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04/12/2013

L’Union Syndicale Ouvrière – USO – dénonce la détention aujourd’hui des camarades Campo Elias Ortiz et Jose Dilio Naranjo, travailleurs et dirigeants syndicaux du département du Meta. Ils ont été privés de leur liberté pour leur participation aux mobilisations ouvrières de 2011 et 2012 dans la municipalité de Puerto Gaitán, travaillant alors pour des entreprises sous-traitantes de la multinationale Pacific Rubiales.

La détention a été ordonnée par le Procureur 239 section Unité de Liberté Individuelle, sous les graves accusations de séquestration aggravée, obstruction de voies publiques, menaces et violations au droit du travail, appliquant assurément l’obscur loi de « Statut de Sécurité Citoyenne » qui ouvre la voie à une nouvelle étape de judiciarisation du droit d’association et de protestation sociale.

Ces détentions viennent s’ajouter à celle il y a quelques semaines du camarade Darío Cárdenas, vice-président de la USO section Meta, et aux centaines de détentions de paysans dans tout le pays qui se sont mobilisés pour réclamer leurs droits. Les processus de judiciarisation se sont étendus aux défenseurs des droits humains tel David Ravelo et à des dirigeants comme Huber Ballesteros, membre exécutif de la CUT et de Fensuagro.

Ceci annonce le risque de nouvelles détentions de dirigeants de la USO, ce qui démontre une fois de plus que l’État et plus particulièrement le Procureur Général de la Nation sont au service des entreprises transnationales prétendant développer de la dite « confiance des investisseurs », ce qui signifie en pratique piétiner les droits des travailleurs, le droit d’association et les libertés syndicales pour garantir le pillage de nos ressources naturelles et les détériorations aberrantes de l’environnement.

Nous devons informer le pays et de la communauté internationaled'un grand paradoxe. Alors que le système judiciaire devrait être en train d’enquêter sur Pacific Rubiales et sur les entreprises sous-traitantes qui l’entourent à propos des graves violations des droits des travailleurs, c’est au contraire l’inverse qui se produit, poursuivant une attitude de soumission au capital transnational et à contre sens de l’intérêt national.

Alors que le gouvernement autoritaire de Santos et le Procureur Montealegre se vantent d’appuyer la paix avec les mouvements insurrectionnels, ils lâchent la plus féroce persécution contre le mouvement syndical et ils établissent un environnement de terreur généralisée dans le monde du travail.

Nous exigeons non seulement la liberté immédiate des camarades détenus mais aussi l’arrêt des persécutions de l’État contre les travailleurs du pétrole et contre le mouvement social dans le pays, la reconnaissance des libertés syndicales et des droits des travailleurs, la souveraineté de la justice colombienne face aux intérêts transnationaux et l’abrogation du « Statut de Sécurité Citoyenne » et des autres lois arbitraires qui judicialisent la mobilisation sociale et piétinent les droits des travailleurs, configurant une dictature civile dans le pays.

Bogotá, le 4 décembre 2013

Union Syndicale Ouvrière

Commission Nationale Droits Humains et Paix – USO

Auteur.trice
USO