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01/04/2013

Une tribu amazonienne a lancé un appel urgent aux actionnaires de la compagnie canadienne Pacific Rubiales Energy en soutien à un groupe d’Indiens isolés du Pérou dont la survie est menacée par ses opérations de prospection pétrolière.

Dans un message vidéo, Salomon Dunu, un porte-parole matsés, déclare : ‘Nos frères isolés vivent toujours dans la forêt, nous les avons entendus à plusieurs reprises, nous savons qu’ils y sont… Dites au monde que notre position vis-à-vis de cette compagnie pétrolière est très ferme. Nous n’en voulons pas sur nos terres’.

Les Matsés et Survival International ont transmis l’appel des Matsés à des centaines d’actionnaires et banques d’investissement – dont Citigroup, JP Morgan, General Electric, HSBC, Allianz, Santander, Natixis et Dexia – leur demandant expressément de se retirer de Pacific Rubiales.

Les opérations d’exploration pétrolière ont déjà commencé dans le bloc 135 en dépit du fait que celui-ci se trouve dans une zone proposée comme réserve de protection des Indiens isolés ; de plus, la compagnie a l’intention de mener d’autres explorations pétrolières en territoire matsés.

Les Matsés rapportent que plusieurs hélicoptères survolent la région et que ce projet de 36 millions de dollars impliquera l’ouverture de centaines de lignes sismiques qui traverseront la forêt dont les Indiens dépendent étroitement pour la chasse et la cueillette.

Les Matsés qui se disent très inquiets pour la sécurité des tribus isolées vivant aux alentours du bloc 135 appellent à la protection de cette région sensible.

Les Indiens isolés, tout comme les employés de la compagnie, courent de graves risques si les opérations se poursuivent. D’une part, les Indiens sont extrêmement vulnérables aux maladies transmises par les étrangers en raison de leur faible immunité, et de l’autre, en cas de rencontres fortuites, les ouvriers sont susceptibles d’être attaqués par les Indiens qui les percevront comme des envahisseurs de leur territoire.

Les Matsés qui ont été contactés dans les années 1960, sont connus comme le ‘peuple du jaguar’ en raison de leurs peintures faciales et de leurs tatouages. Salomon Dunu se remémore : ‘Avant de rencontrer les Blancs notre vie était merveilleuse. Nous vivions au bord de la rivière, et nous la traversions pour cultiver nos jardins. Quand le temps était venu, nous abandonnions ces jardins à la forêt pour en ouvrir d’autres ailleurs. C’est comme cela que nous vivions avant’.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le contact entre les ouvriers pétroliers et les Indiens isolés provoquera inévitablement des conflits et des morts du côté indien. En réalité, il y a de grands risques que ce groupe soit décimé. La compagnie pétrolière sait bien cela. Elle sait également qu’elle agit en violation flagrante du droit international lorsqu’elle décide de mener ce dangereux projet sans le consentement des principaux intéressés’.

 

http://www.survivalfrance.org/actu/9334

Auteur.trice
Survival