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30/03/2009
Action urgente :

Accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie


Jeudi le 26 mars dernier, le gouvernement Harper a déposé au parlement le texte de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie ainsi que la loi d'implémentation l'accompagnant. À partir du jour du dépôt en chambre, les députés ont 21 jours pour ouvrir un débat permettant d'empêcher sa ratification... ce qui veut aussi dire que nous avons 21 jours pour les en persuader!

Le compte à rebours est maintenant commencé!

AGISSEZ!!!


Le 21 novembre 2008, à Lima, au Pérou, le Premier ministre du Canada Stephen Harper et le Président de la Colombie Alvaro Uribe Velez ont signé un accord de libre-échange entre les deux pays. Le traité de libre-échange (TLE) doit maintenant se retrouver devant les assemblées respectives du Canada et de la Colombie pour être ratifié avant d’entrer en vigueur. Le gouvernement Harper n’a pas encore déposé le TLE à la Chambre des Communes. Il est donc encore possible d’arrêter cet accord! Déjà, tout au long des négociations, qui se sont déroulées de juillet 2007 à juin 2008, le gouvernement conservateur n’a cessé d’ignorer les nombreux appels à ne pas aller de l’avant avec cet accord, en raison de la désastreuse situation des droits humains en Colombie et des dangers du TLE d’aggraver la situation. Par exemple, les négociations ont été conclues avant même que le Comité permanent du commerce international du gouvernement canadien dépose son rapport et ses recommandations ! Ce rapport demande au gouvernement Harper de surseoir à la signature du TLE avec la Colombie tant que la situation des droits de la personne dans ce pays ne soit pas sensiblement améliorée1. Le bilan en matière de droits humains du Président Uribe est tout simplement désastreux. Malgré que le président nie le fait qu’il existe bel et bien un conflit armé en Colombie, ce conflit ne cesse de faire des victimes. En 2007, au moins 1 400 civils ont été tués et pas moins de 305 000 personnes ont été déplacées. Environ 270 000 personnes ont également été victimes de déplacements forcés au cours du 1er semestre 2008, ce qui correspond à une augmentation de 41 p. cent par rapport à la même période en 2007. Au moins 40 syndicalistes ont été tués au cours des huit premiers mois de 2008, plus que le nombre total de victimes sur toute l’année 2007. 2 Les groupes paramilitaires, bras caché de l'État colombien, sont les principaux responsables de ces crimes. Les lacunes fondamentales dans le processus de « démobilisation » initié par le gouvernement Uribe ont permises à ces groupes de continuer leurs agissements en toute impunité. Réalisant un travail d’accompagnement de communautés paysannes illégalement expropriées de leur territoire par la structure paramilitaire de l’État colombien, notre organisme, le Projet Accompagnement Solidarité Colombie, s’est toujours opposé à la négociation d’un accord de libre-échange avec la Colombie, qui aurait pour effet de multiplier les cas de déplacements forcés de la population tels que ceux occasionnés par l’exploitation minière canadienne3 Cette recrudescence de la stratégie d’élimination des opposants est tangible sur le terrain. Par exemple, la Commission œcuménique de Justice et paix, avec qui nous réalisons notre travail d’accompagnement auprès des communautés déplacées du département du Chocó, a reçu des menaces directes, tous ses accompagnateurs présents sur le terrain ont reçu des menaces de morts sur leur téléphone cellulaire personnel et l’un d’entre eux a été détenu par des paramilitaires. Le gouvernement canadien et les entreprises canadiennes ont leur responsabilité dans la situation colombienne. En tant que citoyens et citoyennes du Canada, il est troublant de constater que notre gouvernement s’engage et supporte un gouvernement dénoncé au niveau international pour ses violations de droits humains, particulièrement envers les populations autochtones. Il est également révoltant de savoir que des compagnies canadiennes, notamment du secteur minier, investissent en Colombie dans des projets ayant des impacts dévastateurs autant sur le plan environnemental que social. Nous pressons le gouvernement canadien d’agir auprès du Président Uribe pour mettre un terme à la violence. Nous demandons également au gouvernement Harper de revoir sa position sur un accord de libre-échange avec le gouvernement colombien.

Demandez à votre député: - D'ouvrir le débat sur l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie à la Chambre des Communes; - De voter contre l’Accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie, compte tenu de la grave situation des violations des droits de la personne et l’absence de volonté du gouvernement Uribe d’améliorer la situation; - De demander vivement au gouvernement Harper de faire pression sur le gouvernement colombien afin de rompre tous ses liens avec les paramilitaires et leurs structures.

Trouver votre député à cette adresse : http://www.parl.gc.ca/common/index.asp?Language=F

Vous pouvez télécharger le modèle de lettre (en tant qu'organisation ou en tant qu'individu-e) à adresser à votre député ici: Modèle de lettre aux députés canadiens Lisez aussi :[ IMPACT DE L’ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE CANADA-COLOMBIE SUR LES DROITS DE LA PERSONNE : PRINCIPAUX ENJEUX Document de réflexion préparé pour le Groupe d’orientation politique pour les Amériques du CCCI ->http://www.ccic.ca/f/docs/003_apg_2009-02_hr_assess_of_cfta.pdf] "Dix raisons majeures d'annuler l'accord de « libre-échange » de Harper avec la Colombie" [ L'Accord de Libré-Échange->http://www.international.gc.ca/trade-agreements-accords-commerciaux/agr…] Le rapport du Comité permanent du Commerce international de la chambre des communes

Notes

  1. Droits humains, l’environnement et l’accord de libre-échange avec la Colombie. Rapport du Comité permanent du Commerce international. Juin 2008.
  2. Source : Amnistie Internationale, Colombie. « Laissez-nous en paix ! » Les civils pris pour cibles dans le conflit armé interne. Faits et chiffres, 28 octobre 2008. http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/colombia-leave-us-pe…
  3. Une grande partie des investissements canadiens en Colombie est et sera dans l'industrie extractive. 75% des violations des droits de la personne et les déplacements se produisent dans les régions du pays où de l'industrie extractive se déroule.]] dans ce pays qui compte déjà 3 millions de réfugiés internes. Maintenant qu’un accord secret de libre-échange a récemment été conclu, nous sommes très préoccupé par l’appui que le Canada donne au gouvernement d’Uribe qui, alors que les paramilitaires réaffirment leur contrôle du territoire, laisse ceux-ci agir en tout impunité pour plutôt s’attaquer publiquement aux organisations nationales et internationales qui réalisent un travail en faveur des droits humains.[[Par exemple, vous pouvez voir la déclaration conjointe d’Amnistie internationale et de Human Rights Watch, « Colombie. Les autorités doivent cesser de porter de fausses accusations contre des organisations de défense des droits humains », datée du 19 novembre 2008, à ces adresses : http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/colombia-stop-false-… ou http://www.hrw.org/en/news/2008/11/19/colombia-stop-false-accusations-a…
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