Pasar al contenido principal
13/09/2011

Des paramilitaires attaqueraient nos territoires selon des sources sûres

Nous voulons  faire partager au monde  la préoccupation  que représente pour nous l’information transmise par des sources fiables sur le déroulement d’une opération militaire et paramilitaire qui se déroulerait  dans notre vallée avant la fin de l’année 2011.   (ZONES HUMANITAIRES NOUVEAUX ESPOIRS EN DIEU ET EN UNE NOUVELLE VIE, 11 SEPTEMBRE  2011)

Nos sources affirment  qu’environ une centaine de paramilitaires  se prépareraient  à faire une incursion dans les territoires communautaires à Carmen del Darién, d’autres  à Turbo, à Apartadó  et Chigorodó, ayant recruté pour cela dans ces trois derniers  territoires, des jeunes qu’ils paient 800 000 pesos.

L’objectif de l’opération est de mettre en œuvre un contrôle social et territorial sur les villages de Vijao Cacarica, El Limón et la Zone Humanitaire de Nueva Vida. D’après cette source, l’opération compte sur l’appui de l’armée qui continue à nous considérer comme ses ennemis parce que nous exigeons le respect de nos droits.

La source de nos informations rapporte que certains des militaires de la brigade 17 en connaissent les objectifs. Celle-ci  nous a contactés pour nous informer qu’elle savait que nous étions des gens innocents, que notre seul délit aux yeux des   militaires et des paramilitaires était  que nous dénonçons  leurs  exactions et que nous exigeons le droit à la consultation et à donner notre accord pour tous les projets que l’on prétend développer dans notre territoire.

Nous savons et le reste du monde sait bien qu’il n’y a jamais eu de véritable démobilisation  paramilitaire  en Colombie, qu’aujourd’hui le gouvernement colombien camouffle cela sous le nom de Bacrim, Aguilas negras,Rastrojos  etc…et par ailleurs de nombreux faits ont démontré que la structure n’en a pas changé  comme l’alliance avec les militaires non plus.

On les voit à Turbo, à Riosucio, à Tumaradó, ils ne se cachent pas,  fréquentant les autorités, conversant avec des  membres de la force Publique, ce en quoi ils se démarquent du passé  puisqu’auparavant  ils se camouflaient  et  maintenant ils se montrent en civil, en possession  tour à tour d’armes courtes et cachées pas loin d’armes longues, prêtes à l’usage. Maintenant, ils prétendent contrôler les territoires   en vue de négoces dans l’agriculture, dans des travaux d’infrastructure.

L’information d’aujourd’hui, n’est pas sans nous rappeler ce qui se produisit en 1997 lors de « l’Opération Génesis » au cours de laquelle furent assassinés   Marino López  puis 84 autres personnes,  qui  entraîna  le déplacement  de plus de 3800 personnes de Cacarica et Salaquí  lors de l’opération commandée par le Général Rito Alejo Del Río. Déplacement  qui reste impuni à ce jour.

Depuis 14 ans, nous résistons  luttant pour notre vie et la défense de notre territoire, et jour après jour, nous  élaborons des propositions pour la recherche  de la vérité et de la justice, c’est pourquoi nous en appelons à ceux qui nous soutiennent quand la situation a tendance à s’aggraver car l’intérêt que portent les tout puissants à notre territoire n’est pas terminé.

De la même façon que nous avons condamné les assassinats de civils par la guérilla des FARC, aujourd’hui, nous nous élevons contre les agissements de la force publique qui a commis de graves infractions au droit humanitaire et des  violations des droits de l’homme.

Ces derniers mois, des hélicoptères  et des petits avions militaires ont survolé en rasant de très près  et de façon continue, la nuit et le jour très tôt le matin, les Zones humanitaires et les villages des alentours.  Ces survols ont semé la terreur et la panique sur la population, car les derniers mois, la force publique a effectué des bombardements et des mitraillages au cours desquels périrent des civils à El Truandó,  personnes sans lien avec le conflit armé.  

Sur les lieux de travail des habitants des Zones Humanitaires et dans les Zones de Biodiversité, on a vu fleurir des pancartes disant : « guerrillero, démobilise- toi, ta famille t’attend »

Ces appels ressemblent à de fausses accusations, par lesquelles on prétend stigmatiser, justifier les agressions car ce ne sont en aucun cas des lieux d’hébergement de la guérilla, et ne l’ont pas non plus été, ce sont des mécanismes de protection  du territoire.

Des membres de la force publique  ont offert de l’argent  à des membres des Zones Humanitaires pour qu’ils donnent des informations sur la localisation de la guérilla, feignant de méconnaître notre projet de vie et tentant de nous entraîner dans leur guerre, qui n’est pas la nôtre, d’où leurs représailles.

Le  24 août dernier, à 8 heures du soir, la Communauté  Quebrada  Bonita, où travaillent des membres de CAVIDA, a été survolée par   un avion d’exploration,   dix passages  successifs sur la maison  qui abrite les membres des conseils communautaires.

Nous comptons sur votre solidarité pour éviter, sur notre territoire, une incursion paramilitaire qui portera atteinte à notre  vie,  à notre intégrité d’afrocolombiens, d’indigènes et de métis qui vivons à Cacarica.  

Les familles des conseils communautaires de Cacarica, associées aux Communautés  Autodétermination, Vie, Dignité, CAVIDA.

 

Source originale en espagnol  : Comisión Intereclesial de Justicia y Paz, le 13 septembre 2011

  Traduit par Pascale Cognet pour La Pluma.net