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07/10/2011

Ambassadeur Tim Martin

Ambassade du Canada

Apartado Aéreo 110067

Bogotá, Colombia

(011 57 1) 657 9912

bgota-td@international.gc.ca

 

 

Canada, 7 octobre 2011

 

Objet : Appuis au convoi humanitaire pour Puerto Gaítan et Campo Rubiales (10 au 14 octobre 2011)

 

Suite aux nombreuses dénonciations faisant état de violations aux droits humains de la population de Puerto Gaítan (municipalité de Villavicencio, département du Meta) ainsi qu'aux droits des travailleurs du pétrole de la région, parmi lesquels près de 13 000 employés en sous-traitance par l'entreprise canadienne Pacific Rubiales Energy, nous souhaitons exprimer notre appui envers le Convoi humanitaire qui se réalisera du 10 au 14 octobre dans la région de Puerto Gaítan dans le but de trouver une solution à la crise sociale et au conflit de travail qui affectent actuellement les habitants de la région ainsi que les ouvriers du pétrole (nous incluons les détails concernant ce convoi dans le complément d'informations).

 

Puisqu'une compagnie canadienne est à l’origine du conflit de travail actuel, nous nous adressons à vous afin de demander que l'ambassade canadienne exerce de son influence pour s'assurer que ce convoi humanitaire reçoive, de la part des autorités nationales et locales, ainsi que de la part de l'entreprise Pacific Rubiales Energy, les conditions de sécurité nécessaires à sa réalisation.

 

Ce convoi humanitaire a pour objectif de documenter les violations aux droits humains, sociaux, environnementaux et économiques des communautés autochtones et paysannes de la région et des travailleurs et travailleuses du pétrole de Puerto Gaítan et Campo Rubiales. Par la présente, nous manifestons également notre appui aux revendications mises de l'avant par ce convoi humanitaire, à savoir :

 

  • Que le gouvernement colombien se conforme aux recommandations de l'ONU sur les droits humains ainsi qu'aux traités, conventions et recommandations internationales formulées par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), lesquels ont été signés et ratifiés par la Colombie ;

  • Que soient mises sur pied des mesures d'urgence pour surmonter la crise sociale et le conflit de travail affectant les résidents et les ouvriers du pétrole de Puerto Gaítan et Campo Rubiales ;

  • Que soit respectée la souveraineté nationale sur le territoire de Puerto Gaítan et à ce titre, que la compagnie canadienne Pacific Rubiales Energy ne puisse pas bloquer les voies publiques ni empêcher l'exercice des droits syndicaux tels que reconnus par la Colombie.

 

Nous croyons par ailleurs qu'il est du devoir de l'Ambassade canadienne d'encourager la participation de l'entreprise canadienne Pacific Rubiales aux tables de négociations et de concertation afin qu'une solution pacifique soit donnée au conflit de travail et que les demandes sociales, économiques et environnementales des communautés affectées soient considérées. Nous portons à votre attention le fait que, selon les informations publiques transmises par l'Union Sindical Obrera (USO), l'entreprise canadienne ne respecterait pas les lois colombiennes du travail ni le droit d'association et de libertés syndicales reconnus par la Colombie et ses agissements seraient en violation des traités de l'Organisation internationale du travail (OIT).

 

Étant donné notre grande préoccupation face aux violations de droits humains occasionnées par l'intervention des forces de l'ordre dans ce conflit de travail (Armée nationale et Police nationale), nous attendons que l'ambassade canadienne en Colombie nous informe des démarches qu'elle entreprendra pour s'assurer premièrement que l'entreprise canadienne Pacific Rubiales offre une réponse aux multiples demandes sociales des communautés affectées et aux revendications syndicales de ses ouvriers et deuxièmement pour que cette entreprise respecte les droits du travail en Colombie.

 

En outre, en vertu de l'Accord concernant les rapports annuels sur les droits de la personne et le libre-échange entre le Canada et la Colombie, nous demandons que l'ambassade canadienne transmette toute l'information nécessaire afin que ce conflit de travail soit mentionné au sein du dit rapport et qu'un suivi de la situation soit dument réalisé dans le cadre de l'évaluation de l'impact de l'accord de libre-échange sur les droits de la personne.

