Aller au contenu principal
30/03/2007
Le 6 décembre 1928, sur la place municipale de Cienaga Magdalena, près de 3000 hommes et femmes ont été assassiné-e-s, car ils et elles exigaient de la multinationale états-unienne UNITED FRUIT COMPANY une réponse aux demandes du syndicat. Ce jour-là, l’armée colombienne sous les ordres du général Carlos Cortés Vargas a ouvert le feu sur la foule pour anéantir la protestation des travailleurs et travailleuses. Cette même multinationale maintenant connue sous le nom de CHIQUITA BRANDS ou BANADEX S.A., le 15 mai 2004, a confessé avoir donné 1,7 millions $, au cours de la période qui va de 1997 à 2004, aux Autodéfenses paysannes de Córdoba et Urabá (Autodefensas campesinas de Córdoba y Urabá – ACCU). Selon le juge fédéral états-unien Royce Lamberte, plus de 100 paiments ont été approuvés par des directives de la haute hiérarchie de la compagnie à Cincinnati, Ohio. Étant donné la confession, une cour fédérale a accepté de façon provisoire l’accord entre le ministère de la Justice et la multinationale, celle-ci devra payer 25 millions $, en cinq paiements de 5 millions $ chacun. En octobre 2001, la Commission des changes et valeurs mobilières des États-Unis a imposé à la compagnie Chiquita une amende de 100 000 $, pour avoir soudoyé des employés du Département des impôts et des douanes de Colombie, DIAN, pour qu’ils lui délivrent la licence douanière et portuaire dans la municipalité de Turbo, dans l’Urabá antioqueño. Le cas de la Colombie a été archivé.

Impunité totale.
Pour ces raisons et d’autres, le Tribunal permanent des peuples – TPP qui siège en Colombie depuis le mois d’avril 2006, sous la coordinaton de l’Observatoire social des entreprises multinationales, mégaprojets et droits humains en Colombie (Observatorio social de empresas transnacionales, megaproyectos y derechos humanos en Colombia), a initié un processus de jugement contre la Chiquita Brands pour les délits de FINANCEMENT DE GROUPES TERRORISTES et TRAFIC D’ARMES AU PROFIT DE GROUPES PARAMILITAIRES EN COLOMBIE. Le rapport du tribunal lors de l’audience agroalimentaire affirme : « Dans le cas de la multinationale Chiquita, la relation entre la compagnie et le parmamilitarisme est plus évidente, des preuves ont déjà été présentées concernant le fait que cette entreprise a donné des sommes significatives à des groupes paramilitaires et qu’en 2001 elle a transporté 3000 fusils AK 47 et cinq millions de projectiles pour des groupes paramilitaires de Córdoba et Urabá, auteurs de plusieurs milliers de crimes horribles dans cette zone. Suivant les accusations, aucun processus pénal ou disciplinaire avancé par les autorités n’a produit d’effet, ces crimes et procédés se poursuivant dans l’impunité absolue. Au contraire, quiconque dénonce ces actions criminelles est judiciarisé, passant d’accusateur à accusé. En résumé, la terreur du travail imposé en Colombie par l’État et les multinationales combine, pour arriver à ses fins, des stratégies légales et illégales. » Le jugement éthique et politique que le Tribunal permanent des peuples a initié en avril de l’année dernière, se renforce de manière très importante avec l’accord réalisé entre Chiquita et le ministère de la Justice des États-Unis, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, car il n’y a pas eu de justice pour les victimes, ni pour les familles, les organisations sociales et la population affectée par les atrocités qui leur ont causé tant de douleurs. Nous continuons à exiger de la Fiscalía General de la Nación la clarification des faits, son silence ne fait pas que la convertir en responsable par ommission, mais en agent de l’impunité et générateur de nouveaux crimes en ne permettant pas qu’il y ait vérité, justice et réparation. Tout comme Chiquita Brands, Drummond a été appelé en justice par les cours fédérales d’Alabama aux États-Unis, accusé pour l’assassinat des dirigeant syndicaux de Sintramienergética, Valmore Locarno, Víctor Hugo Orcasita et Gustavo Soler. Ce crime fait partie de la série de cas présentés devant le Tribunal permanent des peuples à son audience minière qui a eut lieu à Medellín en novembre passé.

Edgar Páez M. Direction nationale SINALTRAINAL - Colombia 29 mars 2007

Traduction : PASC
Auteur.trice
RedHer