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10/09/2009

Assassinat d’un habitant de la Zone Humanitaire de Caño Manso, au Curvarado. Menaces et diffamation contre les accompagnateurs.

Mercredi 9 septembre 2009 Un nouveau crime à été commis contre un habitant des Zones Humanitaires du Curvarado. BENJAMIN GOMEZ, un vieillard de 80 ans, habitant la zone humanitaire de Caño Manso à été retrouvé mort jeudi le 27 août dernier. Son corps avait des marques de coups à la hauteur du cou et sa chemise était ensanglantée. Cette mort violente s’est produite en d’étranges circonstances dans une région contrôlée par la Brigade 15 de l’Armée, où opèrent également les structures paramilitaires. BENJAMIN GOMEZ était protégé par les mesures provisoires de la Cour Interaméricaine de Droits Humains. Nous condamnons cet affreux crime contre un habitant des Zones Humanitaires du Curvarado, tout comme la stratégie des entrepreneurs de palme qui vise à empêcher l’entière restitution de la propriété collective aux afro-descendants et métis, malgré les résolutions gouvernementales datant de l’année dernière qui ordonnaient cette restitution du territoire aux communautés. Pendant ce temps, l’ensemencement illégal de palme et l’implantation de d’autres méga-projets agro-industriels illégaux continuent. Certains de ces projets sont même promus par le Ministère de l’agriculture, sans que n’ait été d’abord remises officiellement les terres du territoire collectif aux Conseils communautaires. Cet assassinat se produit alors que persistent les menaces d’incursions armées dans les Zones Humanitaires du Curvaradó, tandis que les paramilitaires en civils, actifs dans la région aux côtés de la Brigade 15, annoncent l’expulsion prochaine des accompagnateurs internationaux et des membres de la Commission de Justicia y Paz de la région. Les entrepreneurs de l’agro-industrie, bénéficiaires du paramilitarisme, prétendent gagner le contrôle de la direction du Conseil Majeur des communautés en organisant une Assemblée générale illégitime le 12 septembre prochain, utilisant pour ce faire des afro-colombiens qui travaillent avec eux depuis des années. La stratégie consiste à faire élire un Conseil Majeur affin à leurs intérêts, pour ensuite simuler une restitution des terres, qui laisse intacte l’utilisation du territoire pour l’agro-industrie aux mains des structures narco-paramilitaires. Ainsi l’exercice de pouvoir économique frauduleux, cimenté sur les crimes contre l’humanité, le déplacement forcé et la destruction environnementale, pourrait se perpétuer impunément… Simultanément, la stratégie de diffamation se poursuit contre ceux et celles qui accompagnent les communautés dans l’adversité. Le 5 septembre passé, un article d’opinion signé par un dénommé Raúl Tamayo est parût dans le journal El Colombiano, accusant sans aucun fondement le Pasc et la Commission de Justicia y Paz de manipulation des communautés, entres autres calomnies. Ce type de travail « journalistique » essaie de légitimer devant l’opinion publique, la consolidation au Curvarado d’un projet criminel enraciné dans l’État colombien. L’utilisation des médias de communication pour délégitimer le travail des organismes qui appuient les communautés en résistance civile, s’est convertit au fil des années en une stratégie récurrente qui vient compléter celles des montages judiciaires et des menaces de mort, dans le but désespéré de mettre fin à notre travail. Pendant ce temps, le Canada s’apprête à ratifier un Accord de Libre Échange avec la Colombie… Notre indignation est profonde, PASC Comisión Intereclesial de Justicia y Paz