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28/08/2010


« Il y a en prison notre peuple et un morceau de notre pays. Aucun autre endroit ne peut aussi bien refléter sa misère, sa tragédie, son impuissance et toute la corruption et l’évidence de ce qu’est notre société. Des millions de Colombiens ignorent l’énorme tragédie que signifie vivre incarcéré et les répercussions sur les familles et les proches ».
Maria Tila Uribe – Francisco J. Trujillo « Desde Adentro » (De l’intérieur)


Présentation


La campagne a débuté en 2005 comme une initiative de solidarité de différentes organisations sociales et populaires préoccupées par la situation politique et de droits humains à laquelle sont soumises les personnes détenues pour des motifs politiques en Colombie; en reconnaissant la solidarité comme un principe de lutte et de construction politique, comme une finalité dans le projet de pays que nous voulons construire et comme une valeur qui à l’intérieur de l’humanisme doit caractériser les relations que nous, les organisations, établissons avec l’ensemble du mouvement social.


La campagne même est un processus permanent, ouvert, participatif et pluriel qui articule différentes actions de solidarité, politiques et culturelles; qui légitime la lutte des détenues et détenus politiques; qui rapproche la construction de discours de nos organisations à une réalité pratique à l’intérieur des pénitenciers, analysant et révélant la situation qui se présente à l’intérieur de ceux-ci; qui fait connaître et sensibilise par rapport au problème carcéral dans son ensemble et montre la désuétude des entités de contrôle et de répression d’État; et dénonce l’État pour son utilisation de la loi colombienne comme moyen de répression aux expressions d’opposition politique des différents espaces démocratiques.


Nous lançons un appel à la société colombienne et à des organisations, groupes et individus qui, de leur pays, sentent le drame humanitaire et la persécution politique que vivent les détenu-e-s politiques dans les prisons colombiennes, pour qu’ils s’unissent à ce geste permanent de solidarité, qui constitue un cri éloquent pour la liberté et une lutte qui transcende les frontières.


La campagne a un caractère autonome et permanent, plaide pour la liberté des détenu-e-s politiques, sans l’ambition de créer une nouvelle entité organisationnelle, mais au contraire pour articuler les diverses formes de travail menées par différents collectifs et organisations, et de cette manière, unir les forces pour donner de la visibilité et agir activement face au problème actuel qu’ils et elles vivent.


Justification


Il existe en Colombie plus de 140 Établissements de Réclusion, dans lesquels des personnes privées quotidiennement de liberté affrontent une situation que la Cour Constitutionnelle, à travers la sentence T-153/98, a qualifié d’ « État de Choses Inconstitutionnelles et de Flagrante violation de Droits Humains », dû aux conditions de détention auxquelles ces personnes sont soumises et aux mauvais traitements que leur donnent les autorités policières, judiciaires et pénitentiaires. Cela constitue des conduites totalement contraires au mandat constitutionnel et aux normes internationales sur le traitement aux prisonnier-ère-s.
On estime à environ 7 200 personnes le nombre d’hommes et de femmes qui forment une population de prisonnier-ère-s privé-e-s de leur liberté pour des motifs politiques, qui sont considéré-e-s par l’État comme « l’ennemi interne de la prison » et se retrouvent ainsi plus vulnérables aux violations de leurs droits.
Les détenu-e-s politique sont des hommes et des femmes qui, dans l’opposition politique, légale ou celle qui choisit de prendre les armes, ont lutté pour transformer la réalité sociale dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui, celle de l’oppression et de l’indignité, celle de l’inégalité et de la suppression des voix dissidentes. C’est pour ces raisons qu’ils et elles ont été privé-e-s d’un de leurs droits les plus précieux : la liberté.
C’est pour cela que nous essayons de mettre en évidence que les détenu-e-s politiques sont des opposants politiques souffrant du confinement de la Prison, en les revendiquant comme des combattants du peuple, lançant des actions de visibilité, de sensibilisation, d’information et de solidarité par rapport à leurs conditions de vie et de leur situation de DDHH.
Nous souhaitons particulièrement lier cette campagne à les organisations sociales et personnes affinitaires, mais aussi à la société en général, dans l’objectif de développer des activités de solidarité et d’accompagnement.


