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27/01/2014

Un petit bilan d'une première année de campagne

Cette campagne a émergé en 2011, peu de temps avant l'implantation de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie. À ce moment, des mouvements sociaux dans les deux pays s'organisaient contre l'accord. À travers ces mobilisations, est apparue clairement l'importance de dénoncer la manière dont l'État canadien et des compagnies canadiennes profitent du conflit colombien. Depuis l'an dernier, le PASC a bâti un réseau de support pour cette campagne, en sollicitant notamment l’endossement de syndicats québécois et canadiens.

 Un des objectifs principaux de la campagne « Ciblons les profiteurs canadiens de la guerre en Colombie » est de surveiller et, si nécessaire, dénoncer les investissements canadiens qui alimentent le cycle de la violence en Colombie. Cet objectif a pris une nouvelle dimension dans le contexte actuel du processus de paix : les mouvements sociaux colombiens se sont engagés dans ce qu'ils appellent  un « agenda social », pour s'occuper des causes structurelles du conflit.

La pétrolière Pacific Rubiales Energy ciblée

En 2013, une grosse partie de la campagne s'est focalisée sur la compagnie Pacific Rubiales Energy (PRE), une compagnie pétrolière et gazière canadienne présente en Colombie principalement à Puerto Gaitan (département du Meta). L'entreprise embauche actuellement sa main-d’œuvre selon un système de sous-traitance, à coup de contrats renouvelables de 28 jours, ce qui fait en sorte que les emplois y sont très précaires. Depuis 2011, un conflit de travail a engendré plusieurs violations des droits de la personne et agressions contre les ouvriers syndiqués : menaces de morts, attentats, diffamation, tentatives d’assassinat. Parmi les faits saillants du Rapport alternatif sur les impacts de l’Accord de libre-échange Canada-Colombie sur les droits de la personne de 2012, Pacific Rubiales Energy est citée pour ses agissements peu éthiques, tels que l'utilisation d'entreprises sous-contractantes et d'agences de placement comme stratégie servant à éviter des responsabilités directes de l'entreprise en matière de droit du travail. Les conditions de travail et de vie des travailleurs de Campo Rubiales ne respectent pas les standards internationaux de base figurant dans les normes de l'Organisation internationale du travail (OIT).

·         Assemblée générale de PRE au Canada

Les allié-e-s du PASC du Mining Injustice Network se sont frayé-e-s un passage jusqu'à la salle Kesington de l'hotel King Edward, à Toronto, où l'Assemblée générale annuelle de Pacific Rubiales avait lieu. Ils et elles apportaient un communiqué de presse de l'Union syndicale ouvrière – USO, syndicat colombien des travailleurs du pétrole et du gaz, annonçant une poursuite contre Pacific Rubiales, pour la violation du droit d'association.[1] Une activiste a pris la parole pour demander à la compagnie quelle était sa position officielle sur le droit d'association.

·         Audience contre la pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy

Une délégation canadienne s'est rendue en Colombie pour participer à l'audience publique contre la pétrolière Pacific Rubiales Energy dans le cadre du Tribunal populaire sur les politiques extractives en Colombie.

C'est dans le cadre de cette campagne que le PASC a participé à la mobilisation d'appuis internationaux au Tribunal populaire sur les politiques extractives en Colombie dans le but de donner une visibilité aux dénonciations concernant les agissements de la pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy. L'audience préparatoire sur le secteur gazier et pétrolier a eu lieu les 13 et 14 juillet 2013, dans la municipalité de Puerto Gaitán, département du Meta, la région du pays où est extrait le plus de pétrole. La session finale du tribunal a eu lieu à la capitale, Bogotá, du 16 au 18 août  2013.

 Huit organisations québécoises et canadiennes ont répondu à l'appel afin de participer à une délégation en Colombie en juillet 2013 : l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC | PSAC), le Colombia Action Solidarity Alliance (CASA), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Groupe d’orientation politique pour les  Amériques (GOPA | APG) du Conseil canadien de la coopération internationale (CCCI), le Parti Québec Solidaire, le Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP| CEP) et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP | CUPW).

En août 2013, les organisations québécoises qui ont participé à la délégation canadienne ont tenu une conférence de presse à Montréal afin de présenter les preuves et le jugement final rendu sur les actions de Pacific Rubiales Energy en Colombie. Avec Leila Celis, du PASC, Constance Vaudrin, du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Amir Khadir, du parti Québec Solidaire, Guy Martin, du service juridique de la CSN et Alain Deneault, auteur de Paradis sous terre et de Noir Canada.[2]

Le UNIFOR a aussi tenu une conférence de presse en septembre 2013, profitant de la venue du président de la USO au Canada, afin de communiquer son analyse des activités de la Pacific Rubiales en Colombie et par le fait même mentionner qu'il tient le gouvernement canadien responsable des agissements de cette compagnie hors des frontières.

