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20/11/2013
Venus de tous les recoins du pays, 600 délégué-es d'organisations paysannes ayant participées à la grève générale du secteur agraire du mois de septembre dernier sont réunis á San Lorenzo dans le département de Nariño au sud de la Colombie. Ils et elles ont réaffirmé la nécessité de l'action directe et des blocages de route comme moyen de freiner l'invasion des multinationales et des produits agricoles importés à bas prix, tout en construisant collectivement des alternatives économiques et juridiques au système actuel.

San Lorenzo, dans le Nord du département de Nariño, s'est fait connaître dans les dernières années pour sa vive oposition au projet de mine à ciel ouvert Mazmorra de la Gran Colombia Gold, filliale de la tristement célèbre Pacific Rubiales Energy. Le projet était alors en exploration et, pourtant, les effets se faisaient déjà sentir dans la région, déclenchant la colère populaire. En 2011, le campement des ouvriers et les véhicules de la compagnies ont pris feux à plusieurs occasions. Les habitant-es de la région n'ont plus revu les travailleurs depuis.

C'est avec surprise que l'assistance a écouté le mot de bienvenue du maire de San Lorenzo et du sénateur régional, qui ont exprimé avec véhémence leur appui à la lutte populaire des familles paysannes qui refusent ce modèle de développement. Plusieurs gouvernement locaux et regionaux de la Colombie ont clairement exprimé leur opposition à l'arrivé de multinationales dans leur localité, en appui avec la résistance locale. C'est pourquoi, en mai 2013, le gouvernement national à émis un decret (0934) retirant aux autorités municipales et départementales leurs compétences à légiférer sur les enjeux minéro-énergétiques.

Au Québec, une situation similaire se présente en Gaspésie. Alors que le le maire de Gaspé veut empêcher l'entrée de Petrolia dans la municipalité, le gouvernement du Québec pretend lui retirer le pouvoir d'interdire l'exploitation. Et, lorsqu'on voit les ambitions des conservateurs pour les sables bitumineux et leurs réseaux de pipelines, on peut se demander à quand un décret fédéral retirant les compétences en la matière aux provinces ?

La distribution de la terre est une question centrale dans le conflit colombien. Elle est au coeur de cette assemblée de cinq jours pendant laquelle les délégations présentes dêbattent de leurs propositions pour défendre le territoire face aux multinationales et sur les manières de rebâtir les économies locales dévastées par les accords de “libre-échange”.

C'est la chute drastique des produits agricoles qui avait provoqué la série de Grève du café, de la patates etc au cours de l'année 2013, le gouvernement Colombien dans son rapport sur les impacts du Traité de Libre échange avec le Canada fait remarquer que la Colombie est clairement déficitaire dans la balance des importations et des exportations, un déficit qui va en constante augmentation notamment dans le secteur agraire avec une chute de 20% des exportations non minéro énergétique vers le canada ( de 31% en 2012  à 11% en 2013) .

Les organisations de la Coordination agraire nationale - CNA, membre de la Via campesina, débattent d'une figure juridique qui permette de protéger leur territoire, tout en respectant les territoires collectifs autochtones et afrodescendants. C'est un défi de taille pour un mouvement social aussi diversifié de parvenir à se mettre d'accord sur les délimitations territoriales qui permettent aux autochtones de préserver l'integrité de leur culture et de leur territoire et aux mineurs artisanaux afrodescendants de préserver leurs activités traditionelles.

Bulletin quotidien en espagnol : www.congresodelospueblos.org

 

 

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PASC