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19/01/2013

5 ou 6 personnes ont été enlevées vendredi le 18 janvier vers 5:30 du matin dans un camps de travail de l'entreprise minière canadienne Braeval Mining  Corporation située dans la région de San Lucas du département de Bolivar (nord-est de la Colombie).  La compagnie canadienne y réalise depuis peu des activités d'exploration dans le cadre du projet Snow Mine (or et argent).  Selon la presse locale, les responsables de cet enlèvement auraient pris possession d'ordinateurs et de 40 millions de pesos pour ensuite amener leurs otages dans un coin reculé de la cordillère de Perija qui longe les départements de Bolivar et de César. Aucun blessé n'a été rapporté.

Identités des personnes kidnappées

Parmi les personnes kidnappées trois étaient des géologues employés par la compagnie canadienne (le canadien Jernoc Wobert et les péruviens Javier Leandro Ochoa et Jose Antonio Mamani) et les deux autres, de nationalité colombienne, seraient, selon le communiqué de Braeval Mining, des « consultants » pour le projet Snow Mine. La presse locale identifie William Batista comme étant un ingénieur métallurgique employé par les autorités du département et Manuel Zabaleta Centeno comme un simple « habitant de la région ». Dans son communiqué du samedi 19 janvier, la FEDEAGROMISBOL  (Fédération des agriculteurs et des travailleurs miniers indépendants du Sur de Bolivar), identifie Manuel Zabaleta comme un dirigeant social de la région, président de l'Association des miniers de Casa de Barro. Selon la FÉDÉAGROMISBOL, un autre leader communautaire aurait été enlevé, il s'agit d'Alexis Lopez, président de l'Association des miniers de Mina Seca.

Causes de l'enlèvement

Dans son allocution devant la presse, le secrétaire de l'intérieure pour le département de Bolivar, M. José Hilario Bossio, a affirmé que ces personnes avaient été ciblées en raison de leur importance pour le développement du projet de mine d'or Snow Mine. L'entreprise canadienne semble en accord avec cette analyse puisqu'elle a fait savoir que ces travailleurs étaient conscients des grands dangers qu'ils encourraient en allant travailler dans cette région. Preuve en est que la compagnie affirme avoir recruté du personnel militaire  pour protéger ces travailleurs.

De fait, les 4 mines que projettent d'exploiter la compagnie canadienne sont situées dans le Sur de Bolivar, l'une des plus importantes zones d'activités minières artisanales de Colombie.  L'arrivé de minières étrangères dans cette région a été maintes fois dénoncées par les différentes organisations de mineurs indépendants qui revendiquent le droit de poursuivre leurs activités traditionnelles de subsistance. Ces associations locales dénoncent en outre la présence de bandes armées de type paramilitaires qui intimident la population locale dans le but de « nettoyer » les régions visées par les activités d'exploration des compagnies minières étrangères.

Responsables de l'enlèvement

Selon la version communiquée au médias par le général Alejandro Navas, commandant des forces militaires colombiennes, cet enlèvement serait le fait de la Colonne Simón Bolívar de l'Armée de libération nationale (ELN), deuxième guérilla en importance en Colombie qui, au contraire des FARC n'a pas été invité aux dialogues de paix en cours.   De son côté, le secrétaire de l'intérieure pour le département de Bolivar, M. José Hilario Bossio, a mis en doute l'identité des responsables en affirmant devant la presse : « il y a un petit groupe par ici qui réalise des activités d'extorsion mais nous ne sommes pas certains qu'il s'agisse d'un groupe lié à l'ELN ». Chris Eby, porte-parole de la compagnie minière Braeval a également refusé de confirmer qu'il s'agissait d'un groupe lié à l'ELN et a affirmé n'avoir reçu aucune demandes de rançon. Le ELN n'a émis aucun communiqué pour revendiquer l'enlèvement ou démentir son implication.

MISE À JOUR : 25 janvier 2013 : Le ELN revendique l'enlèvement dans son communiqué. Voir :ELN confirma que tiene a los secuestrados de Bolívar

Une importante opération militaire a été déployée dans la région. Le Bataillon terrestre 48 (Cinquième brigade de la Seconde division de l'Armée colombienne) a envoyé 450 soldats patrouiller la région avec l'appui d'avions militaires et d'hélicoptères.

Au sujet de la Braeval Mining Corporation

Entrée à la Bourse de Toronto le 20 décembre dernier, la Braeval Mining Corporation (TSX: BVL ) se spécialise dans l’exploration et le développement de mines d’or. Outre le projet minier Snow Mine pour lequel la compagnie possède une licence sur 2.643,23 hectares (acquise via sa filière Cummings), Braevel  possède des options de participation pour quatre autres sites adjacents où elle compte extraire de l'or, de l'argent et du cuivre ainsi que des projets miniers au Mexique, au Pérou, au Honduras et au Nicaragua.

Son principal actionnaire, M. Sean E. O. Roosen, nommé entrepreneur québécois de l'année en 2011, est le président de la Corporation Minière Osisko qui développe le très controversé projet minier à Malartic en Abbitibi. M. Roosen est également président de Brett Ressources Inc. Il a été chef des opérations chez Eurasia Holding AG et a plus de 20 ans de carrière dans le domaine de l'exploration minière et pétrolière chez  Etruscan, Echo Bay, Placer Dome et Cóndor Petroleum.

Son président est José Vizquerra Benavides. Il a été président de Oban Exploration Limited et chef d'évaluation de projets pour la compagnie Minas Buenaventura S.A, Exploration Geologist et pour  Goldcorp Canada Ltd.

Auteur.trice
PASC