Les dernières nouvelles dans la revue Semana (hebdomadaire colombien du 9 juillet 2006 ) et aux nouvelles télévisées de CMI (10 juillet 2006) indiquaient respectivement que 25 000 ou 10 000 des quelques 33 000 hectares de terres en litiges seraient remises aux conseils communautaires des communautés du Jiguamiando et du Curvardo.
Le premier affirmait que 25 000 hectares iraient aux communautés et 8 000 aux entreprises, le deuxième que 15 000 iraient aux communautés et 8000 aux entreprises de palme ; finalement le 13 juillet les autorités gouvernementales ont affirmé par téléphone à la comission de Jusiticia y Paz que 8000 hectares allaient aux entreprises, 10 000 aux conseils communautaires (Titres collectifs) et 15 000 à d’autres propriétaires du Curvarado.
De plus le 13 juillet nous avons appris que le campement de travailleur de palme situer en face de la Zone de reserve de biodiversité (proche de la Zone Humanitaire dans le Curvarado) avait été retiré.
Face à ces dernières nouvelles, la Comission Justicia y paz a émis un certain nombre de de clarification et questionnement.
Clarifications : - Techniquement il s’agit de céder les terres et non de les restituer, une restitution signifiant rendre les terres dans leur état d’origine et indemniser les propriétaires pour les dommages causés. - Jusqu’à maintenant aucune information n’a permis de clarifier quelles seraient les terres qui reviendraient aux entreprises, aux communautés ou à toutes autres personnes. - Bien que dans la revue Semana le super-intendant du notariat et registre affirme qu’il y a bien eu abus quant à la reconnaissance de titres terriens, aucune mesure pénale n’a été entreprise contre les responsable des fraudes. - Dans toutes les nouvelles rendues publiques, soit on ne fait pas fait mention des raisons du conflit territorial, soit on le fait de façon déformée.
Le développement de la palme africaine s’est fait avec la participation d’opérations de type paramilitaire auxquelles a participé la Brigade 17 de l’armée nationale en 1996, 2001, et de 2003 à 2005. Depuis 1996 les communautés afro colombiennes et métisses ont été l’objet de 15 déplacement forcés: 13 dûs à des opérations militaires et paramilitaires, 1 dû à des confrontations armées entre forces de l’État et guérilla et 1 dû à la guérilla. De plus, 113 crimes font l’objet de plaintes pour crimes contre l’humanité. Ces 8 dernières années, les structures paramilitaires ont oeuvré aux côtés des structures régulières. Elles continuent d’exercer des pressions affirmant que les terres ne sont pas celles des communautés mais plutôt celles des palmiculteurs. Les structures paramilitaires, depuis 2003, exercent des pressions continuent sur les populations du Curvarado et du Jiguamiando pour les contraindre à négocier avec les entreprises; allant même jusqu’à organiser des villages de paysans déplacés, sous leur contrôle, pour empêcher la création de Zones Humanitaires. En effet, devant la pression exercée par les ONG et les communautés sur les autorités officielles, celles-ci se voient dans l’obligation de légaliser les territoires semer de palme au plus vite. Les entreprises de palme fabriquent donc des coopératives de petits producteurs pour masquer leur présence. Ces petits producteurs ne sont que leur travailleurs et travailleuses toujours aussi exploités, sous payés et menacés qui par nécessité jouent le jeux des entrepreneurs dans l’espoir de gagner un bout de terres. (Plusieurs ont dénoncé des détournements de prêts effectués en leur nom par la compagnie. Ils et elles n’ont jamais vue l’argent promis.) Les déplacements forcés dans la régions ont été planifiés et exécutés par les structures régulières et paramilitaires qui, depuis, surveillent la palme africaine qui pousse sur des territoires volés, devastés par la déforestation et la canalisation. De plus, la restitution de la terre devra se faire selon un processus de réparation intégral, et de droit à la vérité et à la justice pour les crimes commis. Ils restent beaucoup de questions sans réponse pour les peuples afrocolombiens et paysans victimes de violations systématiques de leurs droits depuis bientôt 10 ans et pour les dommages causés à l’environnement dans l’ensemble du pays.
