Projet Accompagnement Solidarité Colombie

Justicia y Paz : Choco

Notez que le PASC ne réalise désormais plus d'accompagnement avec les communautés du Choco.

Le PASC a été fondé en 2003 pour accompagner les communautés du Choco. Dans ses premières années, les séjours d'accompagnement du PASC s'effectuaient dans leur totalité dans les Zones Humanitaires du Bajo Atrato, bassins du Jiguamiando et du Curvarado. La première campagne du PASC contre les agrocarburants est directement liée à l'histoire de ses communautés.

Après une quinzaine d’années de lutte, les communautés en résistance civile des bassins du Jiguamiando et du Curvarado ont obtenu un jugement de la cour constitutionnelle ordonnant la restitution de leurs terres illégalement occupées par des mégaplantations de palme africaine. Depuis leur premier déplacement en 1997 et la reconnaissance de leur titre collectif de propriété en 2001, les communautés du Jiguamiando et du Curvarado se sont organisées en Zones Humanitaires et Zones de biodiversité et se sont dotées de mécanismes d'accompagnement nationaux et internationaux.


Les avocat-es de la communauté sont parvenu-es à documenter les liens entre ces projets de «développement », financés par l’État colombien et les programmes d’aide internationale, et les structures paramilitaires toujours en place. L’enjeu de la palme dans le Choco s’est converti, après des années de luttes, en un enjeu national portant sur la restitution des terres aux communautés paysannes, victimes des crimes paramilitaires. Rappelons que le gouvernement du Président Santos, dans un effort pour se différencier de son prédécesseur (Uribe), entretient un discours en faveur de la restitution des terres, mais ses pratiques le contredisent. Malgré l’ordre de la cour, les plantations de palme sont toujours là.

 

Sur le terrain, ces contradictions entre discours et réalité se vivent au jour le jour, entre invasion des terres, menace de mort et judiciarisation :
 

Criminalisation :

Une série de montages judiciaires contre les leaders reconnus des Conseils mineurs qui habitent les Zones humanitaires et Zones de biodiversité du Curvarado et Jiguamiando a été orchestrée par les entrepreneurs de la palme les accusant le plus souvent d'appartenir à la FARC-EP. Cette stratégie judiciaire permet d'une part d'empêcher les représenatnt-es de la communauté d'aller témoigner contre eux en cour et permet de mettre légalement en doute leur droit sur la terre.
 

Présence paramilitaire:

Depuis la mi-avril 2011, des troupes de paramilitaires armés de AK-47 sont de nouveau présentes aux abords des villages des communautés en résistance. La présence paramilitaire était moins évidente depuis le procédé dit de démobilisation en 2005. Les paramilitaires étaient toujours présents mais ils avaient jusque là préféré une présence plus discrète, munis de vêtements civils d'armes courtes et de radios.

Re-colonisation du territoire:

Et depuis la mi-décembre 2010, plus de 200 hectares au sein du territoire collectif du Curvarado sont occupés illégalement par des envahisseurs protégés par les paramilitaires. Ces envahisseurs sont, en majorité, des paysans originaires d’autres régions qui ne sont pas impliqués au sein des processus de résistance paysanne et qui sont prêts à accepter des projets de « développement ». Le but de leur installation sur le territoire est, entre autres, de « restituer » les terres aux communautés prêtes à négocier avec les entrepreneurs. Des représentants de compagnies de bananes seraient derrière cette nouvelle phase d’occupation des terres. Bien qu’une résolution d’éviction des occupants illégaux ait été émise, celle-ci n’a pas été appliquée puisque la police de la région d’Uraba dit ne pas avoir la capacité en termes d’effectifs pour procéder à l’éviction.

