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23/03/2015

Les analystes affirment que la décision d'Ecopetrol de reprendre le contrôle du champ de Rubiales impliquera des investissements plus importants pour qu'elle maintienne la production et que cela augmentera la pression sur la canadienne Pacific Rubiales pour anticiper la perte future de près de la moitié de sa production.

Ecopetrol a annoncé vendredi qu'elle ne renouvellerait pas à la mi-2016 le contrat en vertu duquel Pacific Rubiales exploite le champ pétrolier, remettant entre les mains de l’entreprise colombienne gérée par l'Etat les 65 000 derniers barils par jour de sa production.   

Rubiales est l'atout le plus précieux de la compagnie canadienne dont la production totale est d'environ 145 000 barils par jour, provenant presque totalement des projets en Colombie. Les analystes estiment que l’entreprise est confrontée au défi de les remplacer sachant que les bas prix du pétrole réduisent ses investissements.

Ecopetrol a déclaré sans plus de détails que Pacific Rubiales avait encore la possibilité de soumettre une nouvelle proposition pour continuer à exploiter le champ pétrolier dans des conditions différentes.

Une recherche publiée vendredi dernier par l'analyste Morningstar dénote que les filières colombiennes CPE-6 et Rio Ariari de Pacific Rubiales, avec lesquelles la société espérait atteindre une production de 120 000 barils par jour, produisent seulement 1 500 barils en raison de la météo, la sécurité et les questions environnementales.

"À ce jour, les avancées en vue de remplacer la production de Rubiales a été décevante", a écrit Morningstar, avant l'annonce de vendredi. Sa valeur est passée de 6C$ à 4C$.

Les actions de Pacific Rubiales ont chuté environ 82 pour cent en 12 mois et celles d’Ecopetrol d'environ 48 pour cent.

Morningstar a demandé si Pacific Rubiales proposerait à nouveau de gérer le champ pétrolier Rubiales, indiquant qu’elle avait abandonné le développement de sa technologie STAR qu’elle testait pour stimuler les niveaux de récupération.

Ecopetrol, qui produit plus de 70 pour cent du million de barils de pétrole produit en Colombie chaque jour, affronte également des défis en reprenant le contrôle du champ mature, avec un grand investissement nécessaire pour éviter un glissement de la production.

"Autour de 2016 et 2017, il est prévu que ce champ baisse au point de ne pas être rentable. Ce n’est donc pas pour Ecopetrol une bonne affaire de prendre un vieux champ qui a vraiment besoin d'investissement élevé" pour prolonger la vie économique du champ pour 5 à 7 années, a déclaré l'analyste Diego Usme du courtier Ultrabursatiles.

"Vous aurez à investir de plus en plus pour soutenir la production et obtenir des licences pour l'eau", a-t-il dit, tandis que les limites d’utilisation de l'eau pour pressuriser les puits ont augmenté plus rapidement que prévu.

Pacific Rubiales a cherché à contourner la limitation de l'eau en investissant dans l'installation Agrocascada pour le recyclage de l'eau afin de produire potentiellement 20 000 barils supplémentaires par jour.

Auteur.trice
Reuters