QUESTIONS
a) Qui ont été les bénéficiaires des dernières actions violentes de type paramilitaire? S’agit-il des mêmes qui figurent dans les registres des entreprises ou d’autres bénéficiaires?
Parce que Vicente Castano affirmait à la revue Semana (05-06-2005) que “si nous devons donner les terres pour des programmes sociaux, celà ne fait pas de différence car ça nous le faisons déjà avec des projets productifs dans plusieurs zones du pays. Nous voulons qu’ils nous laissent faire de nouveaux modèles d’entreprises que nous avons commencé à développer au niveau national.” (Vincente Castano est un des dirigeants du groupe paramilitaire AUC. Il est responsable de plusieurs massacres et crimes contre l'humanité depuis la décennie 90 jusqu'à aujourd'hui. Ces massacres ont bien sûr des liens très fort avec l'appropriation de milliers d'hectares de terres aux mains des paysans et paysannes colombienNEs.)
SEMANA: ¿À quel endroit sont développés ces projets?
V.C: “Dans la région de l’ Urabá, nous avons des plantations de palme africaine. J’ai moi-même trouvé les entrepreneurs pouvant investir dans ces projets qui sont durables et productifs. L’idée est d’enmener les riches à investir dans ce type de projets dans différentes régions du pays. De cette façon arrive aussi les institutions de l’État. Malheureusement, les institutions de l’État ne s’intéressent à ce genre de projets seulement lorsqu’il concernent de riches investisseurs. Il faut enmener les riches à toutes les régions du pays, et c’est l’une des missions qu’ont tous nos commandants.”
Parce que Fredy Rendon (autre chef paramilitaire mieux connu sous le surnom “El Alemán”) a affirmé publiquement le 12 avril 2006 lors de la première phase de démobilisation du bloc “Elmer Cárdenas”, dans le village de “El Mello”, municipalité de Necoclí, que les ressources de l’État qu’allait recevoir les démobilisés serviraient à établir un fond d’épargne de 280 000$us. Ce fond servirait à l’implémentation de projets productifs de Cacao, de Caucho, de palme africaine, de coupe de bois ou de culture de la banane. Ces projets sont propulsés dans le cadre du Projet d’alternativité sociale (PASO) comme initiative de progrès entreprenarial et de réconciliation dans la région du Bas Atrato.
Devant tant d’indices et de certitudes, pourquoi est occultée la relation entre la violence sociopolitique paramilitaire et l’ensemencement de palme africaine dans la région?
b) Quelles personnes ont autorisé les emprunts fait à partir de FINAGRO pour l’implémentation de la palme africaine dans la région? Quelles actions de contrôle ont été réalisées pour vérifier la légalité des propriétés et pour vérifier la situation de violation systématique des droits humains dans la zone?
Parce que la réalité montre que de pauvres et humbles paysans se retrouvent aujourd’hui endettés devant la banque pour avoir apposé leur nom dans le projet. Ils ont été trompé par les entrepreneurs qui ont gardé l’argent tout en évitant de contracter une dette.
c) Quelles-sont les lignes d’investigation avec lesquelles la Fiscalia Générale de la Nation poursuit-elle les processus pénaux liés à l’ensemencement de la palme africaine par des entreprises privées dans le Curvaradó?
Pourquoi coïncide l’ensemencement de palme africaine avec les périodes de déplacements forcés? Pourquoi coïncident les opérations de contrôle des forces militaires et paramilitaires avec la plantation de palme africaine? Les gens qui ont acquis les terres pour les entreprises étaient reconnu comme étant membre de groupes paramilitaires. Y-a-t-il des investigations quant à cette question? Celà a été tenu en ligne de compte dans le cadre des investigations?
d) Quelles actions effectives a réalisé l’État colombien à travers ses différentes institutions dans le but de restituer intégralement les Droits territoriaux, les Droits environnementaux, le Droit à l’existence des Peuples afrodescendants et paysans du Curvaradó? Quelles actions effectives a réalisé le Ministère de l’environnement devant les graves crimes écologiques provoqués par le développement de ces projets agro-industriels? Quelles sont les condamnations par rapport à CODECHOCO qui a autorisé l’ensemencement illégal de palme africaine sans licences conforme à la loi et à la défense de l’environnement? À quel type d’alternatives se réfère le Ministre Arias dans l’article de la Semana quand il parle de l’importance de ne pas perdre ce qui a été gagné dans la région avec les plantations de palme africaine? Effectivement, dans l’article, on cite le Ministre Arias qui affirme que les 11 millions de pesos “investis pour chaque hectare, appartiendront dorénavant à de nouvelles personnes.” Qui seront ces nouvelles personnes? Les gens qui viennent d’autres régions pour repeupler la zone?
