Pour la paix avec la justice sociale et le respect des droits humains : Défendons la liberté d’expression et la participation politique en Colombie.
(SIGNER LA LETTRE EN LIGNE)
Dr. Juan Manuel Santos, Monsieur le Président de la République de la Colombie
Palacio de Nariño, Carrera 8 No.7-26, Bogotá – Colombie
contacto@presidencia.gov.co
Depuis plusieurs années, nos organisations soutiennent et/ou se solidarisent avec les syndicats et les organisations sociales colombiennes engagées dans la lutte pour la défense des droits humains, pour une paix respectueuse de la justice sociale et pour l'amélioration des conditions de vie.
Ces dernières semaines, nous avons suivi avec attention les mobilisations, Minga, de plus de 200.000 personnes regroupées au sein de la coalition d’organisations sociales « Cumbre Agraria Campesina, Étnica y Popular » sur tout le territoire colombien, sous le slogan “Semons l’espoir et récoltons le pays”.
La réponse très violente de l’Etat face à ces mobiisations pacifiques nous préoccupe grandement, d’autant que quatre personnes ont été tuées - les indigènes Manuel Jovel Dagüa, Gersaín Cerón et Marco Aurelio Díaz et l’étudiant Miguel Ángel Barbosa, qui avait été blessé dans une manifestation antérieure- que 136 personnes sont blessées et plusieurs autres emprisonnées. Tous les témoignages attestent la responsabilité de l'escadron mobile antiémeute de la police (ESMAD) dans l’usage excessif de la force.
Face à ces évènements, nous demandons instamment à l’État colombien :
1. Une investigation rigoureuse afin de clarifier les circonstances de la mort des activistes et des violations des droits humains, ainsi que la condamnation des responsables. Une action cohérente du Ministère Public doit être entreprise selon les principes d’indépendance de la justice, et un examen objectif et professionnel doit recueillir les preuves nécessaires à cet effet.
2. De libérer les personnes détenues et de respecter le droit à la défense.
3. De reconnaître la légalité et la légitimité des activités de contestation sociale.
4. De garantir la participation politique, la liberté d’expression et la fin de tous les mécanismes qui font obstacle à la défense des droits humains, à la lutte contre la pauvreté et à la défense de territoires en Colombie.
5. De remplir ses obligations relatives au décret 870 du 8 mai 2014 et de négocier le cahier de revendications présenté après les mobilisations du 24 janvier et du 17 mars 2016.
6. L’arrêt des campagnes systématiques de stigmatisation des mobilisations et des organisations sociales par les fonctionnaires publics et les autorités politiques et militaires. Leurs déclarations génèrent des conditions favorables pour que les paramilitaires agissent impunément.
7. Des actions de l’Etat contre les groupes paramilitaires, qui pendant les derniers mois ont causé le déplacement des communautés et ont assassiné avec une impunité totale 139 activistes politiques.
La paix en Colombie doit se faire avec la participation pleine et entière du mouvement social, dans le respect des droits humains et par une amélioration des conditions de vie des personnes et des communautés.
Nous vous remercions, Monsieur le Président, pour l’attention portée à nos propos et vous prions de croire en notre souci sincère d'une paix durable et juste en Colombie.
Signent le communiqué
SolidaritéS
La Marche mondiale des femmes
Avec copie à :
Dr. Luis Carlos Villegas Echeverri
Monsieur le Ministre de la Défense National
Carrera 54 Nº 26 – 25 CAN
Bogotá D.C., Colombie
Dr. Juan Fernando Cristo
Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Sede Camargo
Calle 12 No. 8 – 38
servicioalciudadano@mininterior.gov.co
Dr. Alejandro Ordoñez Maldonado,
Monsieur le Procureur Général de la République
Cra. 5 # 15-80, Bogotá.
cap@procuraduria.gov.co; quejas@procuraduria.gov.co
Dr. Alfonso Cajiao
Défenseur du peuple
Calle 55 Nº 10 - 32 - Bogotá - Colombie
atencionciudadano@defensoria.gov.co
Madame, Monsieur
Commission des droits de l'homme du Sénat
comisionderechoshumanos@senado.gov.co