Objectifs de la Campagne


Activer la solidarité des organisations sociales, politiques et de la société en général autour de la problématique des personnes détenues pour des raisons politiques.
1. Lancer des actions communicatives, culturelles, sociales et politiques au niveau national et international qui légitiment la lutte des détenu-e-s politiques.
2. Organiser des réseaux de travail et d’accompagnement aux détenu-e-s politiques pour donner une visibilité aux actions revendiquant leurs droits depuis la prison.
3. Appuyer les formes d’organisation de la problématique carcérale qui cherchent à revendiquer les droits dans les établissements de réclusion.


Axes de la Campagne


ORGANISATIONNEL :


Cet axe se charge de générer des actions et des espaces de visibilité et de solidarité, au niveau national et international, autour des personnes privées de liberté pour des motifs politiques et victimes de négligence de leurs conditions d’emprisonnement.
Parmi les actions à développer : mobilisations, journaux d’agitation, séminaires, discussions, forums, création de stratégies communicatives, collecte d’éléments éducatifs pour les personnes détenues pour des motifs politiques, accompagnement à des activités sociales, culturelles et récréatives promues par les détenu-e-s, systématisation des événements et consolidation de réseaux de solidarité.


DE L’INTÉRIEUR :


Cet axe a comme objectif principal la construction de processus articulés qui permettent de fournir un accompagnement aux détenu-e-s politiques et aux personnes qui souffrent de persécution politique, dans le but de leur offrir un scénario d’appui.
Cet axe veut renforcir le travail de comités et de collectifs des Prisonniers Politiques, sociabiliser les outils d’exécutoire et d’éducation, exécuter des plans d’études avec les thématiques proposées par les prisonniers, renforcir les projets de création de bibliothèques dans les prisons, d’élaborations de rapports sur la situation carcérale, de courrier solidaire, établir des contacts régionaux dans les prisons, entre autres.


FORMATION :


L’objectif principal de cet axe est de dessiner les outils qui permettent d’aborder les thématiques des plans d’études proposés par les prisonnier-ère-s politiques, ainsi que celles qui permettent l’exécutoire de droits et documenter les cas sur des violations aux droits de la personne incarcérée. Aussi, depuis cet axe la campagne élaborera des documents sur sa posture politique face aux conjonctures en relation avec la situation des prisonnier-ère-s politiques, leurs propositions et la situation carcérale en général.


COMMUNICATION


Cet axe a comme objectif de rendre visible l’existence des prisonnier-ère-s politiques, leurs cas, conditions, dénonciations et activités qui, de la campagne, se développent et l’impulsent, en promouvant la participation et l’organisation.

Parmi les activités de cet axe, on compte notamment : le lancement de propositions audiovisuelles, la promotion d’un réseau de moyens de communication alternatifs, l’élaboration de documents et d’outils pour présenter la campagne sous divers scénarios, la visibilité des activités et des journées politiques ou culturelles, l’organisation de l’information diffusée.


Événements Réalisés



Deuxième Bazar « Traspasa los Muros » en Solidarité avec les Prisonnier-ère-s Politiques, réalisé le 12 juin 2010, au Rassemblement d’Action Communautaire du Quartier Policarpa à la ville de Bogota (championnat de micro-soccer, Panel sur le Délit Politique et la Situation des Prisonnier-ère-s Politiques en Colombie et diverses activités ludiques et culturelles).
Journées Nationales contre la Criminalisation de l’Opposition Politique et pour la Liberté des Prisonnier-ère-s Politiques, réalisées les 9 et 10 décembre 2009, à l’Université Nationale de Colombie, à Bogota.
Planton National et International en Défense à l’Opposition Politique, réalisé le 1er octobre 2009, au Cabinet Général de la Nation (Bucaramanga, Pasto et Bogota) et au Canada, aux Etats-Unis, en France, en Hollande et en Australie.
Premier Bazar « Traspasa los Muros » en Solidarité avec les Prisonnier-ère-s Politiques, réalisé le 6 juin 2009, au Rassemblement d’Action Communautaire du Quartier Policarpa à la ville de Bogota.
Troisièmes Journées de Solidarité avec les Détenu-e-s Politiques « LUIS CARLOS CARDENAS ARBELAEZ », réalisées du 10 au 31 octobre 2007, à la ville de Bogota.
Deuxièmes Journées de Solidarité avec les Détenu-e-s Politiques « Rêves de Liberté», réalisées du 14 au 30 octobre 2006, à la ville de Bogota.
Premières Journées de Solidarité et d’Appui Humanitaire aux Prisonnier-ère-s Politiques, réalisées du 10 au 15 octobre 2005, à la ville de Bogota.
 

www.traspasalosmuros.net
Author
TRASPASA LOS MUROS