régions du pays a été monnaie courante dans son histoire et traduit un génocide systématique, planifié, ordonné par les classes dominantes et exécuté par les forces de répression de l'État.
ALBERTO CARRASQUILLA, cet ex-ministre des Finances, a privatisé le service d’approvisionnement d’eau et vidé les fonds des municipalités déjà pauvres au profit de ses propres entreprises privées. En avril 2021, il a présenté un projet de réforme fiscale obscène, contesté de toutes parts.
Le 9 mai, des membres de groupes autochtones participant à des activités d’ordre humanitaire et en appui avec les rassemblements citadins, ont été attaquées avec des armes à feu dans différents points de la ville par un groupe de personnes habillées de civil et accompagnées par la police.
La gangrène de la violence en Colombie est logée dans son histoire depuis sa fondation. Lors du premier acte, la colonisation espagnole a massacré et réduit en esclavage les peuples autochtones dans le système des encomiendas, puis des haciendas. Changeant de forme, la domination coloniale a fait place à la domination étrangère de type impérialiste.
« Ils nous ont tellement pris qu’ils nous ont même enlevé notre peur. » Ce slogan est visible sur les pancartes que les manifestant-es se fabriquent. Il fait référence tant à la situation économique qu’à l’état de guerre qui se maintient dans le pays en dépit du récent processus de paix. Chaque famille a une histoire douloureuse à raconter. Les assassinats ciblés de leaders sociaux ont repris dans les campagnes. Les massacres aussi.