 

Nous attendons une réponse de votre part quant à ces sollicitudes,

 

Respectueusement,


 

Alliance de la Fonction publique du Canada

Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux

Action et solidarité pour la Colombie (ASOCOLOM)

Canadian Union of Postal Workers

Coalition québécoise sur l'impact social et environmental des transnationales

en Amérique latine

Comité pour les droits humains en Amérique latine

Confédération des Syndicats Nationaux (CSN)

Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN)

Entraide Missionnaire

Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Justice écologie tendresse (JET) - Soeurs de Saint-Joseph

Mining Watch

Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)

Projet ÉCOSPHÈRE

Syndicat de la fonction publique du Québec

Syndicat de l'enseignement du Cégep André-Laurendeau

Syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université du Québec à Chicoutimi (SCCCUQAC)

Syndicat des employées et employés de l'UQAM (SEUQAM)

Syndicat des Enseignantes et des Enseignants du Cégep de l'Abtibi-Témiscamingue (SEECAT)

Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep Lionel-Groulx

Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Saint-Félicien

Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Esther-Blondin FNEEQ-CSN

Syndicat des Enseignantes et Enseignants du Collège de Lévis (SEECL)

Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Shawinigan

Syndicat des professeures et professeurs du Collège Édouard-Montpetit

Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin

Syndicat des Métallos

Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke - CSN

 

 

Complément d'informations

Le convoi humanitaire :

Le convoi humanitaire est organisé par : l'Union Syndicale Ouvrière (USO), la Centrale Unitaire des travailleurs de Colombie (CUT), le syndicat colombien FUNTRAENERGETICA et les ONG et organisations sociales colombiennes suivantes : CORPORACIÓN AURY SARA MARRUGO, AFL-CIO, FSM, ICEM, ACVC, CREDHOS, PERIÓDICO DESDE ABAJO, FLCM, CRONOPIOS.

 

Les activités prévues dans le cadre de ce convoi humanitaire sont les suivantes :

 

Lundi 10 octobre 2011 5:00 am Départ du Parque Nacional (Bogotá) 2:00 pm Acte symbolique, Villavicencio 5:00 pm Assemblée populaire, Puerto Gaítan 7:00 pm Actes culturels, Puerto Gaítan
Mardi 11 octobre 2011 7:00 am Départ pour Campo Rubiales 5:00 pm Arrivée à Campo Rubiales 6:00 pm Assemblée avec les travailleurs
Mercredi 12 octobre 2011 Activités sociales et culturelles, Campo Rubiales
Jeudi 13 octobre 2011 de 5:00 am à 4:00 pm Journées de travail avec les travailleurs des différentes entreprises 6:00 pm Acte de clôture
Vendredi 14 octobre 2011 Retour à Bogotá.

 

 

Contexte

 

Puerto Gaítan est une municipalité de Villavicencio, capitale du département du Meta, il s'agit de la principale région d'exploitation pétrolière en Colombie. Trois entreprises étrangères y sont présentes dont la canadienne Pacific Rubiales Energy, enregistrée à la bourse de Toronto et ayant son siège sociale à Toronto, Canada. Cette entreprise canadienne exploite les champs pétrolifères « Campo Rubiales » et « Quifa » (Puerto Gaítan), en association avec Ecopetrol, où travaillent environ 13 000 employés, pour la majorité en sous-traitance. Ces employés n'ont aucune stabilité d'emploi, ils sont soumis à des journées de travail de 18h, ils travaillent jusqu'à 40 jours sans jour de repos (alors que la réglementation colombienne relative à l'industrie du pétrole prévoit sept jours de congé pour 21 jours travaillés) et reçoivent uniquement le salaire minimum équivalent au quart du taux salarial des ouvriers du pétrole en Colombie. Par ailleurs, le recours à la sous-traitance empêche la syndicalisation des ouvriers.


L'industrie pétrolière étant la principale source de revenus dans la région, les habitants de Puerto Gaítan exigent depuis maintenant 6 ans que soient prises en compte leurs demandes au niveau écologique (réduction des dommages liés à l'exploitation pétrolière), sociales (politique locale d'embauche, investissements dans les infrastructures, etc.) et relatives aux conditions de travail (respect du droit du travail colombien, droit à la syndicalisation, etc.).

