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13/04/2007

Concessions minières, paramilitaires et persécutions dans le Sud de Bolivar : la répression continue

Depuis l’assassinat du leader agrominier Alejandro Uribe Chacon en septembre dernier, qui luttait contre la concession des terres des communautés du Sud de Bolivar à la multinationale minière Anglo Gold Ashanti, et malgré des négociations à prime à bord fructueuses avec les autorités colombiennes, la population de cette région continue de faire l’objet de persécutions, menaces de mort, agressions physiques et arrestations arbitraires, par les forces armées colombiennes ainsi que des groupes paramilitaires armés. Durant les Tables d’interlocution organisées entre septembre et octobre 2006, auxquelles on participé divers représentant gouvernementaux (dont la vice-présidence, le Ministère de l’intérieur et le Ministère de mines), les communautés du Sud de Bolivar ont demandé : 1) Le respect des droits à la vie et à l’intégrité des dirigeants et habitants de la région ; 2) La fin de la persécution et la condamnation de la Fédération agrominière du Sud de Bolivar ; 3) Éclaircissement et justice dans l’assassinat d’Alejandro Uribe Chacón. Malgré les promesses et ententes souscrites, l’on constate, entre décembre 2006 et mars 2007, un plan d’actions systématiques et permanentes, avec des modèles de répression très claires, contre les communautés, les habitants, leaders et organisations sociales du Sud de Bolivar. On constante également la non reconnaissance des ententes négociées avec les autorités gouvernementales, ce qui implique un grand risque pour les intégrants et leaders de la Fédération agrominière du Sud de Bolivar. Depuis décembre dernier, le personnel de l’armée nationale a été responsable de plus de quarante (40) violations individuelles et collectives aux droits humains contre les habitant-es et dirigeant-es du Sud de Bolivar. De ces quarante violations, vingt-quatre étaient des arrestations arbitraires, ce qui a entraîné un profond sentiment d’insécurité chez la population, étant donné le charactère absolu de ces actes. À cela s’ajoutent les menaces, larcins, accusations, agressions physiques, fouilles illégales des résidences et convocations de plusieurs habitants à la base militaire de San Pedro Frío. De plus, l’armée nationale a annoncé à plusieurs reprises les futures apparitions dans la région des membres d’un groupe paramilitaire connu sous le nom de « Aguilas Negras » (Aigles noirs), qui assurent déjà une présence permanente à certains endroits comme Cerro de Burgos, où ils ont établit un poste de contrôle permanent, sans que les autorités civiles ni militaires aient entrepris des démarches pour le démanteler ou le neutraliser. Ces faits s’inscrivent dans une série d’actes de persécution, abus et violation de droits humains visant les communautés agrominières de la région et perpétrés par les forces armées depuis 2006, et s’insère dans la stratégie de terreur et de persécution menée par l’État colombien, afin de chasser les habitants de leurs terres et assurer les territoires et gisements de minerai du Sud de Bolivar à la multinationale minière Anglo Gold Ashanti – Kedahda. Traduction: Comité pour les droits humains en Amérique latine http://www.ccdhal.koumbit.org/spip.php?article223
Auteur.trice
Fedeagromisbol