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17/03/2019

Les habitant.es et les organisations sociales et paysannes de Micoahumado, dans le département de Bolivar en Colombie, dénoncent les confrontations constantes entre l’ELN et l’armée nationale, depuis le 2 mars.

Le 7 mars, un civil a été tué et un autre a été grièvement blessé quand l’Armée nationale colombienne a mené une attaque contre des membres présumés de l’ELN.

« Un groupe de jeunes garçons organisaient un match de football quand l’armée a tiré une série de coups de feu sur le terrain, soutenant que des guérilleros de l’ELN étaient présents. Lors de cette attaque, un jeune homme de 18 ans est mort et un autre a été blessé », a affirmé Nelson Orrego, membre de la Federación Agrominera del Sur de Bolívar, au journal El Tiempo.

Les habitant.es du village condamnent l’incident et demandent une explication à l’armée pour la mort du jeune homme.

Dans un communiqué conjoint, la population et les organisations sociales et paysannes de Micoahumado, telles que Proceso Ciudadano Comunitario por la Vida, la Justicia y la Paz de Micoahumado, Federación Agrominera del Sur de Bolívar, Corporación Sembrar, Capítulo de Víctimas de Crímenes de Estado del Sur del Cesar, Sur de Bolívar y Catatumbo, Corporación Programa de Desarrollo y Paz del Magdalena Medio, dénoncent des confrontations constantes entre l’ELN et l’armée depuis le 2 mars et disent être terrifiées. Le 4 mars, vers 22h00, les membres de l’ELN ont attaqué les soldats stationnés à la Torre de Telecom avec des grenades et des tirs. En retour, l’armée a elle aussi tiré de nombreux coups de feu. Auparavant, durant une confrontation ayant eu lieu le 2 mars, commençant à 3 :00 et se terminant une heure plus tard, le centre sportif a été endommagé par des coups de feu.

Les altercations entre la guérilla et l’armée sont une source de préoccupation majeure pour la population, particulièrement en ce qui a trait aux enfants. « Les soldats approchent les jeunes en essayant de les convaincre de collaborer, de les appuyer pour des choses qu’ils ne veulent pas préciser. C’est une tentative claire d’intégrer les jeunes à des réseaux d’informateurs et donc, de les impliquer dans un conflit armé », peut-on lire dans le communiqué. On souligne aussi que « les militaires approchent les enfants, leur donnent des friandises et en profitent pour demander des informations sur les guérilleros ».

La population est aussi préoccupée par l’invasion de propriétés civiles par des soldats de la Fuerza de Tarea Conjunta Marte qui sont postés dans la région. Ils utilisent ces espaces pour répondre à leurs besoins sanitaires et en eau, ce qui place la population au centre des hostilités.

Les résidents veulent que les deux forces armées quittent les environs et affirment «qu’elles contreviennent aux principes du droit international humanitaire, qui exige que les acteurs armés n’impliquent pas, d’aucune façon, la population civile dans les hostilités armées ».

À travers tout le territoire, l’État colombien a augmenté ses attaques sur l’ELN depuis que le gouvernement a suspendu les pourparlers de paix en janvier et c’est la population civile qui est la principale affectée par l’intensification de la guerre dans les territoires.

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People's dispatch