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11/10/2021

11 Oct. CI.- Du 11 au 15 octobre aura lieu la Caravane humanitaire pour la vie et la permanence dans le territoire du fleuve San Juan et ses affluents dans le département de Chocó. La Caravane vise à dénoncer la difficile situation des droits humains dont souffrent les communautés afro-descendantes et autochtones qui y vivent.

Plusieurs organisations telles que le Conseil général de la communauté de San Juan -Acadesan-, le Réseau des droits humains du Pacifique colombien -Reddhhpac-, le Réseau de fraternité et de solidarité avec la Colombie -Redher-, le Processus des communautés noires -PCN-, l'Association pour la recherche et l'action sociale -Nomadesc-, la Coordination régionale du Pacifique -CRP- et d'autres organisations régionales, nationales et internationales ainsi que différents médias, dont Colombia Informa, participent à cette Caravane.

Elle est parti de deux endroits différents, Bajo Calima et Itsmina. La tournée comprend des activités avec les populations de deux points du fleuve : Taparalito, Noanamá, où se joignent des délégations des municipalités de Medio San Juan, Istmina, Sipí, Novita et Condoto, qui subissent de fortes violations de leurs droits humains.

Cette Caravane vise à dénoncer les violations continues des droits humains et du droit international humanitaire dont sont victimes les communautés de cette région en raison de l'abandon de l'État et du racisme. Il convient de noter que les communautés autochtones et afro-descendantes ont été victimes de bombardements par l'armée de l'air colombienne, du déplacement forcé de plus de 900 familles et de disparitions forcées, ainsi que de l'assassinat de leurs habitants au cours des derniers mois.


Selon le communiqué de presse de la Caravane humanitaire : "Les communautés de la rivière San Juan et de ses affluents dans le département de Chocó sont en crise humanitaire en raison de l'aggravation du conflit historique social, politique et armé qui, entre autres, a mené à la militarisation des territoires par les forces de sécurité, les groupes paramilitaires et l'insurrection".


Un autre objectif de cette caravane sera de rechercher un soutien pour un refuge humanitaire destiné à aider les victimes de déplacements forcés qui n'ont pas pu retourner sur leurs territoires.

Jeison Mosquera, coordinateur de la Garde Marron dans le Chocó, a déclaré qu'avec la Caravane, ils cherchent à rendre visible la situation d'ordre public et d'abandon de l'État dans laquelle se trouvent les communautés. La Caravane est aussi une adhésion au pacte pour la vie et la paix, a souligné M. Mosquera.

Abandon de l'État

Il convient de rappeler qu'en septembre dernier, plusieurs personnes déplacées ont manifesté à Bogota pour réclamer des conditions de logement décentes, car elles avaient fui le Chocó. Ces communautés ont manifesté dans les rues de Bogotá sans recevoir une attention suffisante de la part du gouvernement national ou de la mairie du district.

En juin dernier, les habitants de la région ont dénoncé la crise humanitaire à San Juan due aux affrontements qui ont entraîné des déplacements internes et externes des communautés.

Cette crise a donné lieu à une mission humanitaire sur le fleuve San Juan en juin, qui a confirmé le déplacement interne de familles du village de Montebravo, dans le village de Panamacito, municipalité d'Istmina, dans le département de Chocó.

À la situation délicate des communautés s'ajoute l'installation d'une base de l'armée nationale à Noanamá, qui a accru la violence à l'encontre de la population. C'est dans cette même région que les forces de sécurité ont effectué le mois dernier un bombardement contre un camp de l'Armée de libération nationale, au cours duquel quatre mineurs ont été tués.


Les Nations unies, l'Organisation des États américains, les médias et les organisations de défense des droits humains vont recueillir des informations auprès des conseils communautaires et des communautés.

"Il est important de souligner que nous ne dénonçons personne. Nous apportons des précisions car parfois, lorsque vous vous exprimez dans ces espaces, les acteurs ont l'impression que vous les dénoncez. Nous parlons clairement et nous voulons qu'ils respectent notre autorité et notre autonomie sur le territoire", a conclu la Guardia Cimarrón Mosquera.

Auteur.trice
Colombia Informa