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26/02/2007
NOTE DE PRESSE

COMMISSION ÉTHIQUE POUR LA COLOMBIE

Une initiative du Mouvement nationale des victimes de crimes d'État pour l'accompagnement des communautés et organisations qui ont souffert de la violence étatique et de la stratégie paramilitaire.

Bogota, D.C 20 février 2006 - La nécessité que la mémoire de milliers de victimes de crimes contre l'Humanité et de violations des droits de l’Homme commis à travers les différentes phases de la répression et des opérations paramilitaires en Colombie depuis 1962 soit connue, protégée et sauvegardée, a conduit 25 personnalités et organisations reconnues dans le milieu académique et de grande autorité morale à participer à la constitution de la Commission éthique pour la Colombie. La commission prétend siéger pendant 10 ans pour recueillir à travers le pays des preuves, documents, objets, témoignages et récits des victimes, des familles et des communautés, et appuyer leurs initiatives de mémoire, de recherche de la dignité et de la réparation intégrale. Les membres de la Commission éthique considèrent que la loi 975, dite de "Justice et paix", s’est érigée comme un mécanisme d’impunité, non seulement parce que les standards internationaux n'ont pas été reconnus et appliqués de facto, mais parce que même la sentence de la Cour Constitutionnelle est contournée par des décrets présidentiels. De même, ils et elles considèrent que la Commission nationale de Réconciliation et Réparation n’a pas permis la participation des victimes, dans des conditions d’égalité et de transparence; et leur travail part de l’hypothèse d’un conflit armé entre des acteurs illégaux, ce qui dénature ce qui est arrivé en Colombie, et particulièrement cache la responsabilité de l’État dans les violations de droits humains et les crimes contre l'Humanité. Dans le Cacarica, Bajo Atrato, Département du Chocó; à San Onofre, Sucre; à Barrancabermeja, Santander; et à Bogota, voilà les quatre scènes où les commissionnaires trouveront les victimes et où l’on rendra publique leurs intentions et buts. Tout au long de ces 10 années, les membres de la Commission éthique garderont la confidentialité sur beaucoup de faits, en dénonceront publiquement d'autres, et présenteront les résultats de leur travail à l'opinion publique qui servira de base pour une Commission de la Vérité qui réunirait les garanties réelles pour les victimes de crimes contre l'Humanité et de génocide. . La proposition de la Commission éthique a été une initiative du Mouvement national de victimes de crimes d'État, lequel regroupe près de 230 organisations de victimes dans tout le pays, comme un mécanisme d’affirmation du droit à la mémoire et à la vérité. Huit membres de la Commission éthique seront dans le pays du 15 février jusqu’au 3 mars 2007.

Parmi les membres de la commission qui seront en Colombie se trouveront: - Mirta Baravalle, pour les Madres de la Plaza de Mayo, ligne fondatrice d'Argentine - pour la Commission éthique contre la torture, Enrique Nuñez - pour le peuple indigéne Mapuche du Chili, Lorenzo Loncon -Francine Damasceno Piñeiro pour le Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre du Brésil – MST - Carlos Fazio, profeseur chercheur de l’UACM et la UNAM, écrivain et journaliste de La Jornada de México -Alberto Giraldéz, délégué de la communauté Santo Tomás de Madrid – Espagne -Libertad Sánchez Gil, pour l'Association pour la récupération de la mémoire historique de Mérida et Comarca – Espagne -Bernardine Dohnr, juriste et experte en droit des enfants, professeur de l’Université Northwestern de Chicago.

A la Commission éthique, participent: -Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix - Francois Houtard, Directeur du CETRI de Belgique et membre fondateur du Forum social mondial - Dr Gilberto López Y Rivas, Directeur d’Ethnologie et Anthropologie, écrivain de 10 livres sur l'anthropologie, les peuples tribaux et indigènes et la résistance culturelle et sociale - Miguel Alvarez, expert en paix et négociations des conflits, membre de Serapaz de México -Paolo Romo, expert en paix et négociations des conflits, membre de Serapaz de México - Tomás Gumbleton, évêque émérite de Detroit - Elizabeth Deligio, membre du Mouvement pour la fermeture de l’École des Amériques (SOA Watch)

Mouvement national des victimes de crimes d’État
Auteur.trice
Justicia y Paz