La couverture médiatique en Colombie a été sans précédents pour ce type d’événements.[3] Au Canada, notons entre autre un reportage sur le sujet diffusé dans les nouvelles de Global News[4]

Voir le rapport complet ici pour les détails sur l'audience et les activités de la délégation.

 ·         Suite de l'audience : Évaluation environnementale près des champs pétroliers

À l'automne 2013, le PASC a coordonné un projet de prise d’échantillons d’eau contaminée à Puerto Gaitán Colombie.

 La PRE est soupçonnée de contaminer, légalement et illégalement, les sources d’eau de la région, dont certaines sont utilisées pour la consommation humaine. Ce projet a permis d'appuyer les démarches entreprises par les organisations sociales, dont la USO, dans le but de documenter de façon crédible et incontestable la contamination des eaux par les procédés d’exploration, d’extraction et d’exploitation de la compagnie afin de soutenir la preuve des impacts des activités de cette dernière devant les tribunaux nationaux et internationaux.

 Avec l’appui du Centre de recherche inter-institutionnel en toxicologie de l’environnement de l’UQÀM, ce projet a été rendu possible grâce à l'appui financier de la CSN et Unifor.

·         Suite de l'audience : Ethicx

 Suite au tribunal, un agence financière nommée Ethicx a contacté les membres d'UNIFOR ayant participé à la délégation afin d'ajouter les résultats du tribunal dans un rapport sur les droits du travail ayant pour but de retirer le titre d'investissement responsable aux actions de Pacific Rubiales Energy. Le PASC a depuis établi une communication régulière avec l'agence, afin de nourrir ce rapport.

 ·         Tournée de membres de la USO au Canada

 Avril-mai 2013. Tournée de deux délégués de la Union Sindical Obrera, le syndicat colombien du secteur du gaz et du pétrole, présentement en conflit de travail avec la pétrolière Pacific Rubiales, ont réalisé un séjour au Canada en avril et mai dernier : Rodolfo Vecino, président national, et Cesar Loza, secrétaire aux affaires internationales. Au Québec, ils ont participé à un dîner conférence avec les membres du Centre International de Solidarité Ouvrière (CISO), à une réunion bilatérale avec la direction des Métallos, à une conférence de presse conjointe avec le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier et le PASC et ils ont donné une conférence publique lors d'un événement public au Centre St-Pierre à Montréal. La Délégation colombienne a été invitée au Canada par le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), les travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) et le syndicats des Métallos.

 ·         Soutien à une délégation du Centre international de solidarité ouvrière en Colombie

 Mai : Soutien et accompagnement en Colombie du stage des huit syndicalistes. Issu de différents secteurs (la santé, l'éducation, la fonction publique, l'exploitation minière) et organismes syndicaux (FTQ, FIQ, CSN, CSQ, Métallos), le groupe avait trois objectifs: s'informer sur la situation des travailleuses et des travailleurs colombiens, constater l'impact de l'exploitation minéro-énergétique par les compagnies canadiennes et établir des liens de solidarité durable  avec les syndicats colombiens.

 ·         Bulletin « Profiteurs »

 Ce bulletin est édité en version web et en format PDF, ce dernier pouvant être imprimé et distribué sur les lieux de travail. En 2013, il y eut quatres sorties : janvier, mars, juin et septembre, et les trois derniers ont également été publiés en anglais. En plus des enjeux relatifs à Pacific Rubiales, des investigations sur SNC Lavalin, Talisman, la Gran Colombia Gold et le projet de Eco Oro dans Santurban ont été publiés dans le bulletin; ainsi que des articles couvrant les différentes grèves, tant syndicales, comme celle de la mine du Cerrejon, que les grèves populaires contre les pétrolières en Arauca, l'industrie minière à Marmato, les grèves paysannes et autochtones de l'automne 2013 contre les accords de libre-échange et les mégaprojets de développement.
 

 

[1]     http://www.pasc.ca/fr/article/toronto-30-mai-2013-des-militantes-questionnent-pacific-rubiales-devant-ses-actionnaires

[2]     http://www.pasc.ca/fr/content/conf%C3%A9rence-de-presse-violation-des-droits-humains-par-la-pacific-rubiales-energy

[3]     http://www.pasc.ca/fr/article/revue-de-presse-audience-pr%C3%A9paratoire-%C3%A0-puerto-gait%C3%A1n-meta

[4]     http://globalnews.ca/news/729796/colombian-labour-union-accuses-canadas-pacific-rubiales-energy-of-intimidation/

 

Author
PASC