 

Le conflit de travail s'est envenimé récemment alors que 1100 travailleurs de Montage JM, sous-traitants pour la pétrolière espagnole Cepcolsa (20 juin 2011) et 6 000 travailleurs de Montajes JM e Ismocol, sous-traitants pour la canadienne Pacific Rubiales (18 juillet 2011) se sont déclarés en « Assemblée permanente » pour mobiliser les communautés locales et les ouvriers autour de leurs demandes sociales et syndicales. Les travailleurs et travailleuses ont fait appel au syndicat national des ouvriers du Pétrole : l'Union Syndicale Ouvrière (USO) pour les représenter.

 

Malgré la signature d'un accord entre le syndicat USO et le gouvernement national concernant l'établissement de tables de négociation, les manifestations pacifiques des ouvriers et habitants de la région ont été violemment réprimées, laissant une cinquantaine de blessés. Les entreprises pétrolières ont renvoyé plus de 500 employés soupçonnés d'activités syndicales et les dirigeants syndicaux de la région ont reçu des menaces de mort.

 

Le 20 septembre dernier, le gouvernement national a donné l'ordre à l'Armée et à la Police nationale de disperser le mouvement par la force. Notons que la population civile mobilisée comptait parmi elle enfants et personnes âgées. L’Armée et la Police nationale ont néanmoins fait usage de grenades assourdissantes modifiées avec des éclats d'obus, de gaz lacrymogènes, de tirs de balles de caoutchouc (lesquels projectiles ont été lancés par les effectifs au sol à proximité des manifestants mais également par des hélicoptères survolant les manifestations). Pour sa part, l'entreprise canadienne Pacific Rubiales a depuis bloqué la voie publique entre la ville de Puerto Gaítan et les champs de pétroles de « Campo Rubiales », empêchant la libre circulation des habitants sur leur propre territoire.

 

Ce communiqué d'appuis publics au Convoi humanitaire pour Puerto Gaítan est envoyé avec copie à :

 

Angelino Garzón

Vicepresidente de la República de Colombia

Carrera 8 No.7-57 Bogotá D.C.

Fax: (57 1) 596 0651

E-mail: contactovicepresidencia@presidencia.gov.co

 

Wolmar Antonio Perez Ortiz

Defensor del Pueblo

Fax: (+571) 640.04.91

E-mail :secretaria_privada@hotmail.com, agenda@agenda.gov.co,

defensoria@defensoria.org.co

 

Dário Vásquez Sánchez

Gobernador del Meta

Carrera 33 No. 38 - 45 Plazoleta Los Libertadores Barrio Centro, Villavicencio, Meta

Tel (+57) 8 671 80 80

E-mail : gobierno@meta.gov.co, paz@meta.gov.co

 

Eduardo González Pardo

Defensor regional del Pueblo, Departamento del Meta

Carrera 40 A No.33-17 Barrio Barzal alto (Villavicencio – Meta)

Tel (57) (8) 6610666 - 6610472

E-mail : meta@defensoria.org.co

 

Pacific Rubiales Energy

Board of Directors

333 Bay Street, Suite 1100 Toronto, Toronto. Canada M5H 2R2

Tel (416) 362-7735 Fax: (416) 360-7783

E-mail : info@pacificrubiales.com, belinda@pacificrubiales.com


Carolina Escobar

Investor Relations, Colombia, Pacific Rubiales Energy

Carrera 11A No. 94-45, Torre OXO, Piso 9, Bogotá D.C. Colombia
Tel (57) 1 756-0080 , Fax (57) 1 756-0203

E-mail : accionistas@pacificrubiales.com.co

 

Javier Gutierrez

Presidente de Ecopetrol

Bogotá D.C. Edificio Principal Cr 13 No. 36 - 24

Tel (57+1)2344000 Fax (57+1)2344099

E-mail : Javier.Gutierrez@ecopetrol.com.co

 

Christian Salazar Volkmann et Catherine Pedreros

Oficina de la Alta Comisionada de Naciones Unidas para los derechos Humanos

Calle 114 No. 9-45 Torre B Oficina 1101

Edificio Teleport Bussines Park – Bogotá, Colombia

E-mail : csalazar@hchr.org.co, cpedreros@hchr.org.co, oacnudh@hchr.org.co

 

Marcelo Castro Fox

Representante Permanente de la OIT en Colombia

Av. 82. No. 12-18. Oficina: 504. Telefono: 623 75 86. Bogotá D.C.

E-mail: castrofox@oit.org.pe