La situation à Campo Rubiales (Département du Meta) est chaotique en raison de la grêve des travailleurs provoquée par les mises à pied massives. Les pétrolières de la région, particulièrement la canadienne Pacific Rubiales Corporation, ont renvoyé plus de 1500 travailleurs, ce qui a donné lieu à des protestations généralisées dans la région.
Le mouvement de protestation des travailleurs du pétrole de Pacific Rubiales, mené par l'Union Syndicale Ouvrière (USO), a été de nature pacifique, mais l'intransigeance de l'administration couplée à la complicité des forces militaires ont transformé la région en un vrai champ de bataille. La seule réponse qui est donné aux conflits de travail actuels est l'offensive militaire.
Saúl Suárez, secrétaire de l'industrie métallurgique de FUNTRAENERGETICA et dirigeant syndical à Campo Rubiales, déclare la situation très préocupante car l'escuadron anti-émeute de la police nationale (ESMAD)bombarde les travailleurs, tirant des gaz lacrymogènes depuis leurs hélicoptères.
De même, à l'entrée de Campo Rubiales, l'armée nationale, la police et l'ESMAD ont érigé une barricade pour empêcher les dirigeants syndicaux d'entrer dans la zone. Pour faire reculer l'USO (union syndicale ouvrière) et les travailleurs, les acteurs armés n'ont pas hésité à recourir à la violence, affirme Saúl Suárez.
L'USO et les travailleurs demandent au gouvernement national d'arrêter d'offrir au conflit syndical une réponse militaire. Ils font également appel à Pacific Rubiales pour que cesse le renvoi des travailleurs et que l'administration se présente à la table de travail pour entendre les demandes des travailleurs, car actuellement les revendications sur ce point n'ont pas été résolues.
Présentement, les journées de travail chez de Pacific Rubiales sont longues et épuisantes, les ouvriers travaillent jusqu'à 18 heures quotidiennement et les rémunérations sont très basses. Les travailleurs n'ayant pas accès à l'eau pour les toilettes ou pour se laver, les conditions d'hygiène sur les lieux sont extrêmement mauvaises. Par ailleurs, Pacific Rubiales n'embauche pas de main d'oeuvre locale, seulement des ouvriers venant de d'autres régions, ce qui participe à la précarisation des habitants de la région.
Les événements de Campo Rubiales démontrent la véritable position du gouvernement sur les droits des travailleurs. Celui-ci préfère s'allier aux entreprises au lieu de défendre les droits et les normes du travail, comme entre autres la sécurité d'emploi, un salaire décent, la liberté d'association et la sécurité industrielle.