Bogotá, D.C. 13 juillet 2006 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ
Clarifications : - Techniquement il s’agit de céder les terres et non de les restituer, une restitution signifiant rendre les terres dans leur état d’origine et indemniser les propriétaires pour les dommages causés. - Jusqu’à maintenant aucune information n’a permis de clarifier quelles seraient les terres qui reviendraient aux entreprises, aux communautés ou à toutes autres personnes. - Bien que dans la revue Semana le super-intendant du notariat et registre affirme qu’il y a bien eu abus quant à la reconnaissance de titres terriens, aucune mesure pénale n’a été entreprise contre les responsable des fraudes. - Dans toutes les nouvelles rendues publiques, soit on ne fait pas fait mention des raisons du conflit territorial, soit on le fait de façon déformée.
Le développement de la palme africaine s’est fait avec la participation d’opérations de type paramilitaire auxquelles a participé la Brigade 17 de l’armée nationale en 1996, 2001, et de 2003 à 2005. Depuis 1996 les communautés afro colombiennes et métisses ont été l’objet de 15 déplacement forcés: 13 dûs à des opérations militaires et paramilitaires, 1 dû à des confrontations armées entre forces de l’État et guérilla et 1 dû à la guérilla. De plus, 113 crimes font l’objet de plaintes pour crimes contre l’humanité. Ces 8 dernières années, les structures paramilitaires ont oeuvré aux côtés des structures régulières. Elles continuent d’exercer des pressions affirmant que les terres ne sont pas celles des communautés mais plutôt celles des palmiculteurs. Les structures paramilitaires, depuis 2003, exercent des pressions continuent sur les populations du Curvarado et du Jiguamiando pour les contraindre à négocier avec les entreprises; allant même jusqu’à organiser des villages de paysans déplacés, sous leur contrôle, pour empêcher la création de Zones Humanitaires. En effet, devant la pression exercée par les ONG et les communautés sur les autorités officielles, celles-ci se voient dans l’obligation de légaliser les territoires semer de palme au plus vite. Les entreprises de palme fabriquent donc des coopératives de petits producteurs pour masquer leur présence. Ces petits producteurs ne sont que leur travailleurs et travailleuses toujours aussi exploités, sous payés et menacés qui par nécessité jouent le jeux des entrepreneurs dans l’espoir de gagner un bout de terres. (Plusieurs ont dénoncé des détournements de prêts effectués en leur nom par la compagnie. Ils et elles n’ont jamais vue l’argent promis.) Les déplacements forcés dans la régions ont été planifiés et exécutés par les structures régulières et paramilitaires qui, depuis, surveillent la palme africaine qui pousse sur des territoires volés, devastés par la déforestation et la canalisation. De plus, la restitution de la terre devra se faire selon un processus de réparation intégral, et de droit à la vérité et à la justice pour les crimes commis. Ils restent beaucoup de questions sans réponse pour les peuples afrocolombiens et paysans victimes de violations systématiques de leurs droits depuis bientôt 10 ans et pour les dommages causés à l’environnement dans l’ensemble du pays.
QUESTIONS
a) Qui ont été les bénéficiaires des dernières actions violentes de type paramilitaire? S’agit-il des mêmes qui figurent dans les registres des entreprises ou d’autres bénéficiaires?
Parce que Vicente Castano affirmait à la revue Semana (05-06-2005) que “si nous devons donner les terres pour des programmes sociaux, celà ne fait pas de différence car ça nous le faisons déjà avec des projets productifs dans plusieurs zones du pays. Nous voulons qu’ils nous laissent faire de nouveaux modèles d’entreprises que nous avons commencé à développer au niveau national.” (Vincente Castano est un des dirigeants du groupe paramilitaire AUC. Il est responsable de plusieurs massacres et crimes contre l'humanité depuis la décennie 90 jusqu'à aujourd'hui. Ces massacres ont bien sûr des liens très fort avec l'appropriation de milliers d'hectares de terres aux mains des paysans et paysannes colombienNEs.)
