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16/05/2007

Menaces contre des organisations internationales en Colombie

Des organisations internationales et nationales qui accompagnent les communautés du sud de Bolivar ont été menacées en même temps que tous les leader agrominiers:

1. Samedi, le 12 mai 2007, un courriel a été reçu à l’une des adresses électroniques de la Red Europea de Hermandad y Solidaridad con Colombia. Un message de menace contre la vie, l’intégrité physique et le travail d’accompagnement des organisations internationales qui appuient les communautés du sud de Bolivar. 2. Le même message menaçait également les leaders de la Fédération agrominière du sud de Bolivar, principalement son président TEOFILO MANUEL ACUÑA, qui dans les derniers jours a été victime d’un montage judiciaire de la part du bataillon Nueva Granada, de la Brigade V de l’armée nationale. 3. Le message a été reçu à l’adresse redeuropea@redcolombia.org, et envoyé depuis une adresse électronique du serveur hotmail, avec comme nom “Juan David González Morales” et l’adresse juandavid1632893@hotmail.com. Le texte du message est le suivant :

« Je suis très préoccupé par l'attitude du fiscal de Simiti Plutarco, surtout par celle de toutes les ong qui ont fait des pressions sur lui pour qu'ils libèrent ce terroriste qui ne fait que du mal à la population minière du sud de Bolivar. C'est reconnu que Teofilo et de nombreux autres dirigeants dévient les ressources des mines pour renforcer les organisations narcoterroristes comme l'ELN, mais avec l'aide de Dieu tout ça va se terminer rapidement et à ces étrangers des ong vont manquer leurs terres d'origines parce qu'un jour ils seront découverts par l'armée de Dieu légalement constituée. »

4. Cette menace n’est pas un fait isolé, elle fait partie de la persécution déclarée contre les communautés du sud de Bolivar et les organisations nationales et internationales qui accompagnent leur processus social en défense du territoire et de la vie. 5. Depuis que la multinationale Anglo Gold Ashanti, à travers de sa filiale Kedahda, a décidé de s’approprier le territoire des petits mineurs dans le sud de Bolivar, les violations de droits humains de la part des forces publiques colombiennes, qui ont publiquement déclaré être dans la région au service de la sécurité de ladite multinationale, ont augmenté. 6. Les modalités de terreur utilisées pour détruire les processus organisatifs de la région et les obliger à céder le terrain à la multinationale Anglo Gold Ashanti ont été innombrables: incendie de logis, heurts, saccages, signalements, menaces, occupations de biens civils, détentions arbitraires, montages judiciaires et exécutions extrajudiciaires, entres autres, sont les moyens par lesquels on a prétendu déplacer les communautés minières de cette région du pays. À ceci s’ajoute le fait ici rapporté qui constitue une grave menace pour la défense des droits humains en Colombie. 7. En accord avec l’engagement qu’ont pris les organisations internationales avec les organisations sociales colombiennes de défendre les droits des peuples, l’accompagnement international dans le sud de Bolivar et dans les autres régions de Colombie va se poursuivre de la part de la Red Europea de Hermandad y Solidaridad con Colombia. Dès maintenant, nous tenons pour responsables l’entreprise Kedahda (Anglo Gold Ashanti) et l’État colombien pour les pcossibles actions contre la vie et l’intégrité des internationaux qui travaillent dans le sud de Bolivar.

