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26/04/2012

Le gouvernement colombien, et le président Juan Manuel Santos, prêchent les droits humains et se présentent comme leurs défenseurs, mais sur le terrain, le mouvement syndical vit au contraire l'absence de respect de ces droits, et subit les actions violentes, et parfois homicides, de ses adversaires. Le 15 février dernier, à Cali, le syndicaliste Afrain Amezquita, l'un des fondateurs du syndicat local des transports Sintramasivo, a été abattu en pleine rue, d'une balle dans la nuque, et les menaces de mort proférées par les groupes paramilitaires d'extrême-droite, liés au patronat,  pleuvent depuis sur les militants du syndicat et sur ceux de la direction de la centrale régionale de la CUT (centrale unitaire des travailleurs de Colombie). Dans les seuls mois de janvier et février, cinq syndicalistes colombiens ont été assassinés, dont deux dans la région de Valle del Cauca.

 

Soutenir la ténacité syndicale face au désastre social

Fermetures d'entreprises, délocalisations, licenciements, sur fond d'accords de libre-échange avec la Suisse, les Etats Unis et bientôt l'Union Européenne et la Corée du Sud : les travailleuses et les travailleurs colombiens vivent un véritable désastre social. Dans la région de Valle del Cauca, où 20'000 emplois ont été supprimés en 2011, où le taux de chômage est de 15 % et où des entreprises ferment en licenciant tout leur personnel, pour se recréer ensuite sous un autre nom en versant des salaires plus bas et en tenant les syndicats à distance, pour un salarié sous contrat normal, on compte trois intérimaires et cinq actifs dans le secteur informel... Les licenciements massifs, les fermetures d'entreprises, le précarité de l'emploi  fragilisent les syndicats, et leurs militants sont en butte aux intimidations, aux menaces et aux exactions des groupes paramilitaires. Les unions syndicales régionales de la CUT poursuivent néanmoins leur travail d'organisation et de défense des travailleurs, dans un pays où la violence physique est constamment utilisée contre le mouvement syndical : 49 syndicalistes ont été assassinés en Colombie en 2010, cinq dans les deux premiers mois de 2012, et de nombreux autres, dont le président de la CUT-Valle ont reçu des menaces de mort de la part de paramilitaires agissant en totale impunité.

La Suisse est d'ailleurs indirectement impliquée dans cette répression du mouvement syndical : le syndicaliste Luciano Romero, assassiné en 2005 à Valledupar, dans le nord-ouest du pays, s'est rappelé au bon souvenir de Nestlé, qui, selon le témoignage d'un paramilitaires, payait les groupes paramilitaires se livrant à la chasse aux syndicalistes. Une plainte pénale a  été déposée en Suisse sept ans plus tard, en mars dernier, contre Nestlé par le Centre européen pour les droits humains et constitutionnels.  Les multinationales actives en Colombie, dont Nestlé, mais aussi Glencore et Xstrata enfreignent systématiquement les lois en vigueur et méprisent totalement les droits garantis par les conventions de l'OIT, notamment les droits syndicaux et le droit aux négociations collectives. Les accords de libre échange passés (avec la Suisse et les Etats Unis en 2011) leur offrent en outre de véritables cadeaux : exemptions d'impôts et de taxes sur les importations, garanties des investissements et des brevets etc..., ce qui permet un véritable dumping écrasant les productions locales par des productions importées meilleur marché, le processus se traduisant par de nouvelles pertes d'emplois. C'est face à ce véritable désastre social que les syndicats colombiens ont à agir.

Leur ténacité, leurs efforts de construction d'un mouvement social unitaire avec d'autres organisations (indigènes, estudiantines, de victimes de la violence, de personnes déplacées) pour résister aux offensives de l'Etat, du patronat et des groupes paramilitaires, mérite notre solidarité :  Le SOLIFONDS  appelle, pour le 1er Mai, au soutien financier à la CUT, et à ses efforts d'organisation et de mobilisation des travailleurs pour la défense de leurs droits les plus élémentaires.


SOLIFONDS  www.solifonds.ch - mail@solifonds - Suisse - Compte Postal CP 80-7761-7

SOLIFONDS

Fonds de solidarité pour les luttes de libération sociale dans le tiers monde

 

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SOLIFONDS