Aller au contenu principal
18/04/2006
Au cours des premiers mois de 2006, la commission d’experts dans l’application des résolutions de l’OIT a émise plusieurs observations sans précédents sur les droits à la Vie, à l’identité culturelle et au Territoire des communautés afrodescendantes en Colombie. La commission s’est basée principalement sur le cas concret des communautés afrodescendantes du Jiguamiandó et des familles du Curvaradó, département du Chocó. La communication, qui inclut entre autre des recommandations faites au gouvernement national, fait référence à l’application en Colombie de l’accord 169 sur les Peuples autochtones et tribaux. L’État colombien a ratifié cet accord en 1991 avant de l’incorporer à la législation interne avec la loi 21 de 1991. En Août 2005, les communautés afrodescendantes du Jiguamiandó et les familles du Curvaradó, conscientes de leur identité en tant que peuples ancestraux qui vivent et s’expriment à travers leurs traditions, leur mode de vie et leur relation prévilégiée avec leur Territoire, ont fait leur demande. Elles ont sollicité à l’organisme intergouvernementale (OIT) qu’il fasse pression sur l’État colombien pour qu’il respecte et garantisse dans toute leur intégralité les droits reconnus dans l’accord 169, et spécialement les droits à la Vie et au Territoire. En effet, au cours des 10 dernières années, ces droits ont été niés aux communautés afrodescendantes par action ou omission de l’État colombien, en évidente violation de l’accord 169 qu’il a lui même instauré. En Août 2005, les communautés ont pu compté sur l’accompagnement permanent de la Comision Intereclesial de Justicia Y Paz, l’appui de la Commission colombienne des juristes, celui de la Corporation collective des avocats ‘José Alvear Restrepo’, également de l’Union syndicale ouvrière. Ensemble, ils ont présenté devant l’organe de l’OIT chargée de vérifier l’application des accords, les violations aux droits à la Vie, la paix, la sécurité, le Territoire collectif, à la protection des ressources naturelles et de l’intégrité ethnnique et culturel. Les observations de la commission d’experts de l’OIT sont de grande importance car ils questionnent fortement la négation du gouvernement colombien à appliquer l’accord 169 pour la protection des communautés afrodescendantes qui habitent le territoire national. La commission exorte l’État colombien d’éclairer sa position qui, à la lumière du cas présenté des communautés afrodescendantes du Jiguamiandó et des familles du Curvaradó, demeure une position injuste surtour que ces communautés ‘’paraissent réunir les conditions établies par l’article1, paragraphe 1, apartado a), de l’accord 169.’’ La commission d’experts réitère l’obligation du gouvernement colombien de garantir l’application de l’accord 169 et spécialement le droit de retourner vivre sur des terres ancestrales et doit empêcher ‘’toute intrusion non autorisée sur les terres des Peuples concernés ou tout usage non autorisé de ces terres par des personnes étrangères’’. (article 18 de l’accord 169). Finalement, la Commission demande au gouvernement colombien qu’il déploit toutes les énergies nécessaires pour protéger la Vie et l’Intégrité des membres de ces communautés et qu’il donne des réponses quant aux mesures adoptées face à la résolution de la Defensoria del Pueblo et la directive no. 008 de la Procuraduria Nacional qui pressent le gouvernement à répondre et agir. Bogotá, D.C 18 avril 2006 Comision Intereclesial de Justicia Y Paz
Auteur.trice
Justicia y Paz