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26/04/2008
Texte d'un prisonnier politique colombien de la prison de Palo Gordo Il n’est plus nécessaire de secouer très fort le régime colombien pour que tombent les masques et qu’apparaisse au grand jour que tous les membres de cette coalition gouvernementale sont membres actifs du para-État, composé de corrompus, de narcotrafiquants, de paramilitaires et de grands propriétaires terriens qui s’accrochent au pouvoir, utilisant toute la machinerie clientéliste et l’appareil de guerre et de terreur pour obtenir les votes nécessaires afin d’ y rester. Aujourd’hui, toute cette machine de guerre et de terreur vise à effacer de la face de la terre toute trace d’inconformité ou d’opposition au régime néfaste et fasciste d’Uribe via la mal nommée « sécurité démocratique », qui n’est rien d’autres qu’un plan de guerre intégrale, orchestré, financé et guidé par le Pentagone et le département d’État des États-Unis, matérialisé en partie par le Plan Colombie. Et ce, pour combattre les secteurs sociaux, populaires, syndicaux et étudiants qui luttent pour une réelle démocratie et une justice sociale basée sur l’autodétermination des peuples. Cette juste bataille de tous les dépossédéEs de la patrie qui sont traitéEs de « terroristes » par le gouvernement et les oligarchies colombiennes rancies, et combattuEs militairement avec les terribles attaques qui provoquent les déplacements forcés et davantage de misère dans les campagnes du pays. La judiciarisation fait partie de cette stratégie de guerre intégrale comme une arme répressive usant de tout le poids de la loi : dirigeants sociaux, populaires, syndicaux, étudiants, autochtones, etc., qui terminent dans les prisons de haute sécurité conçues par le bureau fédéral des prisons des États-Unis pour punir de façon exemplaire le « terrorisme ». Aujourd’hui, près de 7200 prisonniÈres politiques purgent de longues peines à cause de cette néfaste politique criminelle colombienne qui de toute évidence est une vengeance du régime contre le peuple pour penser différemment et s’opposer à ces ignobles plans de terreur et ces politiques néolibérales qui mettent en danger la souveraineté de notre nation. Lamentablement, le gouvernement et ses bandes de paramilitaires, qui sont les vrais terroristes, sont traités comme des héros par la « justice colombienne ». Ce n’est un secret pour personne que les vrais criminels aux cols blancs, les concepteurs de toutes les politiques anti populaires et en faveur du régime uribiste et son para-État - comme l’est la coalition gouvernementale présente au congres républicain dont aujourd’hui 67 membres sont judiciarisés et emprisonnés- ne purgerons pas plus de quatre ans de prison pour de tels crimes contre la patrie et profiterons de plus de toutes les commodités que leur offre leur mentor depuis le pouvoir. Et que dire des chefs paramilitaires reclus à la prison de Itaguï et couverts par la loi de « Justicia y paz » qui n’est rien d’autre qu’un processus de légalisation du paramilitarisme et de transhumance vers les villes, laissant dans l’impunité la plus totale tous leurs crimes contre l’humanité. Pour eux, leur séjour en prison sont plus des vacances de 5 à 8 ans avec toutes les commodités et tous frais payés par leurs créateurs qu’ils ont eux-même mis au pouvoir, mais heureusement tout ce grand cirque s’effrite et le peuple colombien a perdu la peur et commence à rompre le silence, il est sorti dans les rues pour exiger justice, réparation et châtiment aux criminels : c’est ce qui a été démontré le 6 mars de l’année en cours, lorsqu’impétueusement les victimes de l’État paraco criaient au monde entier la douleur et les souffrances qu’elles ont vécues. Une sortie à la difficile crise de gouvernance et d’illégitimité du régime résiderait dans la prise de position des pays démocratiques d’Amérique latine et du monde visant à ne pas reconnaître la légalité de ce gouvernement narcoparamilitaire et appuiyant une coalition de secteurs populaires, sociaux, syndicaux, étudiants, démocratiques, etc. pour réaliser une assemblée constituante sans la participation de la machinerie uribiste impliquée dans le scandale de la parapolitique. Et que tout ce processus se fasse sous haute surveillance internationale, seulement ainsi la Colombie aurait une possibilité de sortir de cette difficile crise.
Auteur.trice
Prisonniers politiques, Palo Gardo