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14/09/2015
Par la Commission Communications du Congrès des Peuples   Le Congrès des Peuples considère que le jugement récemment prononcé par le juge 44 de la cour pénale de Bogota, accordant la liberté aux activistes détenu.es depuis 66 jours, est une victoire du mouvement social et populaire.   Nous soulignons donc, au sein de cette société carcérale, le courage d'un juge qui a su mettre de l'avant la garantie des droits et ce, malgré d'importantes pressions manifestées non seulement par certains médias, mais aussi par plusieurs fonctionnaires de l'exécutif, le procureur de la couronne et la police.   Le fonctionnaire judiciaire a déclaré l'illégalité entourant l'arrestation des jeunes accusé.es, survenue le 8 juillet dernier entre 6 et 7h30 du matin, notamment étant donné l'absence du recours à un juge dans les 36 heures suivant la détention, ce qui a mené à une privation prolongée et illégale de liberté pour les arrêté.es. De plus, malgré l'important et complexe traitement médiatique entourant l'affaire, le juge a souligné que les charges se limitaient à l'organisation et à la participation à des émeutes advenues au sein de l'Université nationale de Colombie pour dix des détenu.es, ainsi que l'exécution d'actes de propagande politique de l'Armée de libération nationale (ELN) par l'entremise de pamphlets sans pouvoir de destruction majeur.   D'autre part, le juge a ordonné l'annulation de la décision concernant l'emprisonnement de nos camarades en soulignant le «manque de motifs» de pareille décision et affirmant par-là qu'il s'agissait d'une violation des fonctionnaires judiciaires vis-à-vis de leurs obligations. Pareille situation, a averti le juge, non seulement viole les procédures judiciaires mais menace le droit à la défense, raison pour laquelle il a du renverser cette décision.   C'est donc dans la nuit du 12 septembre que nos camarades ont obtenu leur liberté, suite notamment à un retard injustifié quant à l'application du jugement de la part des autorités pénitentiaires.   Depuis leur emprisonnement, les jeunes détenu.es ont été identifié.es publiquement par le Président de la République, le sous-Procureur général et les généraux Palomino et Guatibonza de la police nationale, comme responsables des attentats contre les installations du Porvenir, advenus le 2 juillet 2015. Nous dénonçons donc les irrégularités commises par la justice, ainsi que les communiqués entourant l'affaire qui n'ont pas su rappeler l'innocence présumée de nos camarades.   Nous continuerons à soutenir les leaders sociaux lié.e.s à ces enquêtes, ainsi que leurs familles qui ont su démontrer avec force qu'il est possible de dévoiler les injustices du système judiciaire. Nous considérons qu'en vue d'instaurer la paix au sein de notre pays, des changements structuraux quant à notre modèle de justice demeurent plus que nécessaires.   Nous désirons remercier avec la plus grande sincérité les défendeurs des droits humains ainsi que les avocats pour leur travail remarquable au cours de ce processus. Nous demandons au peuple colombien de soutenir leur travail grâce auquel les leaders sociaux détenu.es sont aujourd'hui en attente de leur liberté.   Nous remercions également les groupes et organisations qui nous ont soutenu, en Colombie et ailleurs, pour leur solidarité durant ces mois difficiles. Nous reconnaissons toujours qu'un nombre important de prisonnier.ères politiques sont toujours détenu.es au sein de notre pays et que la lutte pour la liberté continue.   Bien qu'il s'agisse d'une victoire importante, la lutte continue et la persécution, loin de diminuer, s'aggrave quotidiennement. Notre pari est et sera la construction d’un pays en vue d'une vie digne.

 

Auteur.trice
Congrès des Peuples