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20/02/2007
L’Association pour la promotion sociale alternative Minga informe l’opinion nationale et internationale de la perpétration de nouveaux crimes et abus de la part des forces militaires et de la police contre les habitants de la région du Catatumbo. Les faits dénoncés sont les suivants : - Pendant la nuit du 25 janvier 2007, une patrouille de la Brigade mobile 15 de l’armée nationale a assassiné monsieur DAVID RAMIREZ, membre actif de la Junta de Acción Comunal de La Válvula. Les militaires, à première vue, avait une altercation armée avec des membres d’un groupe de guérilleros, près d’un endroit nommé « El Límite » dans la municipalité de Teorama (département de Norte de Santander). L’armée a rapporté le 27 janvier ce paysan comme un « guérillero mort au combat », ayant transféré le cadavre de celui-ci en hélicoptère à la municipalité d’Ocaña. - Ce même vendredi 25 janvier, pendant la nuit, une autre patrouille de la Brigade mobile numéro 15 de l’armée nationale, a envahi et fouillé, sans ordre judiciaire, plusieurs maisons de la rue San José de la municipalité de Teorama, d’où les militaires ont sorti six paysans, qui ont été retenus plusieurs heures durant lesquelles ils ont subis des mauvais traitements physiques et humiliations verbales. Les militaires ont menacé les détenus et d’autres membres de la communauté que bientôt il y aurait une « incursion paramilitaire des Águilas Negras ». - Le 26 janvier 2007, sur la rue Los Cedros, municipalité de Teorama, des troupes de la Brigade mobile 15 de l’armée nationale, ont fait disparaître et ont causé la mort de ANDERSON ALVAREZ VERGEL, d’environ 19 ans, homicide commis quand la victime est descendue d’une des mules qu’il traînait, mouvement qui a paru suspect aux yeux des militaires. Les membres de l’armée, après avoir commis ce crime, ont simulé un combat en tirant à plusieurs reprises avec leurs armes à feu, en un lieu où depuis tôt dans la matinée ils avaient installé un barrage. Également, ils ont réagi de manière agressive et intimidante face aux gens qui sont seulement venus réclamer qu’ils leur remettent le corps du jeune Alvarez Vergel, qui était bien reconnu dans la communauté comme une personne honnête et travaillante, et qui répondait comme grand frère pour ses frères plus jeunes. Le cadavre du jeune Alvarez Vergel a été retiré de la scène du crime par les militaires dans un hélicoptère et transféré à Ocaña, où ils l’ont présenté comme un « guérillero mort au combat ». - De même, des membres de la force publique ont procédé de manière répétée à des détentions illégales d’habitants du Catatumbo, affectant de façon illégitime la liberté et la réputation des victimes de cette procédure. Parmi les derniers cas de détentions illégales, nous rapportons les suivantes : Ø Le matin du 26 janvier, une patrouille de la Brigade no 30 de l’armée nationale a retenu arbitrairement le jeune David Contreras Rincón, résident de Playa Cotiza, municipalité de Tibú, La détention se produisit sans que les militaires exhibent un ordre de capture et sans que la victime soit en situation de flagrant délit, elle a été soumis à l’isolement et il n’est pas connu, à cette date, si oui ou non elle a été libéré. Ø Le 23 janvier, des membres de la police ont réquisitionné un autobus propriété d’une coopérative paysanne. Ce véhicule transportait régulièrement des passagers et des marchandises du hameau La Vega de San Antonio, municipalité de La Playa, à Ocaña, et c’était le seul moyen de transport disponible. Le véhicule fut retenu en un lieu connu comme Acolsure. De là les 26 passagers ont été conduits au poste de police de Ocaña, où ils furent identifiés, photographiés et obligés de rapporter leurs activités personnelles et leur adresse, comme les membres de leur famille et leur occupation. Après plusieurs heures de détention illégale, les policiers ont libéré 22 personnes et ont décidé de judiciariser les 4 autres, qui sont toujours détenues. Depuis le 26 janvier, tous les jours, la police arrête le même autobus (le seul qui voyage à Vegas de San Antonio) et procède de la même manière avec les passagers qu’il transporte. - De plus, il s’agit d’un comportement constant pour les membres de l’armée de menacer les habitants du Catatumbo avec le groupe paramilitaire “Las Águilas Negras”, qui affirme bientôt s’installer dans la région, menace qui angoisse et effraie la communauté, surtout quand sont connus quels délinquants se présentent comme membres de cette bande paramilitaire – lesquels se sont installés dans la résidence Alexandra et le quartier Ariete de la municipalité de Convención, Norte de Santander – ils ont informé la communauté qu’ils seraient placé en deux lieux stratégiques pour exercer le contrôle sur la région, emplacements auxquels devraient se rendre les personnes appelées à « rendre des comptes » : un dans la zone connue comme « Carrizal », entre Convención et le hameau « La Trinidad » de la municipalité de Teorama, et l’autre dans le hameau “La Válvula” de la même municipalité. Devant ces faits, nous appelons : 1. Le gouvernement national et les forces militaires et de police à protéger les habitants du Catatumbo des actions du groupe paramilitaire « Las Águilas negras” ; à neutraliser et désarticuler cette organisation naissante ; à cesser les violations de droits humains qui sont perpétrées contre les habitants de cette région du pays. 2. La Fiscalía et le Procureur général de la nation à initier des enquêtes pénales et disciplinaires afin d’éclaircir les faits dénoncés, et d’identifier, poursuivre et sanctionner les responsables. Bogotá D.C, 30 janvier 2007