Histoire d’un déplacement forcé

En 1997, sous le prétexte de la présence de la guérilla de la FARC-EP dans la région, a eue lieu dans le département du Choco une vague opération militaire nommée « Operacion Génesis », sous le commandement du Général Rito Alejo del Rio Rojas de la Brigade XVII de l’Armée Nationale. Simultanément, alors que des hélicoptères de l’Armée bombardaient toute la région, des groupes paramilitaires identifiés comme AUC (Autodéfense Unies de Colombie) faisaient des incursions dans les villages de la population civile. Ils ordonnaient aux gens de quitter le territoire et commettaient des massacres tandis qu’ils brûlaient maisons et récoltes. Les communautés de la rivière Jiguamiando, du Curvarado et celles du Cacarica étaient parmi les centaines de communautés qui ont ainsi dû fuir leurs villages avec à peine les vêtements qu’ils avaient sur le dos. Aujourd’hui, presque 10 ans plus tard, tous les crimes commis lors de l’opération « Génesis » sont toujours dans l’impunité la plus totale.

Histoire d’une lutte pour la Vie et le Territoire

Alors qu’elles étaient déplacées, les communautés ont dû vivre en périphérie des villes dans des conditions inhumaines, entassées dans des établissements temporaires, dépendantes de l’aide alimentaire souvent insuffisante. Sans connaître leur existence mutuelle, les communautés afro-colombiennes et métisses du Jiguamiando et du Cacarica ont progressivement commencé à s’organiser afin de pouvoir effectuer le retour sur leurs territoires respectifs.

Vers la fin de l’année 1999 et le début de 2000, en différentes étapes, les communautés retournent enfin sur leurs terres ancestrales. Les communautés du Jiguamiando tout comme celles du Cacarica s’affirment en tant que population civile en résistance. Ces communautés réclament leur droit à la Vie, au Territoire, à l’Autodétermination, à la Liberté, à la Justice et à la Dignité. Elles ont dû développer des mécanismes de protection afin de pouvoir continuer à résister de maniére civile au milieu du conflit armé : dans le Cacarica deux « Zones Humanitaires » ont été créées et trois dans le Jiguamiando, les comunautés du Curvarado en partie hébergées dans le Jiguamiando ont ensuite créé deux nouvelles Zones Humanitaires sur leurs terres (avril et octobre 2006). Les « Zones Humanitaires » sont des lieux physiquement délimités où plusieurs communautés se regroupent pour vivre ensemble. Elles permettent de distinguer la population civile au milieu du conflit armé, dans le but de ne pas être impliquées dans celui-ci par aucune des parties. Elles s’opposent à l’exploitation sauvage des ressources naturelles de leur territoire ainsi qu’à un développement imposé et taché de sang. Les communautés du Jiguamiando, tout comme celles du Cacarica, veulent pouvoir continuer à vivre librement sur leur territoire, en pratiquant l’agriculture de subsistance traditionnelle.

En juin 2006, on calculait qu’environ 15 000 hectares de forêt des bassins du Jiguamiando et du Curvarado avait disparu, laissant place à la monoculture de palme africaine, sur un territoire dont les communautés ont pourtant reçu un titre collectif légal selon la loi 70 protégeant les territoires ancestraux des communautés afro-colombiennes. Dans le cas des communautés de CAVIDA dans le Cacarica, département du Choco, l’entreprise Maderas del Darien coupe illégalement depuis des années d’immenses quantité de bois d’oeuvre de grande qualité sur le territoire collectif des communautés.

Dernière heure

Présence paramilitaire et menace de massacre CURVARADÓ Y JIGUAMIANDÓ

9 Décembre 2012

- Action Urgente - Modèle de lettre à envoyer !

- Résumé -

Un témoin a informé la Commission de Justicia y Paz que des structures paramilitaires planifient de réaliser un massacre au Curvarado et Jiguamiando, Choco. Cette opération serait financée par les entrepreneurs et éleveurs qui occupent illégalement le territoire du Curvarado. Le témoin a aussi indiqué que l’impunité de cette opération serait garantie grâce à un artifice qui permettrait à la Brigade 17 de se laver les mains de toute responsabilité.

Opérations paramilitaires au Curvarado. Incursion au village d’El Guamo, menaces d’incursions à Alto Guayabal (Jiguamiando) et menaces d’assassinats collectifs. Curvaradó y Jiguamiandó

29 Novembre 2012

Résumé

Aujourd’hui un témoin a informé la Commission de Justicia y Paz que des structures paramilitaires planifient de réaliser un massacre au Curvarado et Jiguamiando, Choco. Cette opération serait financée par les entrepreneurs et éleveurs qui occupent illégalement le territoire du Curvarado. Le témoin a aussi indiqué que l’impunité de cette opération serait garantie grâce à un artifice qui permettrait à la Brigade 17 de se laver les mains de toute responsabilité.

