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10/12/2021

Les femmes qui défendent la vie ne sont pas des criminelles :

Fin aux montages judiciaires !


Le Congrès des Peuples envoie un affectueux message de soutien à Erika Isabel Prieto Jaime qui fait face à la persécution de la part du bureau du procureur général, qui menace désormais son nom, son intégrité et sa présomption d'innocence.


Depuis plusieurs années, notre mouvement social et politique dénonce les attaques directes et systématiques, par la pratique sociale génocidaire de criminalisation et de judiciarisation, et la privation de liberté de centaines de ses membres. De 2002 à aujourd'hui, l'État a emprisonné plus de 150 leaders sociaux et maintient plus de 400 procédures pénales en vigueur, nous avons dénoncé ces montages judiciaires et l'utilisation abusive du droit pénal pour nous criminaliser ; ces agressions qui visent à nous exterminer, loin de disparaître, se sont intensifiées, car après chaque procès, de nouveaux innocents sont impliqués, il n'y a pas d'indépendance entre le gouvernement et les organes judiciaires, les tribunaux et les organes qui devraient protéger et promouvoir les droits humains, au contraire, ils se comportent comme des appendices de l'exécutif national et de ses politiques de criminalisation.


Dans ce contexte d'approfondissement d'une politique d'extermination des organisations et des individus qui s'opposent à ses politiques de mort, nous assistons non seulement à des pratiques d'élimination physique de certaines personnes, mais aussi à la limitation, au blocage et à la réduction de l'exercice politique du droit de protestation, des droits humains et de la garantie de la vie et de l'intégrité des leaders sociaux et populaires qui défendent leurs territoires dans tout le pays.


Avec le cas d'Erika, comme avec les arrestations qui ont eu lieu pendant la grève nationale, nous insistons pour dénoncer la persécution systématique des personnes, des organisations et des processus, qui cherche à délégitimer leur action politique, juste et digne de transformer le pays, avec des propositions d'équité sociale et de démocratie. Aujourd'hui, nous revendiquons la vie et la liberté comme les éléments les plus importants, indispensables pour vivre en paix et en démocratie.


Erika est une leader sociale reconnue, défenseuse des droits humains, féministe, animaliste, elle a cultivé de profondes valeurs humanistes depuis son plus jeune âge, le pays la connaît comme une défenseuse des causes les plus nobles reflétées dans les bannières politiques qu'elle arbore, la presse internationale l'a très bien décrite lorsqu'elle la nomme comme une militante dérangeante pour l'État .
Malgré son jeune âge, elle a été un leader étudiante, a travaillé comme assistante parlementaire au service des mouvements sociaux et, pendant la crise du Covid-19, elle a été très active dans la mobilisation et l'aide humanitaire dans des quartiers pauvres de la capitale où des familles entières ont été expulsées de manière irrégulière. Elle a aidé des familles migrantes, des travailleuses du sexe et personnes dépendantes, et a accompagné des mobilisations sociales pour faire valoir le droit de manifester, a collecté de la nourriture et a hébergé avec amour des centaines d'animaux abandonnés et leur a trouvé une famille.


Cette militante peut être décrite avec des centaines d'adjectifs qui inspirent les communautés des villes et des zones rurales :la force nécessaire pour penser à une société sans misère ni difficultés.
Les personnes et les communautés qui connaissent son travail savent qu'elle est une femme profondément solidaire des luttes populaires ; c'est pour cette raison qu'elle ne se conforme pas avec un pays qui présente l'un des taux les plus élevés de violations des droits humains.


Nous exigeons la fin de la persécution contre Erika Prieto et les plus de 400 leaders sociaux, la fin de l'emprisonnement de ceux et celles d'entre nous qui se mobilisent pour le droit de vivre dans la dignité, la fin de toutes les actions de harcèlement qui visent à démanteler et à réduire au silence toute action de résistance.


Nous exigeons que leurs droits soient respectés et que des garanties procédurales soient fournies (présomption d'innocence, droit à la réputation, droit à une procédure régulière), et que les responsables judiciaires et les médias mettent fin aux condamnations médiatiques anticipées qui mettent en danger l'intégrité et la vie de nos camarades, communautés et organisations.
Nous invitons tous ceux et celles qui défendent la vie, la dignité et l'espoir à rejeter ce montage judiciaire absurde dont est victime notre chère camarade du Congrès des Peuples

Auteur.trice
Congrès des Peuples