SEMANA: ¿À quel endroit sont développés ces projets?
V.C: “Dans la région de l’ Urabá, nous avons des plantations de palme africaine. J’ai moi-même trouvé les entrepreneurs pouvant investir dans ces projets qui sont durables et productifs. L’idée est d’enmener les riches à investir dans ce type de projets dans différentes régions du pays. De cette façon arrive aussi les institutions de l’État. Malheureusement, les institutions de l’État ne s’intéressent à ce genre de projets seulement lorsqu’il concernent de riches investisseurs. Il faut enmener les riches à toutes les régions du pays, et c’est l’une des missions qu’ont tous nos commandants.”
Parce que Fredy Rendon (autre chef paramilitaire mieux connu sous le surnom “El Alemán”) a affirmé publiquement le 12 avril 2006 lors de la première phase de démobilisation du bloc “Elmer Cárdenas”, dans le village de “El Mello”, municipalité de Necoclí, que les ressources de l’État qu’allait recevoir les démobilisés serviraient à établir un fond d’épargne de 280 000$us. Ce fond servirait à l’implémentation de projets productifs de Cacao, de Caucho, de palme africaine, de coupe de bois ou de culture de la banane. Ces projets sont propulsés dans le cadre du Projet d’alternativité sociale (PASO) comme initiative de progrès entreprenarial et de réconciliation dans la région du Bas Atrato.
Devant tant d’indices et de certitudes, pourquoi est occultée la relation entre la violence sociopolitique paramilitaire et l’ensemencement de palme africaine dans la région?
b) Quelles personnes ont autorisé les emprunts fait à partir de FINAGRO pour l’implémentation de la palme africaine dans la région? Quelles actions de contrôle ont été réalisées pour vérifier la légalité des propriétés et pour vérifier la situation de violation systématique des droits humains dans la zone?
Parce que la réalité montre que de pauvres et humbles paysans se retrouvent aujourd’hui endettés devant la banque pour avoir apposé leur nom dans le projet. Ils ont été trompé par les entrepreneurs qui ont gardé l’argent tout en évitant de contracter une dette.
c) Quelles-sont les lignes d’investigation avec lesquelles la Fiscalia Générale de la Nation poursuit-elle les processus pénaux liés à l’ensemencement de la palme africaine par des entreprises privées dans le Curvaradó?
Pourquoi coïncide l’ensemencement de palme africaine avec les périodes de déplacements forcés? Pourquoi coïncident les opérations de contrôle des forces militaires et paramilitaires avec la plantation de palme africaine? Les gens qui ont acquis les terres pour les entreprises étaient reconnu comme étant membre de groupes paramilitaires. Y-a-t-il des investigations quant à cette question? Celà a été tenu en ligne de compte dans le cadre des investigations?
d) Quelles actions effectives a réalisé l’État colombien à travers ses différentes institutions dans le but de restituer intégralement les Droits territoriaux, les Droits environnementaux, le Droit à l’existence des Peuples afrodescendants et paysans du Curvaradó? Quelles actions effectives a réalisé le Ministère de l’environnement devant les graves crimes écologiques provoqués par le développement de ces projets agro-industriels? Quelles sont les condamnations par rapport à CODECHOCO qui a autorisé l’ensemencement illégal de palme africaine sans licences conforme à la loi et à la défense de l’environnement? À quel type d’alternatives se réfère le Ministre Arias dans l’article de la Semana quand il parle de l’importance de ne pas perdre ce qui a été gagné dans la région avec les plantations de palme africaine? Effectivement, dans l’article, on cite le Ministre Arias qui affirme que les 11 millions de pesos “investis pour chaque hectare, appartiendront dorénavant à de nouvelles personnes.” Qui seront ces nouvelles personnes? Les gens qui viennent d’autres régions pour repeupler la zone?
Bogotá, D.C. 13 juillet 2006 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