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09/07/2013

Ce matin, 8 juillet, la communauté de Pitalito a été informée de l'ordre émis par le maire de Chiminichagua, AMAURI VILLARREAL TORDECILLA. Celle-ci consiste à déplacer les familles qui ont effectué un retour sur leur terre le 21 mai 2013. Ce qui signifie qu'à tout moment, l'armée et la police nationale peuvent exécuter cet ordre.

La décision reprend tel quel les arguments avancés par JUAN MANUEL FERNANDEZ DE CASTRO DEL CASTILLO, afin de solliciter le déplacement, et ce, sans mentionner le point de vue des familles affectées. Seules les « preuves » avancées par le propriétaire foncier palmiculteur sont pris en compte, alors que la voix de la Communauté est complètement ignorée.
 

La détermination du mandataire local pose un risque important sur les familles de la Communauté de Pitalito, soit la non reconnaissance du droit des victimes de déplacement forcés à retourner sur leurs terres. Ainsi, les autorités faillissent à leurs obligations de garantir le bien-être, la dignité humaine et d'apporter l'attention nécessaire pour la survie et la sécurité de la Communauté.

 

Encore une fois, comme il y a trois ans, les autorités locales de Curumaní et de Chimichagua tournent le dos aux dénonciations et demandes des communautés victimes de déplacement et tranchent en faveur de JUAN MANUEL FERNANDEZ DE CASTRO DEL CASTILLO.

Il y a quelques jour, le procureur de Curumani - MAURICIO RÍOS – a renoncé à protéger les victimes de déplacement, et ce, malgré les formalités exigées par INCODER, en soutenant les mêmes arguments que JUAN MANUEL FERNANDEZ DE CASTRO DEL CASTILLO.

 

Pour sa part, le procureur de Chimichagua – CARLOS ALBERTO SERRANO – a ouvertement appuyé depuis le début, sa posture relativement au processus d'expulsion. En ce sens, il appui les intérêts du propriétaire terrien. Maintenant, le maire Villarreal Tordecilla ordonne le déplacement.

 

La résolution qui a émanée du pouvoir municipal, remet en doute l'effectivité de la politique de restitution de terre tel que mentionné par le gouvernement national, elle met en évidence le fait que les communautés déplacées ne sont pas en mesure de compter sur de réelles garanties de retour. Pendant ce temps, les autorités locales ferment les yeux face aux graves problématiques de déplacement qui ont affecté les populations paysannes du pays.

Afin de compléter la chaîne de coïncidences, les familles retournée ont été informées que des paysans au service de FERNANDEZ DE CASTRO DEL CASTILLO se trouvent sur la ferme du palmiculteur, en attendant que la communauté soit déplacée pour entrer à nouveau sur la terre pour la « protéger » ; une situation qui laisse la communauté encore plus vulnérable si l'on prend en compte les antécédents d'agression et torture réalisé par ces paysans armés contre les membres de la Communauté.

 

Face à cette situation préoccupante, nous lançons un appel d'urgence à la communauté nationale et internationale, aux organisations sociales et populaires, avec la perspective de solidarité vis-à-vis les familles retournée ; exigeons des autorités la garantie pour éviter un autre déplacement.
 

8 juillet 2013.
 

COMITÉ DE SOLIDARITÉ AVEC LES PRISIONNIERS POLITIQUES

ÉQUIPE JURIDIQUE DES PEUPLES

MOUVEMENT DES TRAVAILLEURS-EUSES ET PAYSAN-NE-S DU CESAR

ASSOCIATION COLOMBIENNE DE DÉFENSES DE

DROITS HUMAINS -ACADEHUM

MOVICE