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24/11/2017

San Alberto – Cesar, 23 novembre 2017

Plus que quelques heures avant que ne commence la 6ème assemblée de la Coordination Nationale Agraire (CNA) à San Alberto Cesar. Cet évènement, qui rassemblera des représentants paysans de 22 départements du pays, souhaite envoyer un message politique concernant la conjoncture nationale : "Chaque assemblée a un objectif politique en accord avec les dynamiques et nécessités du lieu choisi. En plus des luttes historiques des paysans, à San Alberto la présence paramilitaire a tenté d'éradiquer le mouvement social. Nous avons choisi cette municipalité pour dire que notre activité, bien que légale, est légitime, nécessaire et c'est une obligation que nous avons envers les communautés", affirme Ernesto Alexander Roa, vice-président du CNA.

Pour Gabriel Henao - membre de la Comision d'interlocution Sur du Bolivar, Centre et Sud du Cesar - la décision de réaliser l'assemblée à San Alberto est un soutien politique et moral pour la localité: " Ce fut un territoire très productif avec de nombreux intérêts. Comme dans tout le pays, nous avons droit à la terre, et en ce moment nous n'avons pas le droit d'être paysans. Ce type d'événement est important pour le renforcement des communautés."

Avec cette assemblée le CNA souhaite faire le point sur les thèmes de travail décidés lors des rencontres ulterieures ; renforcer sa plateforme politique ; savoir si les paysans bénéficient de services de santé et d'infrastructures répondant à leurs besoins ; élaborer une proposition qui confronte l'exploitation minière et énergétique des territoires, les chaînes productives en vigueur, la concentration de la terre et la vocation du sol ; et s'accorder sur les actions à prendre concernant la revendication des droits des paysans.

Au sein de la plateforme politique du CNA, la femme joue aussi un rôle fondamental concernant la récupération du territoire, des conditions de vie digne et la conquête de la souveraineté populaire. Joana Pinzón, habitante de l'Arauca et membre de l'Association paysanne José Antonio Galán Zorro (Asonalca), participe à l'assemblée avec de nombreuses attentes: "Nous espérons en partir plus unis, avec des propositions claires et renforcées jusqu'à ce que nous puissions gagner la lutte contre l'Etat et être reconnus comme des sujets politiques de droits ainsi que consolider l'image des territoires agroalimentaires paysans. "

A l'image de nombreux participants, Albeiro Patiño dénonce les inégalités d'un système basé sur l'accumulation inégale de la terre et du capital. Le représentant légal de Asocaprile (Asociación de Campesinos Agropecuarios y Recuperadores del Playón del Río Lebrija) assure que : “Les paysans portent le poids de toutes les répressions du gouvernement qui soutient les riches plus que nous. Pour les riches tout est facilité, pour le paysan non. Je ne suis pas contre les millionnaires mais qu'ils ne nous piétinent pas non plus."

Du 24 au 29 novembre, le paysan colombien exigera ce qu'il mérite et ce que l'état lui a refusé depuis plus de 50 ans : une réforme agraire complète qui renforce l'économie paysanne, garantie une vie digne, respecte l'autodétermination et la souveraineté populaire.

Auteur.trice
CNA