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03/07/2006
Du Choco au Catatumbo, de Guajira au Putumayo, tous les points cardinaux de la Colombie sont traversés par les mêmes files conducteurs qui permettent d’établir la relation entre droits humains et la domination territoriale pour le marché mondial et l’investissement privé. Les crimes de façon systématique et la militarisation territoriale coïncident avec les intérêts économiques. La Colombie est l’Irak d’Amérique du sud. Les prétentions commerciales et corporatistes s’enracinent grâce au contrôle militaire, à sang et à feu. Derrière les déplacements forcés, les assassinats, les massacres, les disparitions forcés, la stratégie paramilitaire et les politiques institutionnelles -en apparence justifiées par la guerre de contre-insurection, la guerre contre le terrorisme ou la guerre contre les cultures illicites- sont occultés des intérêts économiques privés très puissants. Iván Cepeda, dans un récent article, fait un compte-rendu de la relation entre la stratégie militaire sous couvert paramilitaire et le développement d’un modèle économique associé à la palme africaine dans la région nord-est de la Colombie. Il rappel que les fosses communes sont une expression de plus de la protection de l’impunité, qu’elles représentent une pratique qui tente de nier, de tergiverser la criminalité paramilitaire. Depuis 4 ans, l’implémentation de la politique de sécurité institutionnelle coïncide avec la prétention d’assurer une domination territoriale dans le Catatumbo, et dans la région frontalière avec le Vénézuela à travers la réingénierie paramilitaire (développement de nouveaux mécanismes de contrôle). On assiste à une pacification avec impunité, à la privatisation du territoire, à une militarisation institutionnelle avec blocus économique; contrôle des biens et personnes, opérations psychologiques, intimidations, menaces, fumigations, assassinats, disparitions forcées, etc… L’intention est claire : s’approprier le Territoire en délogeant les paysans et les paysannes, en détruisant leurs traditions, leur culture, leur histoire, leur corps et leur âme. Le pétrole, les ressources minières, et la biodiversité représentent quelques-unes des raisons derrière la militarisation, la criminalisation, l’assassinat de paysanNEs dans le Catatumbo et dans tout le département de Santander.
Auteur.trice
Justicia y Paz