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25/01/2022
Dénonciation publique

 

La violence continue de prendre de l’envergure dans les rues et les champs du département d’Arauca en Colombie. Bien que le gouvernement colombien ait l’obligation de garantir la protection de la vie et l’intégrité de la population civile (et leurs biens), il ne fait que militariser chaque jour encore plus la région, ce qui exacerbe le conflit social, politique et armé.

La population de la région d’Arauca souffre de cette guerre : les attentats terroristes, les assassinats ciblés, les menaces, les détentions, les déplacements forcés et la persécution des leaders sociaux démontrent que la réponse actuelle de l’État colombien ne vise pas à garantir aux communautés qui habitent le territoire leurs droits, mais qu’elle sert plutôt à protéger les intérêts économiques des corporations transnationales et les projets extractifs.

Série d’assassinats et violations graves

Durant la fin de semaine du 22 et 23 janvier 2022, 7 personnes ont été assassinées par balle. La première victime, Elver Smith Telles (26 ans) est décédée le 22 janvier à Saravena. Plus tard cette même journée, un autre évènement est arrivé enlevant la vie de Javier Mora Suarez. La troisième victime a été retrouvée près de Fortul et n’a pas encore été identifiée. Le lendemain, Harvey Grerorio Lopez Garzon, Frank Segovia et deux autres personnes ont été assassinées de manière ciblée, respectivement à Arauca, Arauquita, Saravena et Saravena.

Durant cette même fin de semaine, sept autres personnes ont été détenues et privées de liberté, puis relâchées et des menaces ont été rapportées. Ces menaces, semble-t-il, ont été perpétuées par des dissidents des FARC, du front 28 et visent des membres du mouvement social, les ciblant faussement comme s’ils faisaient partie de l’ELN. De plus, le faux compte twitter d’une journaliste aurait été utilisé pour diffuser de fausses informations concernant des membres du mouvement social comme s’ils appartenaient à la guérilla de l’ELN, ce qui justifierait les menaces.

Une guerre sale

Ces faits se situent dans une campagne médiatique et une guerre sale qui visent à générer la terreur, par la stigmatisation, les fausses accusations, et à délégitimer le travail social, ce qui menace la vie et l’intégrité de la population civile, des leaders sociaux, des organisations sociales, programmes et projets sociaux.

Au gouvernement et à la communauté internationale

Ainsi, nous exigeons à nouveau que l’État colombien remplisse son obligation de protéger la vie et l’intégrité de la population civile, des leader sociaux, leurs organisations, programmes et projets.

Nous réitérons notre appel aux acteurs du conflit armé de laisser la population civile en dehors de leurs actions et leur demandons de respecter les normes et principes du droit international humanitaire.

Nous invitons la communauté internationale à se prononcer face à cette grave situation humanitaire, à aider à visibiliser notre réalité et à accompagner les actions des communautés qui décident de rester sur le territoire et d’opter pour l’autogestion.

Saravena-Arauca, 23 janvier 2022

Traduction résumée de https://twitter.com/trochandosf/status/1485453199981133831/photo/3