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11/12/2012

La Piedra No 9, automne 2012

El Congreso de los pueblos, ou «Congrès des peuples», est un processus social et populaire d’organisation politique qui s’étend sur tout le territoire colombien. Il regroupe plusieurs centaines d’organisations de travailleuses et travailleurs, de campesinos et campesinas, d’autochtones, d’afro-colombien-ne-s, de femmes et d’étudiant-e-s.

La fondation du Congreso de los pueblos a eu lieu en octobre 2010, à l’Université Nationale de Colombie à Bogota. Lors de cet événement, qui a rassemblé des centaines de personnes de tout le pays, plusieurs aires de travail ont été définies:

- Terres, territoires et souverainetés: pour l’autodétermination et la souveraineté des peuples, à partir des communautés elles-mêmes;

- Économie pour la vie et contre les lois de dépossession: pour une mobilisation dénonçant la méga-industrie extractive, les monocultures et la militarisation que ces modes de production sous-entendent ainsi que pour la mise en place de conditions de travail dignes;

- Construction de pouvoirs populaires;

- Culture, diversité et éthique: pour la solidarité, et pour défendre et faire valoir une éthique sociale inclusive et respectueuse, entre autres, de l’égalité des sexes contre les logiques patriarcales et des droits des femmes sur leurs corps, valorisant ainsi l’idée de la vie sans violences;

- Vie, justice et chemins vers la paix: pour défendre des processus de paix prenant en compte l’entièreté des répercussions sociales que le conflit armé comporte.

Tous ces axes de travail sont pris en charge par différents regroupements convergeant à l’intérieur du Congreso, mettant sur pied des événements sociaux qui promeuvent leurs mandats.


 

Le Congreso de los pueblos du 4 au 12 octobre derniers s’est joint, dans une perspective d’unité et de convergence des luttes sociales, à la Marcha Patriotica et à la Coalition de mouvements et d’organisations sociales de Colombie (COMOSOC), afin d’organiser son plus récent événement, la «Semaine de l’indignation». Le mot d’ordre pour cette semaine de mobilisation nationale: «ALLONS VERS LA PAIX AVEC UN PROGRAMME SOCIAL», sous-entendait une lutte contre les stratégies d’assujettissement au capitalisme néolibéral imposé par des dynamiques mondiales, et vers un projet de société inclusif, pour «la vie digne».

Les événements organisés à travers le pays incluaient des ateliers représentatifs de toutes les aires de travail du Congreso. Plus de 300 000 personnes se sont jointes à cette mobilisation, qui a atteint un point culminant le 12 octobre, lors de grandes manifestations dans la plupart des villes. Malheureusement, le bilan de cette journée a été plutôt sombre, compte tenu des nombreux abus policiers ayant porté atteinte à l’intégrité des manifestant-e-s. À Bogota, à compter de très tôt le matin, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes ont été tirés sur des manifestant-e-s pacifiques et 51 détentions arbitraires ont été comptabilisées. Entre 11h et 13h, l’anti-émeute a attaqué les foules à différents endroits, faisant 23 blessé-e-s et 70 détenu-e-s. À Pereira, la police a également usé de la force, faisant 6 détenu-e-s et 5 blessé-e-s. À Pasto, le bilan est de 35 détenu-e-s et 3 blessé-e-s.

Concernant ces abus, Le Congreso de los Pueblos, revendique la garantie du droit de manifester librement, la liberté de toutes les personnes détenues lors des différentes mobilisations ainsi qu’une enquête sur les violences policières et les sanctions appropriées aux fonctionnaires responsables.

Pour en savoir plus: http://congresodelospueblos.org/

 

Auteur.trice
PASC