ANTÉCEDENTS

1. Le 23 septembre 2006, dans le village de Santa Rosa, alors que les communautés de la région se rassemblaient pour protester contre l’assassinat du leader ALEJANDRO URIBE CHACON, des membres du Bataillon Nueva Granada, appartenant à la Brigade V de l’armée colombienne, de façon clandestine et secrète, ont filmé et photographié les personnes du Réseau européen pour la fraternité et la solidarité avec la Colombie, en plus de la présidente de l’organisation de défense de droits humains Sembrar, l’avocat de la Fédération agrominière du Sud de Bolívar et aussi quelques leaders de la région. L’un des responsables de ces enregistrements, apparemment un militaire, s’est déplacé dans le cortège du directeur du bureau du Programme présidentiel de droits humains, M. Carlos Franco, dans une camionette ayant une plaque d’immatriculation XVP 848. Ce fait a été dénoncé auprès du Défenseur régional du peuple, et malgré que nous avions sollicité immédiatement au commandant du Bataillon Nueva Granada d’identifier le militaire et d’effacer les photographies, il a refusé de le faire. 2. Le 14 décembre 2006, il est paru dans le journal régional El Frente, qui a son siège principal dans la ville de Bucaramanga, un article intitulé “Perverse campagne contre l’armée colombienne au Sud de Bolívar par des organisations non gouvernementales qui soutiennent et défendent le terrorisme dans la région”. L’article affirme que la guérilla agit pour les “ONG existantes dans la région”, en nommant la Corporation Sembrar, la Fédération agrominière du Sud de Bolívar et le Réseau européen de fraternité et solidarité avec la Colombie. De plus, l’article fait référence au travail de ces organisations en disant qu’il vise à “discréditer le Bataillon d’artillerie Nueva Granada et aussi la Brigade V ”. 3. L’article cite une interview faite avec José Cendales, un riche monsieur de la région qui a postulé comme candidat à la mairie de la ville de Santa Rosa. Cet homme a dit que “dans ces rassemblements les gens seuls ne sont pas capables. Cela doit être parce qu’ils sont collaborateurs d’un groupe (terroriste)”. Tout cela en se référant aux mobilisations des agrominiers du Sud de Bolívar pendant le mois de septembre 2006. 4. Le samedi 28 avril 2007, vers 14hres30, deux accompagnateurs internationaux ont été arrêtés et signalés par des membres du Bataillon Nueva Granada lorsqu’ils accompagnaient trois leaders de la région, dans le hameau San Pedro Frío du village de Santa Rosa. 5. Il faut rappeler que le dimanche 29 avril 2007, trois membres du Réseau européen de fraternité et solidarité avec la Colombie ont été inscrits dans un cahier par des militaires du Bataillon Nueva Granada. Ce cahier reste à la base militaire du Bataillon du petit village San Pedro Frío. 6. La capitaine Cruz du Bataillon Nueva Granada, dans les dernières semaines, après l’arrestation illégale du président de la Fédération agrominière du Sud de Bolívar, a affirmé à l’encontre de ladite organisation et de son président que “nous avons arrêté le pire des brigands du Sud de Bolívar, celui qui a volé $500.000 millions de pesos au programme institutionnel d’Action sociale pour soutenir la guérilla… nous allons poursuivre ceux qui restent ” Le capitaine a aussi mené des enquêtes régulièrement auprès des villageois-e-s quant à la présence des membres d’organisations internationales accompagnantes de communautés, s’informant sur leurs moyens de financement, leur nationalité, travail et identification.

SOLLICITUDES

- Au gouvernement national: 1. Que le gouvernement national prenne les mesures nécessaires pour que soit respecté et garanti le travail que remplissent les organisations internationales qui accompagnent des communautés et des organisations sociales et de droits humains en Colombie. 2. Que le gouvernement national, via le Viceprésident de la République, reconnaisse publiquement le travail d’accompagnement que réalisent les ONG internationales en Colombie. 3. Que le gouvernement colombien respecte pleinement les accords signés avec les communautés et garantisse l’exercice des droits des membres et dirigeants de la Fédération agrominière du sud de Bolivar et des organisations qui la composent apportant la protection nécessaire pour leur vie et intégrité physique. 4. Que soit respecté également le travail qu’exercent les organisations de droits humains et sociales de Colombie qui travaillent dans la région du sud de Bolivar et par conséquent que cessent les signalements de la force publique contre elles. - Aux organismes de contrôle et judiciaires: 5. Que soit menée une enquête pour découvrir la provenance du courrier électronique et que les responsables soient sanctionnés de manière exemplaire. 6. Que soient enquêtés et sanctionnés les membres du bataillon Nueva Granada, pour les accusations et signalements contre les organisations sociales du sud de Bolivar et leurs dirigeants communautaires, et pour les procédures irrégulières utilisées contre les organisations internationales qui accompagnent dans la région. 7. Que soient enquêtées et sanctionnées toutes les violations de droits humains commises contre les communautés du sud de Bolivar qui ont été dénoncées avec insistance par les organisations sociales de la région et les organisations accompagnantes.


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Mayo 15 de 2007