Incursion paramilitaire dans la communauté de Travesía, Chocó

31 Août 2012

Mardi le 28 août 2012, 15 paramilitaires provenant de Unguía, dans le Chocó, ont fait incursion dans la communauté de Travesía. Ils ont obligé les villageois présents à se coucher au sol, les menaçant de mort et tirant en l'air pour provoquer de la terreur dans la communauté.

La réaction des membres la communauté, exigeant le respect le respect de leur vie, a dissuadé les paramilitaires.

Les conseil communautaires du Curvarado récupèrent des terres collectives

23 Juillet 2012

 

Aujourd'hui, les familles du conseil communautaire de Cano Manso, territoire collectif du Curvarado, ont initié la récupération de terres. Cette action se fait dans le but de procéder à l'agrandissement de la Zone Humanitaire en récupérant des terres qui appartiennent aux communautés, mais dont elles ont été dépossédées en 1996.

Quelques jours auparavant, les communautés ont informé de leur décision le Gouvernement National, les Nations Unies et certaines ambassades de Bogota.

Les menaces se poursuivent contre les leaders des communautés du Chocó

7 Avril 2012

La poursuite des opérations paramilitaires se maintient au Curvarado, les menaces et plans d'action du secteur impressarial prennent forme contre les membres des conseils communautaires. Récemment, Raúl Palacio, membre du conseil communautaire de Caracolí au Curvaradó a été victime de harcèlement par deux hommes appartenant à un groupe paramilitaire.

Pouvoir et paramilitaires à l’ombre des palmiers

5 Avril 2012

Le 23 mars au soir, un groupe paramilitaire a exécuté Manuel Ruiz et son fils, Samir, près de la commune de Mutatá, dans le département du Chocó (nord-ouest de la Colombie). Les deux corps ont été retrouvés quelques jours plus tard dans le fleuve Pavarandó.

Manuel Ruiz, leader d’un mouvement paysan, se battait pour que soient restituées des terres, usurpées pour des cultures d’huile de palme. Menacé depuis plusieurs mois, il avait cherché en vain la protection du gouvernement.

Assasinat de Manuel Ruiz et de son fils Samir Ruiz, leader communautaire Curvarado, Choco

3 Avril 2012

Depuis bientôt 10 ans des communautés du Bajo Atrato, plus particulièrement du Curvarado et du Jiguamiando, se sont mobilisées et se sont organisées dans un processus de résistance pour la défense de leur territoire, territoire duquel elles ont été déplacées lors des vagues de violence de 1996-97. Depuis 2010, le gouvernement a mis sur pied dans la région un processus de dévolution des terres qu’il prétend être emblématique pour la nation.

Liria Rosa Garcia et Maria Ligia Chaverra, leaders de la restitution territoriale au Curvarado font face à des persécutions.

16 Janvier 2012

Les persécutions continuent contre 2 leaders du Curvarado Liria Rosa Garcia et Ligia Chaverra suite à leur lutte pour la vérité, la justice, la réparation et la restitution des terres collectives évincées violemment par des opérations paramilitaires tolérées, consenties et planifiées avec la la brigade 17 afin de bénéficié aux secteurs impressariaux depuis 1996...

Communiqué à l'opinion publique par les familles des conseils communautaires mineurs du Curbaradó et du Jiguamiandó

6 Décembre 2011

Les communautés des conseils communautaires questionnent le gouvernement national qui tente de leur imposer un règlement interne contradictoire. Elles questionnent également la pression gouvernementale qui a défini une éventuelle reddition de terres le 15 décembre, et ce, sans aucune garantie de protection face aux opérations paramilitaires et à l'extension des plantations de coca protégées par ceux-ci et la force publique, tout comme les projet illégaux de palme, de bananes et d'élevage extensif sur les territoires collectifs des communautés.

Ont-ils vendu une partie du Chocó?

3 Décembre 2011

L'entreprise Colombia Hardwood a commencé des coupes forestières à Bahia Solano afin de exporter les bois fins du Choco en Chine.

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