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27/04/2015

La pétrolière colombienne Ecopetrol a annoncé qu'elle ne renouvellerait pas à la mi-2016 le contrat en vertu duquel Pacific Rubiales exploite le plus grand champ pétrolier du pays, remettant entre les mains de l’entreprise colombienne gérée par l'Etat les 65 000 derniers barils par jour de sa production.  

La compagnie Pacific Rubiales Energy, une entreprise majeure d’extraction pétrolière enregistrée au Canada, a été reconnue coupable en 2013 de multiples violations aux droits du travail et de l’environnement et aux droits autochtones, par le Tribunal populaire sur les politiques extractives en Colombie.

C'est une victoire pour le Front commun contre le renouvellement du contrat de Campo Rubiales. Composé de nombreuses organisations syndicales, incluant la CUT et la USO, l’ensemble des représentant-e-s élu-e-s du Polo Democratico ainsi que de plusieurs ONG, le Front commun avait été créé en 2014 afin de s’opposer au renouvellement du contrat d’exploitation entre Pacific Rubiales et Ecopetrol.

“À mesure que nous allons vers la souveraineté, nous allons vers la construction du droit du travail” explique Fredy Pulecio, dirigent national de la Unión Sindical Obrera -USO-.

Depuis 2011, les communautés et les réserves indigènes de Puerto Gaitán dans le département du META se mobilisent pour exiger le respect des normes environnementales et dénoncent le manque de retombées positives pour la communauté. Toutefois, plusieurs questions de fonds demeurent en suspend face aux politiques d'exploitation du pétrole en Colombie. Ainsi, malgré ce souffle d'espoir, il demeure de rester aux aguets et poursuivre les pressions.

La décision d'Ecopetrol se présente dans un contexte de crise du secteur pétrolier par la baisse des prix internationaux du pétrole, qui a conduit les entreprises à réduire leurs investissements dans l'exploration et à augmenter la production pour compenser la baisse des revenus. Les analystes affirment la reprise du contrôle du champ de Rubiales impliquera des investissements plus importants pour qu'Ecopetrol maintienne la production. Ainsi, une nouvelle société pourrait donc arriver dans la région.

Pour les secteurs sociaux et du travail, cette annonce représente une opportunité de faire valoir leurs revendications. Ricardo Apolinar, chercheur Choapo Corporation basée au Meta, envisage de nouvelles perspectives: «Nous aurons la possibilité que la communauté Gaitán négocie ses demandes avec la nouvelle société qui arrivera. Des points comme la rationalisation de l'exploitation des hydrocarbures dans la région, les programmes de soutien agricole et l'assainissement de base seront sur la table ", explique t-il.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un échec pour l'entreprise Pacific Rubiales, responsable de violations multiples, qui s'en sortira toutefois encore en toute impunité, et d'un gain pour les organisations  et les communautés qui ont osées s'organiser et revendiquer.

Auteur.trice
PASC